Le président de l’Association Professionnelle des banques et établissements financiers, moussa alassane Diallo : “Les banques ont assumé une mission historique en payant les salaires des fonctionnaires et les pensions en fin mars 2012 après le coup d’État” ” Elles ont aussi soldé le premier bon du Trésor de 13 milliards de FCFA lancé sous la transition”

0
la presidente-Aciam, Mme Kadiatou Konate, le president_APBEF_Moussa_Alassane_Diallo_Brehima_Haidara_Gaoussou_Mariko
la presidente-Aciam, Mme Kadiatou Konate, le president_APBEF_Moussa_Alassane_Diallo_Brehima_Haidara_Gaoussou_Mariko

L’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali (APBEF) sous la conduite de son bouillant président Moussa Alassane Diallo a joué un rôle important au lendemain du coup d’État de mars 2012.  Cette association a payé les salaires des fonctionnaires et les pensions des retraités à un moment où les comptes du pays étaient bloqués, car n’ayant ni président de la République encore moins de gouvernement. Aussi, sous la transition, les 13 banques de la place ont entièrement souscrit au premier bon du trésor de 13 milliards de FCFA lancé en juillet 2012 par le gouvernement de transition. Ces mesures salutaires de l’APBEF  furent l’un des éléments qui ont permis de circonscrire la crise dans un contexte purement sécuritaire et d’éviter un embrassement social. Ces révélations ont été faites par Moussa Alassane Diallo lors de la conférence-débat de l’ACIAM, sur le thème : ” l’évolution du management des risques en milieu bancaire dans un contexte de crise institutionnelle et sécuritaire : cas du Mali “. 

 

Le coup d’État perpétré par la bande à Sanogo contre la République, le 22 mars 2012 a fait basculer le sort du Mali. Heureusement, cette crise a pu être circonscrite grâce au soutien de la communauté internationale et aux efforts de certains acteurs qui ont assumé le rôle qui était le leur. C’est le cas de l’APBEF. Selon, le président de cette organisation, le coup d’État de mars 2012 est intervenu alors que les salaires dudit mois n’étaient pas payés.

 

 

 

L’APBEF a entamé des réunions quotidiennes dès le 24 mars à la BNDA qui a conduit à la mise en place d’un comité de crise afin de dégager certaines mesures urgentes pour préserver le système bancaire.

 

 

Ainsi, le président de l’APBEF fut mandaté pour prendre contact avec les putschistes de Kati afin que la sécurité des banques soit renforcée, ce qui fut fait. Celle-ci a permis de maintenir l’activité bancaire même s’i l y a eu de petites perturbations parfois. Globalement, les banques ont travaillé durant toute la crise, une chance que certains pays en crise n’ont pas connue.

 

 

 

Dans ce contexte  de sans gouvernement, les comptes de l’État étaient bloqués et le Mali placé sous embargo, l’APBEF, face à sa responsabilité historique, a décidé que les banques sur leurs fonds propres paient  les salaires du mois de mars , sur la base des états de paiements du mois précédent, en attendant la mise en place du gouvernement.

Après la mise en place du gouvernement, l’APBEF a rencontré le ministre de l’Économie et des finances, Tiénan Coulibaly en lui donnant l’assurance que quelle que soit la situation, les salaires seront payés. Au mois de juillet 2012, le gouvernement a émis le premier bon du Trésor d’un montant de 13 milliards de FCFA. “A l’époque, on était conscient qu’aucune banque étrangère n’allait accepter d’accorder un sou à notre pays. L’APBEF a alors invité les 13 banques à apporter chacune 1 milliard de FCFA pour solder le bon. Ce qui fut fait. Le fait que les banques de la place aient pris ce risque, a amené les investisseurs étrangers à avoir un autre regard sur le Mali. Au mois de juillet quand le gouvernement a émis un second bon, plusieurs banques de la sous-région ont contribué, on s’est retrouvé à un niveau de mobilisation de 120%».

 

 

 

Le président de l’APBEF a également insisté sur l’accompagnement de la BCEAO  qui, durant la crise n’a arrêté ses activités qu’une seule journée. Seule en un moment l’agence de Mopti a été fermée. De même il a rendu un grand hommage à l’ancien ministre Tiénan Coulibaly qui a accepté de prendre des décisions courageuses en son temps. L’APBEF est aujourd’hui fière d’avoir contribué à éviter à notre pays un embrasement général.  Car à côté de la crise sécuritaire, si les banques avaient fermé, la crise allait se transporter sur le plan social. C’est dans cette même vision de montrer que les banques sont des acteurs de la cohésion sociale, qu’elles ont accepté de retourner au nord dans un contexte de sécurité difficile.

Youssouf CAMARA

 

En bref

35 000 FCFA par mois et par agent de sécurité des banques

Les banques assurent une mission de service public agrémenté par l’État. A cet effet, celui-ci à l’obligation de sécuriser les installations de ces institutions. Mais pour renforcer leur sécurité et encourager les agents à faire cette mission, l’APBEF s’engage à compter du mois prochain, à verser une somme de 35 000 FCFA par mois et par agent aux éléments affectés au niveau des banques. Une convention sera signée dans ce cadre courant cette semaine entre l’APBEF et le ministère de la Sécurité intérieure et de la Protection civile.

