«Un peuple n’est qu’un effet de contrainte et non pas une adhésion volontaire à la servitude. C’est le plus souvent le couvre-feu d’une révolte à venir», Louis Auguste Martin. Si les rumeurs ne sont jamais été totalement vraies, il importe aussi de reconnaitre qu’elles n’ont jamais été totalement fausses.
Va-t-on ici répéter les dépositaires de nos cultures ancestrales, selon lesquelles «à force de vouloir viser les poissons dans un fleuve au moyen de flèches, on finit par pêcher la grenouille.»
Aujourd’hui, la crise financière est de plus en plus aiguë sur la tête des travailleurs maliens, du public, du formel et de l’informel. Indéniablement la crise financière plonge notre peuple dans l’impasse et les langues se délient au fur et à mesure que cette crise s’approfondit aux dépens de notre peuple travailleur.
L’on rappelle avec modestie que la présidentielle de 2018 fut l’occasion inouïe d’un gâchis financier ineffable, incommensurable. Pour avoir la bénédiction des politiciens criquets, les billets de banque ont flotté partout comme des chauves souris à la recherche d’échos, comme si on les fabriquait au ciel pour arroser les Maliens au sol.
Quelle indécence politique aux dépens d’un peuple qui a versé son sang pour l’avènement d’un ‘’multipartisme intégral’’ ! Quelle attitude ignoble contre un peuple qui végète dans la misère humiliante et qui n’attend que trépas pour le débarrasser de cette misère atroce ! Aujourd’hui, il n’y a plus le sourire au visage de notre peuple.
Le second gâchis fut orchestré par le régime IBK pour la célébration de notre fête d’indépendance nationale.
Après la bombance, voici le temps de la sécheresse dans les casses de l’Etat. Plus la crise financière plonge le pays dans le désarroi, plus il est légitime de se poser des questions :
Où est parti l’argent des contribuables maliens ? Pourquoi la sécheresse dans les caisses de l’Etat ? N’est-il pas temps d’exiger l’audit de la nationale pour enfin que le peuple sache et identifie les déprédateurs sans exception de notre tissu économique nationale ?
De plus en plus, les rumeurs les plus folles circulent au sujet des caisses de l’Etat malien.
– Tantôt l’on apprend que les salaires du mois de septembre 2018 ont été payés sur les impôts, taxes et cotisations que les opérateurs économiques doivent verser à l‘Etat au titre de l’année budgétaire 2019.
– Selon les mêmes informations qui circulent, les salaires d’octobre en cours auraient été pris en charge par la Caisse nationale d’Assurance Maladie (CANAM).
– Ce qui semble plus inquiétant, c’est que selon certaines indiscrétions, le régime IBK aurait fait sortir l’argent des caisses de l’Etat pour les loger ailleurs à l’approche de la présidentielle. L’objectif serait de créer une crise financière devant le candidat qui occuperait le fauteuil de Koulouba en remplacement de l’actuel locataire. Il parait que les sous sortis ont tous été justifiés et donc comment les ramener au pays ? Mais on dit souvent ‘’à force de vouloir viser le poisson dans un fleuve au moyen de flèche, on finit par pêcher la grenouille’’. Voilà qu’IBK n’est pas parti. Par quel moyen ?
En tout cas, la crise ainsi décrite, c’est bien lui qui y fait face aujourd’hui. Pendant combien de temps ? Seul Dieu le sait ! La seule certitude est que la crise ne saurait perdurer longtemps au risque de voir les Maliens chantés en chœur: ‘’trop c’est trop’’. En politique, il faut savoir raison garder car gouverner c’est prévoir et anticiper.
Et pourquoi les logements dits «sociaux» ne sont pas toujours aux mains des heureux gagnants ? Là aussi, les langues ne délient et expliquent le retard constaté dans leur attribution par le fait que l’Etat devant payer des opérateurs économiques intervenant dans le financement, ceux-ci confisqueraient les clés desdits logements jusqu’à payement par l’Etat de leurs dus.
On rappelle que la dernière attribution des logements «sociaux» remonte à 2015.
Que Dieu sauve le Mali !
Fodé KEITA