Au cours de la conférence de lancement du processus budgétaire 2025, qu’il a présidée le jeudi 22 février 2024, le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou, a donné des assurances sur la situation macro-économique du pays. Malgré les «effets négatifs » des différentes crises, «le taux de croissance» réelle du PIB, estimée à 5,1% en 2023, devrait atteindre 5,3% en 2024, a-t-il révélé.
Le Mali pourra compter sur le soutien de ses partenaires techniques et financiers, a rassuré Yves Sassenrath, le Représentant-résident du Fnuap. Il a salué le lancement de la conférence budgétaire, qui «s’inscrit dans le cadre de l’amélioration de la performance et de la transparence dans la gestion des finances publiques au Mali». Pour le chef de file des partenaires techniques et financiers, la conférence est le cadre qui permet de «tirer les leçons des années passées, tout en capitalisant sur les acquis».
Le Directeur général du Budget, Ahmadou Tijani Haïdara, a fait un exposé sur la situation macroéconomique du pays, marquée par des contextes particuliers. Sur le plan «économique», il a rappelé la «persistance» des effets de la crise en Ukraine, les sanctions imposées au Mali par la Cédéao. Sur le plan politique, il a souligné l’annonce de la sortie du Mali de la Cédéao, la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Face à un tel tableau «politico-économique», le Mali devra miser sur la mobilisation et la gestion rationnelle de ses ressources intérieures, notamment «fiscales».
Inflation bien maîtrisée
Décrivant l’état global de l’économie malienne, le ministre de l’Economie et des Finances a été explicite. «Le taux de croissance réelle du PIB estimée à 5,1% en 2023 devrait atteindre 5,3% et 5,1% respectivement en 2024 et 2025 ». Quant à l’inflation, cet autre indicateur macro-économique, elle «demeure» bien maîtrisée, puisqu’elle devrait «se maintenir en dessous de la norme communautaire de 3%, grâce aux efforts conjugués du gouvernement, des acteurs du monde économique et une bonne campagne agricole», a rassuré le ministre Sanou.
Pour toutes ces raisons, il voit une année budgétaire 2024 démarrer «sous de bons auspices». Mieux, le gouvernement «maintiendra» les efforts pour l’amélioration de l’exécution du budget. Pour y parvenir, il faudra méthode et stratégies efficaces, a préconisé le locataire de l’hôtel des finances.
« Pour l’exercice 2025, les perspectives macro-économiques du Mali incitent à la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente et responsable». Ces mesures, argue-t-il, devraient maintenir le déficit budgétaire à 3,6 % du PIB en 2025 pour ainsi se conformer à la dynamique d’atteindre le critère de convergence Uémoa de 3% à l’horizon 2026.
Ousmane Tangara