Le ministère de l’Economie et des Finances en collaboration avec le Programme Alimentaire mondial (PAM), la Commission de l’Union Africaine et d’autres partenaires a lancé le mardi 7 février 2017 une étude intitulée «coût de la faim en Afrique : cas du Mali ». Présidée par Dr. Boubou Cissé, ministre malien de l’Economie et des Finances, la cérémonie de lancement officiel de cette étude s’est déroulée en présence du ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de l’Intégration Africaine, M. Abdoulaye Diop, du ministre de la Solidarité et de l’Action Humanitaire M. Hamadoun Konaté, de l’Ambassadeur du Canada au Mali, SEM Marc André Fredette, de la coordinatrice Résidente du système des Nations Unies au Mali, Mme M’Mbaranga Gasarabwe. On notait aussi la présence de la Représentante de l’Union Africaine, Dr Margaret Agama-Anyetei ainsi que de la Directrice représentante du PAM au Mali, Mme Silvia Caruso.
Faut-il le rappeler, l’étude sur le coût de la faim en Afrique (COHA) est un projet mené par la Commission de l’Union africaine (CUA) et soutenu par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM). Plusieurs pays ont pris part à cette étude qui vise à estimer les coûts économiques de la malnutrition infantile en évaluant ses conséquences socio-économiques associées aux secteurs de la santé, de l’éducation et de la productivité. Elle permet de démontrer les potentiels retombés économiques qui peuvent être obtenues si des investissements appropriés sont effectués dans la nutrition. Car, les conclusions de l’étude menée dans certains pays du continent, ont montré que chaque année, les économies africaines souffraient d’une perte estimée entre 1,9% et 16,5% des PIB du fait de la sous-nutrition.
Dans sa présentation introductive du coût de la faim, le président du comité national de pilotage du projet, M. Diakaridia Dembélé, soulignera que cette étude permettra de renforcer le plaidoyer pour plus d’investissements. L’étude permettra également de montrer combien les Etats perdent en termes d’économie à cause de la malnutrition. En ce sens, il a pris l’exemple sur certains pays qui ont déjà effectué cette étude, tels que le Tchad qui a perdu 1,1 milliards de dollars, l’Ethiopie 4,7 milliards de Dollars, le Burkina Faso 802 millions de dollars etc.
Pour le cas du Mali, l’étude débutera en fin février 2017 pour collecter les données et s’étendra sur une période de 6 mois. Un Comité multisectoriel sera mis en place pour la mise en œuvre et le déroulement des opérations sur le terrain. Les résultats obtenus à l’issue de cette étude permettront aux décideurs politiques de prendre les mesures nécessaires et idoines de lutte contre la malnutrition et la sous-nutrition.
Dans son intervention, la directrice représentante du PAM au Mali, Mme Silvia Caruso, a souligné les graves conséquences de la malnutrition sur la santé des enfants. Quant à la coordinatrice Résidente du système des Nations Unies au Mali, Mme Mbaranga Gasarabwe, elle indiquera que 12 des 17 objectifs du développement durable contiennent des indicateurs qui sont liés directement à la nutrition. Elle ajoutera en déclarant que cette étude offre une occasion de traduire en action les engagements du gouvernement du Mali pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable.
Pour sa part, l’Ambassadeur du Canada au Mali, Marc André Fredette a souligné que son pays est fier de financer ce projet. En outre, il a expliqué que les enquêtes nutritionnelles SMART des dernières années indiquent que la situation nutritionnelle du Mali est préoccupante, car plus d’un million d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique.
Dans son intervention, M. Abdoulaye Diop, ministre en charge des Affaires Etrangères et de l’Intégration Africaine, s’est dit réjoui d’être associé à ce grand challenge du Gouvernement du Mali pour avoir lui-même coordonné précédemment cette étude dans le cadre de l’Union Africaine. De ce fait, il a réaffirmé sa disponibilité à accompagner les travaux de cette étude en apportant toute son expérience acquise en la matière au PAM. Aussi, il a affirmé que la lutte contre la malnutrition permet de contribuer à la vie économique et sociale d’un pays. Ce qui nécessite, pour lui, une approche multisectorielle et la mobilisation de tous les Partenaires Techniques et Financiers, mais aussi et surtout, de toutes les forces vives de la Nation pour que les résultats de cette étude donnent des indicateurs importants.
Pour sa part, Dr Boubou Cissé, Ministre de l’Economie et des Finances, a indiqué que la malnutrition et la sous-nutrition constituent à environ 50% la cause de la mortalité infantile et un manque à gagner énorme pour le pays. «C’est pourquoi, il convient d’œuvrer à l’éradication de la malnutrition dont les causes sont multiples en adoptant un plan multisectoriel» a-t-il conclu.
Dieudonné Tembely
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