Le personnel des impôts appelle à une grève illimitée : Le syndicat déplore «la mauvaise foi, les incohérences et la duplicité des hautes autorités»

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Direction générale des impôts : Des reformes nécessaires
La direction générale des impôts s’est engagée dans un vaste chantier de reformes structurelles

C’est certainement la dernière communication verbale du Ministre des Finances au Conseils des Ministres qui a suscité l’ire de la section Syndicale dont la tournée dans les différents centres de la Capitale et de Kati a été unanimement ponctuée par un appel incessant à une grève immédiate et  illimitée.

 «La section Syndicale des Impôts a entrepris une tournée dans les tous les centres du District et de Kati du 23 au 27 juin dernier. Les travailleurs, à l’unanimité, ont appelé à une grève immédiate et illimitée. Telle est la décision de nos militants. Et nous nous y soumettrons». Les propos sont de M. Ali Daou, Secrétaire Général de la Section Syndicale des Impôts. Nous l’avions rencontré hier mercredi, en compagnie de M. Moussa Sissoko, secrétaire administratif de ladite structure.

Mais pourquoi aujourd’hui une grève illimitée alors que le même syndicat s’était engagé à ne procéder à un arrêt de travail  qu’aux dates fatidiques des 13 ; 14 et 15 de chaque mois jusqu’à satisfaction des doléances ?

«C’est parce que les autorités de tutelle ont changé la donne», précisent nos interlocuteurs. «Alors, nous aussi, nous changeons d’orientation». Et déplorer «la mauvaise foi, les incohérences et duplicité des autorités en question».

Aux dires M. Daou, le Ministre des Finances a littéralement changé les règles du jeu à la faveur de sa dernière communication verbale au Conseil des Ministres. A en croire, M. Daou, il a non seulement réduit les 15 points de revendication en un seul et a,  par surcroit rejeté le bienfondé des revendications dont il avait pourtant reconnu la justesse dans de précédentes correspondances et nonobstant l’avis favorable du premier Ministre et des structures techniques consultés. En clair, le Ministre n’est désormais plus favorable à l’application des accords intervenus entre les deux parties.

S’y était-il auparavant engagé ? «Bien entendu », de l’avis de M. Daou. Et pour preuve, sa correspondance  à la date du 20 mai 2015 adressée au Premier Ministre.

Force est d’admettre, en tout cas, au regard des documents existant,  que l’Etat a failli à ses promesses. Et le Ministre Diarra le reconnaît dans sa correspondance adressée au PM (lire extrait de la lettre en question et du procès-verbal de conciliation auxquels il faudra ajouter cet autre protocole d’accord en date du 06 Décembre 2006 signé par 7 ministres de la République  et dans lequel l’Etat promet de relire le même décret).

Mais dans sa communication verbale au Conseil des Ministres, le Ministre Diarra tient un autre discours, rejetant le bienfondé de ce qu’il avait auparavant défendu et soutenu.  Toute chose qui a effarouché les syndicalistes et les incité à observer  une grève illimitée.

«Qu’à cela ne tienne ! Nous ne sommes pas des va-t-en-guerre. Nous comprenons parfaitement l’état d’âme de nos militants. Nous tentons cependant de donner une chance aux négociations. Nous avions invité des personnes ressources à s’impliquer afin d’éviter l’option de la grève illimitée. Mais nous ne sommes pas prêts à renoncer à nos acquis. L’Etat doit respecter ses engagements». 

B.S. Diarra

 

Ce qui oppose le syndicat des impôts  à celui du Trésor

 

Faut-il attribuer 0,6% des «recettes budgétaires» ou des «fonds gérés » aux agents du Trésor ? C’est là une des questions qui fâchent. Dans la clé de répartition des ressources, le syndicat des Travailleurs du Trésor public exige en effet 0,6 % non des recettes budgétaires évaluées à un peu plus de mille milliards F CFA au total, mais plutôt, le même pourcentage sur l’ensemble des fonds gérés par ses travailleurs et  qui est de l’ordre plus de cinq mille milliards F CFA.

En clair, ledit syndicat exige que revient à ses travailleurs, 0,6% de tous les fonds qu’ils seront appelés à gérer et non les seules recettes budgétaires.

«C’est tout simplement excessif et irréaliste. Nous ne pouvons pas accepter cela» clame M. Daou. «Nous nous devons de rester dans les marges acceptables et supportables par l’Etat».

Et pourtant, révèle-t-il, le Ministre, dans sa communication verbale, a accepté ce point très litigieux.

Ce détail, s’il en est un, oppose en tous cas les deux syndicats. Celui du Trésor Public s’est, justement pour ce motif, désolidarisé du mouvement. Mais pour M. Daou, il n’y a aucun souci à se faire : «Nous ne pouvons cautionner l’impossible».

Il nous revient, en tout état de cause, qu’au niveau de cette section syndicale, des voix autorisées ont suggéré de surseoir à la cette exigence.

B.S

 

Encadré

 «Non, notre souci n’est pas l’argent !»

Moussa Sissoko, Secrétaire Administratif

« Nos interlocuteurs ont tendance à se focaliser sur les ressources financières. Je dois dire que notre combat ne se résume pas qu’à cela », souligne M. Moussa Sissoko, Secrétaire Administratif de la section syndicale des Travailleurs des Impôts.

«Nous insistons, en premier lieu sur le plan de carrière, le statut particulier et l’audit des fonds d’équipements. Ces points constituent d’ailleurs nos priorités. Car, après tout, comment peut-on et doit-on continuer à travailler  sans la moindre sécurité et garantie ?», s’interroge-t-il.

Le plan de carrière et le statut particulier constituent, à ses yeux, l’essence même du combat.

Quant à l’audit des fonds d’équipements, poursuit-il, il permettra de faire toute  la lumière sur la gestion des fonds présumés alloués à cette rubrique.

B.S

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