L’Economie malienne comme elle va en 2017 : Un rythme de croissance apprécié par les bailleurs de fonds, malgré la crise

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Adoption de la loi de finances 2017 : «Ce budget est rigoureux, responsable, équilibré, et c’est un budget de développement», déclare Boubou Cissé
Boubou Cissé, ex-ministre de l'économie et des finances

Les rapports des bailleurs de fonds du Mali de 2013 à aujourd’hui encouragent tous à persévérer sur la dynamique lancée depuis l’avènement du président de la République. Certes il reste beaucoup à faire et dans tous les secteurs d’activités, mais d’aucun oublient souvent que le pays vient de loin

 «  Cette croissance est tirée par le secteur primaire 9.4 %, grâce aux performances du sous-secteur agricole en hausse de 13 %, consécutives à une bonne campagne. L’activité a aussi été stimulée par le secteur tertiaire de 4.8 %, avec un regain d’activité dans les transports et les télécommunications 7.4 % ainsi que le commerce 3%. En revanche, le secteur secondaire a connu une contre-performance en 2014 de 1.8 % contre 5.5% en 2013, même si l’agroalimentaire, l’énergie, le bâtiment et les travaux publics ont connu des croissances respectives de 12.2 %, 10 % et 5 % grâce à la reprise de l’économie. Le déficit du compte courant y compris les dons s’est aggravé en 2014 par rapport à 2013 » dixit en ébauche un rapport de la Banque mondiale.

Un petit rappel de la situation avant 2013 : Partie d’une situation de crise multidimensionnelle aggravée par un environnement sous régional et international durement éprouvé par la récession, l’économe malienne s’était complètement effondrée, le tableau était sombre. Avec le départ des investisseurs, tous les chiffres étaient au rouge.

En  2012, les estimations de la Banque mondiale  tablaient sur une contraction du PIB réel de 1.5 %, due aux tensions d’ordre politique et sécuritaire.

Les secteurs les plus touchés par la crise étaient dans le domaine tertiaire, en particulier dans le tourisme et l’hôtellerie. Dans le secteur secondaire, le déclin du BTP (-20%), lié à la baisse des investissements publics et privés, était contrebalancé par une bonne tenue de la production minière (+7.5%). Et, le secteur primaire avec (+8%) profitait du rebond spectaculaire de la production agricole (+13%).

L’exécution du budget de 2012 était fortement affectée par l’instabilité politique et la récession économique.

Avec les efforts du Gouvernement et de la Communauté internationale, la crise politique et sécuritaire de 2012 s’était soldée par une hausse de la pauvreté qui était passée de 41.7% en 2011 à 42.7% en 2012.

En termes de défis, le Mali se devait de réaliser des progrès  considérables au niveau de collecte des recettes. Pour cela, la mise en œuvre du programme de transition fiscale était impérative.

La Banque mondiale, dans son rapport sur les perspectives économiques de l’Afrique, a rassuré le Mali. Elle a précisé que l’économie malienne a confirmé sa reprise amorcée en 2013 avec un taux de croissance qui est passé de 1.7 % à 5.8 % en 2014 et à 5.4 % en 2015. Cette reprise a été consolidée en 2016 avec une croissance plus forte.

Réformes structurelles engagées et leurs impacts sur l’économie : Depuis plusieurs années, le Mali s’est engagé dans la mise en œuvre de réformes importantes, notamment en matière de gestion des finances publiques.  Cela s’est traduit par des progrès considérables au niveau du processus budgétaire, tels que soulignés par le rapport PEFA publié en 2011.

50% d’augmentation de recettes internes : Les nouvelles réformes engagées commencent à porter fruits. Cela s’est d’abord illustré dans la mobilisation des recettes qui se sont fortement accrues. Ainsi, du 31 décembre 2013 au 31 décembre 2016, les recettes budgétaires totales ont progressé de 51%, passant de 898,2 milliards de FCFA à 1 356,2 FCFA, soit une augmentation globale de 458 milliards de FCFA.

Adoption de la loi sur les exonérations : L’adoption, le 26 mai 2017, de la loi sur le cadre général du régime des exonérations fiscales et douanières a permis de fixer un cadre juridique et réglementaire pour l’octroi des différentes exonérations dont certaines étaient accordées sur de simples décisions administratives discrétionnaires. Désormais toute demande d’exonération non prévue par la loi devra passer en Conseil des ministres et déterminer par un décret. Toute chose qui a permis sans nul doute de réduire de manière considérable un manque à gagner pour l’état estimé à 203,45 milliards de FCFA en 2015 (soit 3, 17% du PIB).

