Le deuxième numéro du Grand débat économique s’est déroulé le samedi 15 août 2015 et le thème portait sur : ” Quel modèle économique pour le Mali après la crise ? “. ” Le Mali est-il dans une impasse économique après la crise ? ; quelles en sont les raisons ? ; faut-il remettre en cause le système économique actuel ? ; le modèle libérale est-il la solution à la relance économique ? ; comment inventer un nouveau modèle économique ?; etc. telles étaient les premières interrogations posées par le modérateur auxquelles les deux invités Mme Aminata Dramane Traoré et le Pr. Oumar Bouaré ont donné leurs réponses.
Pour Mme Aminata Dramane Traoré, la crise malienne découle de l’impasse et d’une situation globale qui dépasse les frontières. A part le premier gouvernement du Président Modibo Kéïta, il n’y a pas eu de direction éclairée pour les autres gouvernements. Aujourd’hui, le Mali croupit sous les poids de la politique imposée par les Institutions de Bretton Woods. Et dans ce sens, nos pays ont une part de responsabilité dans ce choix, renchérit l’Altermondialiste et présidente du forum pour un Autre Mali, Mme Aminata Dramane Traoré. Avant d’ajouter que : l’Afrique est une arrière cour d’une Europe puissante et le Mali n’échappe pas à cette situation. Car, ceux qui sont sortis par la porte tels que le Mali, Guinée, Ghana, etc. qui ont misé dès le départ sur la souveraineté internationale, sont revenus par la fenêtre après cinquante ans d’erreur et d’essai”.
Aux dires de Mme Aminata Dramane Traoré, la fameuse globalisation prouve aujourd’hui que le Mali n’a pas de choix. L’économie réelle est sabotée car elle devrait être formatée dans le sens de l’intérêt général. Malheureusement cela n’a pas été le cas. D’où le flux migratoire, le terrorisme, le narcotrafic, etc.
Quant au Pr. Oumar Bouaré, Directeur de recherche à l’Université des Sciences économiques de Bamako, le Mali est contraint par son environnement. Car, si on ne balaie pas devant sa case, d’autres viendront le faire et imposeront leur diktat sur vous parlant du Programme d’Ajustement Structurel (PAS). Ainsi, il a proposé de gérer nos richesses par nos propres moyens, aussi former des gens à notre système éducatif.
Pour le Pr. Bouaré, il faut instaurer la paix et l’unité nationale par la création de richesses basées sur l’Agriculture ; organiser la société civile par les groupements de milices qui travailleront en collaboration avec la police et l’Armée. A ceux-ci, il faut rendre le service militaire obligatoire et la commercialisation de nos produits. Cela passe par la mise en place d’une structure embryonnaire de transformations de produits, etc.
Il faut noter que le Grand débat économique est une initiative d’un groupe de journalistes et de communicateurs réunis au sein d’une association dénommée ” Forum de la presse “. Cette initiative vise à mettre les universitaires, les ténors des grandes organisations du secteur économique et financier du pays sur le gril. Deux fois par mois, deux camps s’affronteront autour d’un thème économique qui divise les Maliens. Les partenaires sont la CCIM, SUP Management, APBEF, etc.
Youssouf SANGARÉ
