En panne de solutions et d’arguments solides pour satisfaire les revendications des enseignants du supérieur, qu’il qualifie de légitimes bien entendu, le président de la République, Amadou Toumani Touré ne cesse de dire à l’occasion de toutes ses sorties qu’il faut attendre l’exploitation du pétrole pour pouvoir trouver une solution aux doléances des enseignants. " En ce moment, l’Etat n’a pas les moyens de satisfaire toutes les doléances, attendez qu’on ait le pétrole ", disait-il récemment lors d’une rencontre de haut niveau. Il a provoqué du coup l’ire des enseignants auxquels, il a demandé, il y a de cela quelques semaines, d’observer une trêve afin de sauver l’année scolaire en cours très menacée d’ailleurs. Selon les dernières nouvelles, ces derniers ont accepté de mettre les trois mois à venir à profit fin de sauver, pour de bon, l’année scolaire après quelques avancées notoires enregistrées dans la satisfaction de certains points de leurs revendications. En plus des enseignants, beaucoup de maliens se demandent si le président de la République n’est pas en panne d’idées et d’arguments convaincants. Selon eux, à ce rythme, il remettra la résolution de tous les problèmes de développement du pays à jusqu’à ce qu’il y ait du pétrole. Ce qui, de leurs points de vue, est une fuite de responsabilité.
Inutile de mettre la charrue avant le bœuf : le pétrole n’est pas, pour le moment, une réalité dans notre pays. Des dates avaient été avancées, le président de la République qui croyait en l’existence de pétrole a revue sa copie. Il demeure sceptique. L’on se rappelle, lors de la conférence de presse du 08 juin 2010, il a laissé entendre qu’il ne se prononcera plus sur une échéance comme d’habitude. Il a seulement rappelé que les investissements réalisés au niveau des différents bassins par les sociétés présentes sur les différents sites laissent apparaître qu’il y a de l’espoir. Attendons de voir. Comment peut-on espérer sur quelque chose dont l’existence est dans les secrets de Dieu. Pauvre Mali ! Les richesses pétrolières n’ont jamais contribué au développement économique d’un pays africain. Le Mali ne fera pas exception au cas où il aura de l’or noir.
ATT dans le collimateur des syndicats de l’enseignement supérieurs
Il doit plutôt dire, je suis en fin de mandat, je ne peux pas engager le pays sur une voie qui peut lui être fatale dans les années en venir. Ou bien, je ne peux pas prendre des engagements qui compromettent l’avenir de toute la Nation. Etant entendu que la satisfaction de toutes les revendications aura des incidences financières très lourdes sur le budget national. Des arguments existent pour convaincre mais dire qu’il attendre la découverte et l’exploitation du pétrole pour faire face aux problèmes de développement du pays est un manque de réponses concrètes et adéquates aux problèmes de développement de notre pays. Après l’avoir dit aux enseignants, il le dira à d’autres couches socioprofessionnelles. Chaque fois qu’une catégorie de travailleurs demande une amélioration de leurs conditions de vie et de travail, elle recevra sûrement à la figure la même réponse : il faut attendre la découverte et l’exploitation du pétrole.
Le pétrole n’est pas une panacée
La découverte de pétrole n’a résolu aucun problème de développement dans pratiquement tous les pays africains producteurs de pétrole. Du Nigéria, au Tchad, au Gabon en passant par le Cameroun, les troubles sociaux sont récurrents. Aussi, les populations de ces pays sont parmi les plus pauvres du continent. L’or noir ne profite pas aux citoyens. Le pétrole demeure une des matières premières les plus convoitées de la planète, au regard de son intérêt économique et sa dimension géopolitique et stratégique. L’importance de cette ressource dans le processus de développement apparaît irréversible. Cependant, dans le contexte africain, l’utilisation des revenus pétroliers par les pouvoirs publics en place suscite des interrogations croissantes en raison de leur impact sur la distribution des richesses sur le développement. La gestion et la contribution des revenus pétroliers dans le développement de l’Afrique sont opaques. Le Mali n’y échappera pas.
« Des pays moins nantis que le nôtre n’ont pas eu besoin de pétrole pour mettre leurs travailleurs dans les meilleures dispositions de travail. Le Burkina-Faso n’a aucune
ressource minière. Le PIB par tête d’habitant du Mali est supérieur à
celui du Niger. Pourtant les enseignants du supérieur au Niger sont dans les meilleures conditions. Ce n’est donc pas une question de
pétrole ou de diamant. C’est un problème de volonté. A la limite, ces propos du président sont ironiques à l’égard des enseignants. Le président ferait mieux de mettre son langage à la hauteur de sa
fonction. Un président de la République devrait tenir un langage plus sérieux que celui-là », nous a dit un syndicaliste.
Le pétrole facteurs du sous-développement des pays pétroliers africains
Dans plusieurs régions, les richesses pétrolières sont sources d’instabilité, de corruption et de guerres civiles. L’utilisation des revenus tirés de la manne pétrolière ne participe pas toujours à la réduction de la pauvreté et à la croissance économique équitable. Dans la plupart des cas, la gestion du pétrole demeure une affaire privée entre le président de la République et la compagnie de pétrole agréée. Cette gestion rime avec constitution et approvisionnement de caisses noires, production de dossiers noirs et mise en place de fonds noirs.
