NOUAKCHOTT (Xinhua) – Les Maliens et les Mauritaniens s’attèlent à redynamiser leurs échanges économiques et commerciaux, notamment en matière de transport terrestre et maritime.
Le Mali ne disposant pas d’ouverture sur la mer dispose déjà de deux stands sur le terre-plein des ports mauritaniens de Nouadhibou et de Nouakchott, à travers lesquels il importe ses besoins à partir de l’Europe, avec les mêmes avantages que les Mauritaniens, selon une convention liant les deux pays.
Une route bitumée construite conjointement par les deux voisins relie déjà Nouakchott à Nioro du Sahel, dans le nord malien.
Du 27 au 28 juillet dernier, la 12ème session de la grande commission mixte de coopération Mauritanie-Mali s’est réunie dans la capitale mauritanienne à un moment où "les relations entre les deux pays sont, plus que jamais visibles et concrètes", a souligné un diplomate malien.
C’est dans ce cadre que le ministre malien de l’Equipement et des Transports, Ahmed Diane Séméga, se trouve actuellement à Nouakchott pour une visite de quelques jours.
Selon une source gouvernementale mauritanienne, le ministre malien discutera avec de hauts responsables mauritaniens des modalités de renforcement et développement de la coopération existant entre les deux pays, notamment dans le domaine des transports maritime et terrestre et des projets routiers reliant le Mali et la Mauritanie.
Le 6 août dernier, l’ambassadeur du Mali, Souleymane Koné, avait, au cours d’une rencontre avec la presse privée mauritanienne, avait souligné que les relations entre le Mali et la Mauritanie "ne sont pas seulement d’ordre sécuritaires".
"Nous sommes, avait-il expliqué, liés par des accords de coopération touchant à tous les domaines, même si je puis affirmer que s’il y a un cadre de coopération qui marche bien aujourd’hui, entre nos deux pays, c’est celui de la sécurité et de la surveillance frontalière".
Les assises de la 12ème session de la commission mixte de coopération, supervisées par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, avaient permis de convenir de régler rapidement les blocages liés au transport des personnes.
Depuis quelques temps, les voyageurs sont contraints à une rupture de bagages, un changement de véhicules à la frontière, les bus immatriculés au Mali ne pouvant plus traverser la frontière mauritanienne pour des raisons liées au terrorisme.
Les deux pays avaient matérialisé leur coopération bilatérale par la signature, en 1963 à Nouakchott, d’une convention d’établissement unique dans son genre, notamment en Afrique de l’ouest.
Au titre de cette convention, les Maliens désireux de s’installer en Mauritanie ont le droit de le faire avec les mêmes droits que les citoyens mauritaniens et vice-versa.
"Les nationaux de chacune des parties contractantes jouissent sur le territoire de l’autre partie contractante des libertés publiques dans les mêmes conditions que ses nationaux", explique la convention.
Pour ce qui est du cas spécifique de la sécurité, le texte précise que les deux parties "ne feront aucune incursion en territoire voisin sans autorisation expresse préalable de l’autorité responsable".
Selon l’ambassadeur du Mali à Nouakchott : "La commission mixte réaffirme la fraternité entre les deux peuples et rappelle aux nouvelles générations tous les aspects de cette coopération qui touche à tous les domaines".
Au plan économique, les deux pays ont récemment signé un accord au vu duquel le Mali va se ravitailler en hydrocarbures et gaz liquéfiés (environ 10.000 tonnes par an) à partir des ports de Nouakchott et de Nouadhibou.
Cet accord donne au Mali des avantages spécifiques, notamment celui de traiter directement avec le partenaire stratégique de la Mauritanie.
Un autre accord avait été signé en juillet 2011 entre les chambres de commerce des deux pays, intégrant la société civile et les acteurs privés. Cet accord "va au-delà des contingences politiques", avait alors souligné l’ambassadeur du Mali à Nouakchott.
Les Maliens avaient exprimé l’engagement d’œuvrer pour que le port autonome de Nouakchott, "le plus performant de la sous-région ", puisse s’intégrer dans les habitudes des exportateurs publics et privés maliens. En effet, avait affirmé le chef de la mission diplomatique malienne à Nouakchott :"Nous déplorons que nous soyons si proches l’un de l’autre et si économiquement distants".
XIHNUA – 04 Sept. 2011
