Les effets collatéraux de la crise ivoirienne au Mali : Sauve qui peut… Les Wolosso de Yopougon à l’assaut de Bamako

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On a tendance à se focaliser sur les effets économiques collatéraux de la crise ivoirienne sur le reste de la sous-région. Il y a autre chose, peut être, plus grave : de nombreux artistes, accros du showbiz et naturellement, des belles de la nuit d’Abidjan autrement appelées Wolosso ont choisi Bamako, comme seul havre de paix de la sous-région susceptible de garantir leur survie. Un choix qui n’est pas sans conséquences sur la vie de la cité des Trois Caïmans. Elles nous viennent tout droit de la « Rue Princesse » dévolue aux princesses de la nuit.

La détérioration du climat politique et sécuritaire à Abidjan  est indubitablement  à l’origine de l’exode de la plupart des « ambianceurs » de la  Rue Princesse située à Yopougon.  Si la Commune a la réputation d’être le fief de Laurent Gbagbo, le climat d’insécurité qui y règne n’épargne désormais plus personne surtout, depuis qu’un mystérieux «Commando Invisible» s’est mêlé de la partie. Les conséquences ne se sont pas fait attendre. La célèbre Rue ne s’est pas encore vidée de ses usagers, pas totalement, mais le climat n’étant plus propice aux activités, nombre d’ente les acteurs ont préféré se mettre à l’abri sous de  cieux plus cléments.

Bamako se présentait dès lors à leurs yeux comme le paradis idéal ; avec ces maquis ayant peu ou prou à envier à ceux d’Abidjan ; son industrie du sexe en pleine expansion, ses bars d’avantages fréquentés… Bref, ils ne pouvaient mieux tomber ! Et l’accueil qui leur a été réservé sur place s’est avéré fort encourageant. Conséquences : les nuits sont de plus en plus torrides dans ces boîtes de nuit. Côté Bar, Bacchus en personne passera pour un amateur.

Les filles sont à la fois animatrices, artistes, danseuses serveuses et surtout, allumeuses à l’extrême. Leur accoutrement volontairement sexy susciterait quelque chose même chez le plus fervent  fondamentaliste religieux. Les pas de danse très sensuels et suggestifs frôlent quelque fois le striptease.

Par leur audace et désinvolture, ces filles (nombre d’entre elles sont d’origine malienne) sont aujourd’hui parvenu à ravir la vedette à leurs sœurs du pays d’accueil, plutôt timides et pas suffisamment agressives aux yeux des clients de plus en plus exigeants. Certaines tentent tant bien que mal de faire face à la nouvelle concurrence venue d’ailleurs. Mais le combat semble perdu d’avance. Elles ne boxent pas dans la même catégorie. Les premières se veulent très entreprenantes et osées pendant que les secondes continuent de se couvrir de la fausse robe de sainte-ni-touche. Ce sont les promoteurs de maquis et boîtes de nuit qui tirent le maximum de profit de cette aubaine. Les filles sont à la fois utilisées comme rabatteuses et appâts pour les  mâles davantage en mal de sensation forte. Et ca marche. Normal dans ces discothèques huppées, que l’on  prenne soin d’interdire l’accès aux moins de 18 ans. Deux précautions valant toujours  mieux qu’une, il ne serait pas inutile d’élargir la mesure aux cardiaques.

Dans les maquis  moins fortunés, la sensation est beaucoup plus garantie puisque l’audace plus poussée. C’est là que la concurrence est plus rude d’abord entre expatriées elles-mêmes, mais aussi, d’avec celles du pays. Ici, on n’entend pas se laisser faire. Et l’on assiste souvent à des échauffourées entre demoiselles.

Si, en général, les clients se montrent plutôt disciplinés quoiqu’avides, ces nuits torrides dans les maquis bamakois se passent relativement bien. Il se trouve, cependant hélas, que nos Wolosso de Yopougon n’ont pas débarqué seules à Bamako. Certaines ont emporté avec elles quelques choses d’Abidjan : MST, insécurité, entre autres.

B. Diarrassouba

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