Le ministre de l’Agriculture, Baba Berthé, accompagné du directeur national de l’Agriculture, Daniel Kéléma, et de ses conseillers techniques, s’est rendu, le jeudi 28 février, à Selingué, sise à 150 km de Bamako, afin des s’imprégner de l’état du canal d’irrigation de la localité et des conditions de travail des riziculteurs.
Vers 17 h 30, la délégation ministérielle, qui comportait votre fidèle serviteur, a été accueillie à l’entrée de Sélingué par le sous-préfet, Abdoulaye Cissé, en uniforme réglementaire, le directeur de l’Office de Développement Rural de Selingué (ODRS), et un peloton de gendarmes lourdement armés.Première destination: le domicile du chef de village de Sélingué à qui hommage a été rendu et un présent de 50 000 FCFA remise par Baba Berthé. Ensuite, le ministre et ses compagnons se sont rendus au canal d’irrigation de Sélingué. Le canal principal , la station de pompage d’eau, le collecteur principal et la digue de protection se trouvent, tous, de nos jours dans un état de dégradation avancée en raison de leur vétusté. Ces ouvrages datent, en effet, de 1984.
Le ministre a promis de rendre compte de la situation au gouvernement afin que les dispositions idoines soient prises pour réhabiliter ces ouvrages qui participent pour beaucoup à l’irrigation, à la riziculture, à la pisciculture, au maraîchage et à la pêche dans les zones de Sélingué et de Maninkoura. Selon une note technique de l’ODRS, le coût estimatif des travaux de réhabilitation et d’extension du canal d’irrigation et de la station de pompage est de 3,2 milliards de FCFA.
Le vendredi 1er mars, la délégation ministérielle, guidée par le sous-préfet Abdoulaye Cissé et le directeur de l’ODRS, Ousmane Maïga, s’est rendue à Maninkoura, à 40 Km de Sélingué, où le Ministre a visité des périmètres de maraîchage tenus par des femmes et des plantations de bananes. Les producteurs ont tous souligné un manque d’eau pour arroger leurs plantations et jardins. Massaran Tangara, présidente des femmes productrices, et Fadian Kéita, président des producteurs de bananes de Maninkoura, ont confié au Ministre qu’une fois la culture du riz terminée, il ne reste plus d’eau pour le maraîchage. Pour eux, c’est EDM qui est fautive car l’EDM leur impose de conserver de l’eau pour l’électricité. Le président de l’ensemble des producteurs agricoles, Fodé Traoré, a demandé au ministre de s’impliquer dans la recherche de financement pour la réhabilitation du périmètre de Sélingué. Pour lui, la réalisation du seuil de Kourouba, sur le fleuve Sankarani, pourra pallier l’insuffisance d’eau à Maninkoura pendant la contre-saison.
D’autre part, vu le coût élevé de la redevance versée par les paysans en vue du pompage d’eau à Maninkoura et à Selingué, Fodé a sollicité que le ces frais soient mis à la charge de l’Etat.
Le Ministre, poursuivant ses rencontres d’écoute, a été reçu dans les locaux de l’ODRS, et a discuté avec le personnel et le comité syndical. Ousmane Maïga, directeur de l’ODRS, a cité, au titre des difficultés, la dégradation avancée du réseau d’irrigation à Selingué et Maninkoura ; l’insuffisance des financements pour l’entretien de ces systèmes; le sous-équipement des producteurs; le danger que représente l’orpaillage traditionnel qui entraîne une pénurie de main d’œuvre agricole. A ses interlocuteurs, le ministre a promis de réagir, tout en rappelant que le gouvernement est, aujourd’hui, accaparé par deux priorités: la guerre au nord et l’organisation des élections. s’est rejoint de la sincérité des communications.Il a exhorté les travailleurs de l’ODRS et les producteurs agricoles à l’union sacrée autour du Mali. ” Tant que je serai ministre, je donnerai le meilleur de moi-même afin que vos préoccupations trouvent une suite favorable dans la mesure du possible”, a Baba Berthé.
Abdoulaye Koné, envoyé spécial
Le ministre Bababa Berthé a offert un « présent de 50 000 FCFA » au chef de village de Sélingué. Voilà un élément d’illustration de la corruption qui gangrène l’évolution du Mali. En règle normale, des noix de cola suffisent largement et sont plus respectueuses et significatives parce qu’elles sont en phase avec les traditions du terroir. Par leur symbolique, elles valent autant que les milliards pompeusement avancés pour une réhabilitation des travaux, montant qui sera sans doute savamment détourné pour satisfaire les appétits des voraces de la nation. L’habitude est une seconde nature.
Un “présent de 50 000 FCFA” offert par Baba Berthé au chef de village de Sélingué. Voilà un élément d’illustration de la corruption qui gangrène l’évolution du Mali. En règle normale, des noix de cola suffisent largement et sont plus respectueux et significatifs parce qu’en phase avec les traditions. L’habitude est une seconde nature.
Du n’importe quoi…
D’où vient ce chiffre ? … Comment l’évaluation a-t-elle été faite ?
Voilà comment on donne l’argent public à n’importe qui.
Prrrrrrrrrrrrr !
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