 

Aucune perte d’emploi dans les banques à cause de la crise

Les banques ont enregistré des pertes financières et matérielles au nord à cause de la crise sécuritaire. Cependant, les agents qui étaient en fonction ont pu regagner Bamako saints et saufs, sauf l’un d’entre eux, qui a été blessé à Gao. Les 74 agents affectés dans les filiales et guichets des banques dans les  régions du nord  ont pu tous être conservés par leurs établissements respectifs. Aucune banque de la place n’a procédé à un licenciement à cause de la crise.

Les banques ont surmonté les  pertes causées par la crise

Les banques maliennes se portent aujourd’hui bien, même très bien. Selon le président de l’APBEF, les banques ont surmonté les pertes occasionnées par la crise en 2012. Ainsi, au 31 décembre 2013, toutes les banques affichaient des indicateurs de performance au vert. La commission bancaire de la BCEAO a procédé à la vérification de toutes les banques qui avaient une agence au nord, qui sont les premières touchées directement par la crise.  Au terme de cette vérification, toutes ces banques ont pu nettoyer les pertes causées par les évènements de 2012.

 

L’APBEF veut faire de ” la banque la chose la mieux partagée”

La 4ème édition de la rencontre entre les patrons de banques et les patrons de la presse se tiendra le week-end prochain à Ségou. Cette rencontre désormais institutionnalisée vise un échange direct entre banquiers et hommes de presse pour partager leur partenariat. Aux dires de Moussa Alassane Diallo la volonté de l’APBEF est de faire de la banque la chose la mieux partagée. Qu’elle ne soit plus la chasse gardée des seuls professionnels, mais que le grand public comprenne le système bancaire. Outre cette rencontre avec la presse, d’autres cadres d’échanges sont projetés par l’APBEF avec d’autres corporations, sans oublier les journées portes ouvertes des banques et établissements financiers.

 

Y. CAMARA

 

Le milieu bancaire dans un contexte de crise institutionnelle et sécuritaire :

L’ACIAM et l’APBEF engagent les débats sur l’évolution du management des risques

L’Association des contrôleurs, inspecteurs et auditeurs du Mali (ACIAM) en partenariat avec l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali (APBEF) a organisé, le samedi 1er mars, au Grand hôtel, une conférence-débat sur ” l’évolution du management des risques en milieu bancaire dans un contexte de crise institutionnelle et sécuritaire : cas du Mali “. Tous les membres du staff de l’ACIAM présidée par Mme Kadiatou Konaté, étaient mobilisés pour cette conférence animée par le Directeur financier de la Banque atlantique, Gaoussou Mariko et présidée par le président de l’APBEF, Moussa Alassane Diallo.

‘APBEF et l’ACIAM entendent désormais  entretenir un partenariat mutuellement avantageux devant se concrétiser par la promotion de l’audit interne au Mali et une meilleure connaissance du système bancaire. L’un des premiers jalons de cette collaboration a été la présente conférence-débat organisée sur “ l’évolution du management des risques en milieu bancaire dans un contexte de crise institutionnelle et sécuritaire : cas du Mali “.

 

 

Pour la présidente de l’ACIAM, Mme Kadiatou Konaté, cette conférence s’inscrit dans un double cadre. Le premier est qu’elle amorce la relance des activités de l’ACIAM en tant que première activité de l’année 2014 et première activité avec les banquiers.

 

 

En second lieu, c’est une manière pour l’ACIAM d’apporter sa contribution à la sortie de crise. S’agissant du thème, elle dira que le management est un processus visant à identifier, évaluer, gérer et piloter les évènements éventuels et les situations pour fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des objectifs de l’organisation.

 

 

C’est pourquoi, la présidente de l’ACIAM d’ajouter que le thème intéresse plusieurs acteurs notamment les actionnaires, les dirigeants, les gestionnaires des risques, les auditeurs internes, les commissaires aux comptes et les assureurs.

 

 

Après avoir remercié vivement l’ACIAM pour l’avoir associé à l’organisation de cette activité, le président de l’APBEF dira que le thème de cette conférence est d’une acuité brûlante.  Moussa Alassance Diallo a promis que désormais  son organisation prendra une place de choix au sein de l’ACIAM en l’accompagnant même financièrement pour ses activités.

 

 

Aussi, il a souligné que le contexte se prête aux débats sur un tel thème dans la mesure où il est marqué par la problématique de la bonne gouvernance, la lutte contre la pauvreté et la délinquance financière. Le président de l’APBEF dira que les banques sont les structures les mieux contrôlées. Ce contrôle est exercé  tant au niveau interne qu’au niveau externe  à travers la Banque centrale. Aussi, il estime que l’ACIAM, par sa composition, peut apporter sa contribution au contrôle du système financier et bancaire.

 

Pertes subies par les banques à cause de la crise du nord

– Concours à la clientèle compromis dans les trois régions occupées estimés à plus de FCFA 12 milliards,

– Pertes liées à l’arrêt des activités de certains clients adjudicataires de marchés sur financements étrangers,

 

 

Au niveau du portefeuille de crédits:

– Pertes dans les secteurs fortement impactés par la crise tels le tourisme et l’hôtellerie,

– Pertes liées à certains clients adjudicataires de marchés publics ou bénéficiaires des mandats du Trésor Public

 

 

Pertes subies par le système bancaire (suite)

– encaisses emportées estimées à FCFA 4 milliards,

– Dégâts matériels plus de FCFA 2 milliards,

 

Autres pertes :

– Pertes de certaines garanties (titres fonciers), des archives et autres valeurs.

Commentaires via Facebook :