Le Ministre du Budget rattrapé par ses casseroles :22 milliards de «manque à gagner» !

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Mis en veilleuse, au moment  de sa nomination dans le gouvernement, le dossier sur la mauvaise gestion au sein de l’INPS (Institut National de Prévoyance Social) qui a occasionné une perte sèche de 22 milliards de francs CFA dans la caisse sera, bientôt remis au goût du jour. Elaboré par des experts, chargés de faire toute la lumière sur la gestion calamiteuse de ces fonds, ce dossier épingle Lassine Bouaré, Directeur Général de l’INPS à l’époque des faits. Il n’est pas seul.

A l’issue de leurs investigations, les enquêteurs sont tombés, à leur corps défendant, sur des zones d’ombre dans la gestion de ces 22 milliards de francs CFA.

Relégué aux oubliettes, ce dossier risque de sonner le glas du maintien de Lassine Bouaré dans le gouvernement.

Elaboré dans les règles de l’art, ce dossier met à nu le contour, pour le moins mafieux, de la gestion des 22 milliards de nos francs, au sein de l’INPS.

A chaque rapport d’enquête, le même scénario : d’un côté, des larrons de la République en rogne, soupçonnant les enquêteurs de « traficotage » des données. Et de l’autre, des cadres et le gouvernement qui s’en défendent. Sans convaincre.

Mais le dossier, lié à la saignée financière au niveau de l’INPS entre 2005 et 2007 et dont le montant s’élève à 22 milliards de francs CFA, risque de tourner au cauchemar pour l’ancien DG de l’Institut National de Prévoyance Sociale, Lassine Bouaré.  Celui-là même qui se trouve aujourd’hui être le ministre délégué du Budget auprès du ministre des Finances.

A en croire nos sources, la gestion de Lassine Bouaré à la tête de l’INPS, jure avec l’orthodoxie financière. En chiffre, la caisse de la structure a subi une perte sèche de 22 milliards de francs CFA. La raison est simple voire simpliste : l’Institut ne fait pas suffisamment d’analyses sur ses comptes. Mais aussi, ne sait pas avec certitude et précision ce que les employeurs lui ont payé  et ce qu’ils lui doivent.

d’où, l’étude d’un bureau  français de conclure : « le régime de vieillesse de l’INPS est déficitaire ». Avant de tirer la sonnette d’alarme : « le système malien de prévoyance sociale risque de s’écrouler en 2034 si aucune mesure d’ajustement n’est prise dès maintenant ».

C’était, avec monsieur Bouaré, dirlo de l’INPS à l’époque.

Entre magouilles et embrouilles

Sous Lassine Bouaré, la mauvaise interprétation des textes à l’INPS a entraîné des versements non justifiés. A savoir, les paiements indus de primes d’intéressement pour 1,2 milliard de francs CFA et les paiements irréguliers d’avantages et de primes au contrôleur financier de l’Institut pour 81 millions de nos francs. S’y ajoute le recours abusif à des heures supplémentaires avec une incidence financière estimée pour la période sous revue à 278 millions de francs CFA.

Au niveau de la base des données, c’est le pire. Les problèmes sont plus criards les uns que les autres. La suite est connue : entre le module comptable de gestion et le module de gestion technique, il n’y a pas de lien. Bien plus, il n’y a pas de lien entre la Direction générale et les Directions Régionales. Ce qui a provoqué des doubles saisies de données. Avec à l’appui, des difficultés dans la traçabilité des recouvrements et des prestations effectuées dans les régions.

Mais le hic dans la gestion de Lassine Boiré à l’INPS, c’est que la structure n’avait pas de plan opérationnel. A telle enseigne que les actions n’étaient pas coordonnées. Mais plutôt, gérées au cas par cas.  Cette lacune et le caractère embryonnaire de la comptabilité analytique de la structure, ont empêché l’Institut National de Prévoyance Social de bien suivre à l’époque, ses activités et d’adopter des mesures préventives en vue de pouvoir continuer à verser aux assurés les prestations auxquelles ils ont droit. Ce n’est pas tout. Loin s’en faut.

Même la faiblesse du contrôle interne n’est pas de nature à tempérer les curiosités. Du coup, certains assurés sont enregistrés plusieurs fois dans la base de données. Ce qui a occasionné (encore) pour des assurés des paiements à la pelle pour la même prestation. Aussi, ces erreurs dans la base des données ont amené l’INPS à payer des prestations à des gens qui n’ont pas suffisamment cotisé.

Pendant ce temps, l’Institut n’a pas de système pour identifier de façon exhaustive les cotisants (employeurs et salariés). Ainsi, seulement 8% des employeurs qui cotisent, régulièrement, sont contrôlés. Alors que selon les normes de la CIPRES (Conférence Internationale de la Prévoyance Sociale), ce taux devrait être de 25% afin que l’INPS arrive à  contrôler tous les employeurs sur une période de 4 ans. Au tant de dysfonctionnements qui ont plongé l’INPS dans l’abîme. En somme il y a un « manque à gagner » de 22 milliards de francs CFA dans la gestion de Lassine Bouaré à la tête de l’INPS.

Un scandale fumant

Mais, pour nos sources, c’est cette situation pour le moins accablante que les Experts en charge de ce dossier  s’apprêtent à sortir du placard.

A en croire nos sources, généralement, bien informées, il s’agira pour ces spécialistes de faire toute la lumière sur la gestion de Monsieur Bouaré à la tête de l’INPS. Une gestion en proie à l’opacité.

Elaboré, par des Experts en matière de contrôles financiers, ce dossier épingle plusieurs cadres, dont Lassine Bouaré,  Directeur Général de l’INPS, à l’époque des faits. Et aujourd’hui, Ministre Délégué du Budget auprès du Ministre des Finances.

Ces accusations risquent moins d’entacher la crédibilité de Lassine Bouaré et par conséquent  de sonner le glas de son maintien dans le gouvernement.

En 2007, un confrère de la place titrait à la une : « INPS : partout des trous de caisse ». Il ne croyait pas si bien dire. Il s’agissait, en réalité, de la mauvaise gestion à ciel ouvert au sein de la structure.

Plus grave, lors de cette gestion, les caisses de l’INPS auraient coulé comme le Djoliba dans son lit. A coup de milliards.  Il s’agit, notamment de 22 milliards CFA de « manque à gagner ».

En définitive,  les enquêteurs, indiquent que la gestion de Lassine Bouaré à la tête de l’INPS n’a pas été transparente, encore moins libre. d’où leur engagement à tirer les choses au clair.

Jean pierre James


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