Le ministre des finances hier face au Groupe de suivi budgétaire : Abdel Karim Konaté s’explique sur les dossiers brûlants de la transition

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Le projet d’installation d’une fibre de communication pour l’armée, la vente de certains bâtiments de l’Etat, l’achat et la reforme des véhicules, la rénovation du palais de Koulouba, les dépenses extrabudgétaires et le paiement des mandats au niveau du  trésor. Tels sont les grands dossiers abordés sans tabou, hier lundi 26 août, par le ministre des Finances, Abdel Karim Konaté et ses collaborateurs, à l’hôtel Massaley, lors d’une rencontre avec le Groupe de suivi  budgétaire, en présence de certains PTF comme le FMI. Aux dires de Abdel Karim Konaté certains de ces dossiers ont été abandonnés et d’autres seront transmis au futur gouvernement.

 

Le ministre des Finances, Abdel Karim Konaté (D) et le président du GSB, Sangaré à la fin de la rencontre d'hier
Le ministre des Finances, Abdel Karim Konaté (D) et le président du GSB, Sangaré à la fin de la rencontre d’hier

Le groupe de suivi budgétaire présidé par Tiémoko Souleymane Sangaré est un réseau d’organisations de la société civile œuvrant dans le domaine  du contrôle citoyen des politiques publiques en général et plus particulièrement dans le domaine des finances publiques.

Le groupe qui suit avec un intérêt particulier les débats et questionnements soulevés pendant ces derniers mois a  jugé utile d’interpeller le ministre des Finances sur ces dossiers brulants il s’agit principalement du projet d’installation d’une fibre optique pour les communications de l’armée d’un montant de 40 milliards de FCFA ; la vente de certains immeubles de l’Etat situés au centre commercial, l’achat véhicules pour le compte de la primature et de la commission de dialogue et réconciliation, l’achat de 500 véhicules de transport pour le secteur privé, les travaux de rénovation du palais de Koulouba. S’y ajoutent la situation des dépenses extrabudgétaires réalisées pendant la transition ainsi que le paiement des mandats au niveau du trésor.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, le ministre des finances a souligné sa ferme volonté d’une gestion saine et rigoureuse des finances de l’Etat dans le respect des textes et réglementation en vigueur. Ainsi, Abdel Karim Konaté dira par rapport à la question du projet de fibre  optique pour les communications de l’armée, que le dossier est encore au stade d’examen. Aucune décision n’a été prise quant à la signature d’un accord de prêt pour ce projet de 400 milliards de FCFA. Le dossier sera transmis au futur gouvernement. Il en est de même pour celui relatif aux bâtiments administratifs de l’Etat situés au centre commercial. Le gouvernement de transition a procédé à leur recensement mais n’a pris aucune décision pour la quarantaine d’immeubles aujourd’hui engloutis dans le grand marché.

S’agissant de l’achat de véhicules pour le compte de la primature et de la CDR, précise le ministre, ce marché a été conclu par entendre direct avec  CFAO Motors au vu de son caractère urgent. Son coût 2,2 milliards de FCFA a été repercuté sur le chapitre (5-243-10) doté d’un montant de 4,5 milliards de FCFA dans le budget 2013.

Aucun véhicule mis en réforme depuis deux mois

Parlant de la réformes des véhicules, le ministre est catégorique : “ Depuis que je suis aux finances, il y a deux mois, je n’ai pas signé une demande de mise en reforme d’un véhicule de l’Etat. Nous avons reçu beaucoup de demandes, mais j’ai décidé de les geler en attendant de recevoir le rapport définitif du vérificateur général sur le sujet. Le rapport provisoire édicte des recommandations pertinentes que nous devons mettre en œuvre d’abord avant d’opérer d’autres reformes de véhicules “.

Par rapport, à l’achat de 500 véhicules de transport pour le secteur privé, le ministre dira que ce projet a été abandonné car le gouvernement n’a pas jugé utile de se porter garant pour une telle opération.  En ce qui concerne la rénovation du palais, Abdel Karim Konaté précisera que c’est le secrétariat général du gouvernement à travers le ministère des Affaires étrangères qui avait sollicité le gouvernement chinois pour cette opération mais à titre gratuite. Une demande à laquelle la partie chinoise n’a pas donné une suite favorable.

Quant à la question des dépenses extrabudgétaires, le ministre a précisé qu’aucune dépense de ce genre n’a été faite en 2012 et en 2013. Aussi, dit-il tous les mandats émis en 2012, soit près de 958 milliards de FCFA ont été réglés de même que ceux de 2013. Actuellement, le trésor n’a que des mandats d’un montant d’un peu plus de 30 milliards de FCFA. Autres précisions données par le ministre : aucune dépense n’a été effectuée sur le compte ouvert à la BDM-sa pour soutenir l’armée et qui dispose actuellement de 3 025 000 000 de FCFA ainsi que le 1,5 milliard offert par des opérateurs miniers pour des actions humanitaires.

“Pendant les moments difficiles, notamment avec le gel des  décaissements des partenaires, nous avons pris des mesures palliatives en privilégiant les salaires, les pensions, les dépenses de l’armée ainsi que celles des élections. Tous les services de l’assiette (impôt, douane, domaine) ont réalisé à 100% leurs objectifs de recettes en 2012. Aujourd’hui on a reçu une bouffée d’oxygène avec un décaissement de près de 60 milliards de FCFA de l’UE ” a expliqué le Directeur général du trésor, Boubacar Bouyé Haïdara. Outre celui-ci, les autres responsables des services concernés par la gestion des finances publiques comme le directeur du Budget, Robert Diarra, celui de l’administration des biens de l’Etat, Mamadou K. Coulibaly ont donné des précisions par rapport aux questions touchant leurs services.

Youssouf CAMARA

 

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