La nomination des DFM par le ministre de l’Economie et des Finances : Dans le souci de renforcer la bonne gouvernance et assainir les finances pour une bonne utilisation des maigres ressources de l’Etat, le ministre de l’Economie et des Finances nomme les Directeurs financiers et administratifs (DFM). Ce système, faut-il le dire, renforce les priorités publiques et les efforts du gouvernement à lutter plus efficacement contre la corruption et la délinquance financière.

Les emprunts obligataires : Depuis bientôt trois ans, notre pays connait une crédibilité auprès des investisseurs étrangers, des particuliers de l’UEMOA et des banques.

Réformes structurelles : Depuis plusieurs années, le Mali s’est engagé dans la mise en œuvre de réformes importantes, notamment en matière de gestion des finances publiques. Cela s’est traduit par des progrès considérables au niveau du processus budgétaire, tel que soulignés par le rapport PEFA publié en 2011. La mise en œuvre de cet outil permet à l’Etat de diversifier ses sources de mobilisation de ressources pour le financement de son programme économique. En illustrent ces quelques chiffres. 6,2% ? Etat du Mali 2016-2023 ; et 6,5% 2017-2024, soit une mobilisation de 200 milliards. Ces fonds mobilisés sont utilisés dans le financement des aménagements agricoles et surtout un important programme de construction de routes. Il s’agit notamment de la route Yanfolila-Kalana, frontière Guinée, longue de 52 km ; Banconi-Dialakorodji-Safo-Nonssombougou, sur 56 km, Barouéli-Tamani (31 km), Kayes-Sadiola (90 km) et Kangaba-Dioulafondo, frontière guinéenne 50 km.

Le financement des projets à impact rapide : Grace à l’engagement et aux efforts du ministre de l’Economie et son équipe dynamique, les discussions ont repris entre notre pays et les partenaires (bilatéraux et multilatéraux) et ont permis de relancer des dossiers en veille depuis le début de la crise et le financement de nouveaux projets d’investissements majeurs pour notre pays, notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’eau, des infrastructures routières, de l’agriculture.

De janvier 2017 à aujourd’hui, ce sont en tout seize (16) accords qui ont été signés sous forme de prêt et de don pour un montant total de 154 milliards de FCFA dont 95 705 760 883 FCFA en prêts et 58 370 160 718 FCFA en dons selon la Direction nationale de la dette publique.

Dans le domaine de l’aménagement hydro agricole, on peut citer le projet d’Appui au développement rural de Soké, à Ségou dans la zone office du Niger, financé sur budget national pour un montant de 15,76 milliards de FCFA.

Le financement de l’agriculture : Au de-là des 15% du budget accordé à l’agriculture, le président de la République, qui crois fermement à ce secteur comme le moteur notre économie a créé un fonds de 50 milliards de FCFA pour le secteur agricole le 25 août 2017. Ce fonds domicilié à la BNDA permettra de faciliter l’accès aux financements pour les exploitants.

Des efforts considérables dans l’augmentation des salaires : Dans ces dernières années, particulièrement entre 2016 et 2017 les demandes d’amélioration de salaires se sont fortement accrues et des efforts colossaux ont été faits par les plus hautes autorités pour satisfaire les doléances. Il s’agit, entre autres de l’augmentation de la valeur du point indiciaire de 21% passant de 330,75 en 2015 à 400 en 2017 ; l’augmentation des allocutions familiales de 1500 FCFA à 3500 FCFA et 4000 FCFA.

Le financement de l’agriculture : Le président de la République a créé un fonds de 50 milliards de FCFA pour le secteur agricole le 25 août 2017. Ce fonds domicilié à la BNDA permettra de faciliter l’accès aux financements pour les exploitants.

La microfinance : En Juillet 2016, le ministre en charge de l’Economie et des Finances a débloqué la somme de 1,4 milliard de FCFA pour dédommager les 10 000 petits épargnants, ayant perdu leurs économies, suite à la liquidation des caisses d’épargne et de crédit Jemeni pour mauvaise gestion. Ce geste de solidarité visait à soutenir les épargnants afin qu’ils puissent relancer leurs activités économiques. Tous ces efforts et ces bonnes œuvres en faveur des populations sont la manifestation d’une volonté présidentielle inscrite dans le Programme d’urgences sociales, en vue d’améliorer à travers des projets à impacts rapides les conditions de vie des populations les plus démunis.

De perspectives rassurantes : En termes de perspectives, le taux de croissance attendu vacille, selon les experts, autour de 6%. Une performance qui est à saluer au regard de la situation sécuritaire du pays. C’est la preuve que notre économie a su faire montre de résilience face aux chocs exogènes rencontrés. Toutefois, le locataire du palais des Finance, Boubou Cissé reste vigilent, le contexte sécuritaire n’ayant pas atteint le niveau souhaité. «Les mêmes risques persistent et sont susceptibles de compromettre ces perspectives » estime-t-il.

Mohamed Naman Keita

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