Les alliances stratégiques entre différents acteurs illustrent clairement le processus de pertes, de privatisation et de capitalisation des profits. Les recettes provenant de son extraction servent à maintenir les dictateurs au pouvoir, à leur offrir un appareil répressif sophistiqué ou à consolider des amitiés coupables. Même si cette situation n’est pas tellement une réalité au Mali avec l’expérience de près de vingt ans de pratique démocratique. Par conséquent, l’utilisation des revenus ne participe pas toujours à la réduction de la pauvreté et à la croissance économique. Plusieurs facteurs peuvent être énumérés comme étant à la base du sous développement des pays producteurs du pétrole en Afrique. La corruption, la mauvaise gouvernance, les blanchiments d’argent alourdissent la dette des pays, alors que se consolident des circuits obscurs et réseaux maffieux qui interviennent dans le jeu pétrolier. De même, les préfinancements pétroliers, la redistribution des pétrodollars, les contrats pétroliers inefficients, les systèmes de bonus occultes accentuent la marginalisation de l’Afrique pétrolière dans le contexte global de la mondialisation. Sur un autre plan, l’exploitation pétrolière est source d’endettement des pays producteurs. Dans la plupart des pays producteurs du pétrole, la dette a gonflé de manière dramatique. Comme les pressions internes sur les dépenses publiques augmentent, les gouvernements s’endettent de plus en plus, allant jusqu’à hypothéquer les revenus pétroliers.
Le cas du Nigeria
With an estimated 120 million people, Nigeria is Africa’s most populous nation. Avec environ plusieurs millions de personnes, le Nigeria est le pays le plus peuplé d’Afrique. It is also the United States’ fifth largest oil supplieIl est aussi des Etats-Unis de pétrole cinquième fournisseur. Although Nigeria potentially could offer investors a low-cost labor pool, abundant natural resources, and the largest domestic market in sub-Saharan Africa, its economy remains stagnant, its market potential unrealized.Bien que le Nigeria pourrait potentiellement offrir aux investisseurs un coût du travail en piscine bas, d’abondantes ressources naturelles, et le plus grand marché intérieur de l’Afrique subsaharienne, l’économie stagne, son marché potentiel non réalisé. The country suffers from collapsing infrastructure, possesses an inconsistent regulatory environment, and enjoys a well-deserved reputation for endemic crime and corruption.Le pays souffre d’effondrement de l’infrastructure, l’environnement possède une réglementation incohérente, et jouit d’une réputation bien méritée de la criminalité et la corruption endémique. Following decades of misrule, Nigeria’s transportation, communications, health and power public services are a mess. Après des décennies de mauvaise gestion, les transports, la communication, la santé et les services de la puissance publique au Nigéria sont en piteux état. Once a breadbasket, Nigeria has witnessed a severe deterioration of its agricultural sector. Une fois un grenier, le Nigeria a connu une grave détérioration de son secteur agricole. Social, religious, and ethnic unrest, and a lack of effective due process, further complicate business ventures in Nigeria. La situation sociale, religieuse les troubles ethniques et l’absence de procédure régulière efficace compliquent encore la tâche des entreprises commerciales au Nigeria. Moreover, the government remains highly over-reliant on oil exports for its revenue and thus subject to the vagaries of the world price for petroleum En outre, le gouvernement reste très dépendantes des cours sur les exportations de pétrole pour ses recettes et donc soumis aux aléas du prix mondial du pétrole. Investors must carefully research any business opportunity and avoid those opportunities that appear “too good to be true.” Nigeria has, over the past four decades, earned a reputation for corruption on a grand scale.
Le Nigeria a, au cours des quatre dernières décennies, acquis une réputation de corruption sur une grande échelle. Modest requests for dash early in the country’s history grew by leaps and bounds, with the exploitation of centrally controlled oil resources from the 1960s onward, into truly massive transfers of public funds from government coffers to private accounts. Public monies are viewed as open access goods; anyone who fails to grab as much as he can as fast as he can is a fool, stupidly stinting himself and his relatives and friends so that others may benefit.Les fonds publics sont considérés comme des biens en libre accès; toute personne qui ne parvient pas à saisir autant qu’il peut aussi vite qu’il le peut est un sot, stupide lésiner lui-même et ses parents et amis afin que d’autres puissent en bénéficier. This concept has become entrenched in Nigerian thinking about public affairs. Ce concept s’est enraciné dans la pensée du Nigeria sur les affaires publiques. A latter-day Hausa political adage—In na gwamnati ne, ba na kowa ba (“If it belongs to the Government, it belongs to no one”)—encapsulates the idea that public funds are fair game for anyone who can capture them.
Nigeria experiences civil unrest, violence and strikes. Le Nigeria a l’expérience des troubles civils, de la violence et des grèves. The causes and locations vary. Les causes et les endroits varient. Locations where outbreaks of violence have occurred include the Lagos area, Southwestern Nigeria, the oil-producing states in the southeast, and Kaduna State. Lieux où les flambées de violence ont eu lieu: la zone de Lagos, le sud-ouest du Nigeria, les Etats producteurs de pétrole dans le sud-est, et l’Etat de Kaduna. There has been an increase in the number of unauthorized automobile checkp Many incidents, including murder, illustrate the increasing risks of road travel in Nigeria.De nombreux incidents se sont produits, y compris les assassinats. Cette situation illustre l’augmentation des risques de Voyage de route au Nigeria. Reports of threats against firms and foreign workers in the petroleum sector recur from time to time.Des menaces sont fréquentes contre les entreprises et les travailleurs étrangers dans le secteur pétrolier. Chadian troop incursions have occurred at the border area in the far northeast, near Lake Chad.
L’exploitation du pétrole est très souvent source de malheurs notamment en Afrique. Donc, elle ne saurait être une réponse aux défis de développement d’un pays comme le Mali qui pour le moment n’a pas découvert de pétrole.
Moussa Mamadou Bagayoko
