A l’occasion d’une conférence de presse animée le jeudi 14 février 2014 au Centre Aoua Kéita sur le thème de la présentation du bilan des activités du programme de plaidoyer en faveur des communautés des sites miniers/pétroliers, les responsables de PCQVP ont interpellé le gouvernement par rapport à la préservation des intérêts des générations futures.
Pour la Coalition, l’implantation des compagnies minières a entrainé des bouleversements au sein des communes, cela, depuis les années 1990. Malgré la réalisation de plusieurs infrastructures (écoles, centres de santé, pistes rurales, périmètres de maraichage), il ressort, selon le constat de la coalition, que les mines ont créé d’énormes dégâts en matière de respect des droits de l’homme, d’accès à la terre, au revenu, à la santé, à l’éducation. Aussi, les compagnies minières ont contribué au déséquilibre des us et coutumes et à la destruction de l’environnement. C’est ce qui a même mené la coalition a initier des études et recherches-actions dans les zones minières, notamment dans les localités de Kayes (Loulo, Sadiola, Tabakoto et Yatela) et de Sikasso (Kalana, Kodiéran, Morila et Syama) en 2012-2013, dont les résultats mettent en exergue les impacts positifs et négatifs de l’exploitation minière sur le développement au Mali.
En ce qui concerne l’exploitation minière au Mali, il existe 171 sociétés de recherche d’or, détenant 219 permis couvrant une superficie de 24 000 km2. Mieux, le volume de la production d’or fluctue d’année en année, pour une moyenne de 50 tonnes par an. Les compagnies, selon les révélations de la coalition, reversent à l’État et aux collectivités locales à titre d’impôts et taxes des centaines de milliards de francs CFA par an. Au titre des aides indirectes et non inscrites dans les divers programmes des communes et de l’État, les compagnies affirment investir, en plus des montants versés à l’État, pas moins d’1 milliard de francs CFA par an. Malgré tout, le Mali 3ème producteur d’or en Afrique est classé parmi les pays les plus pauvres au monde.
Raison pour laquelle, la coalition Publiez ce que vous payez trouve que l’exploitation minière, dans les différentes communes rurales concernées par l’étude, doit être l’apanage d’une politique nationale cohérente, en lien avec le développement local et une exigence forte de la décentralisation.
Elle dit ne pas avoir l’intention de s’opposer à la vision des plus hautes autorités du Mali en ce qui concerne l’exploitation minière. Cependant, elle pense qu’une activité, qui a pour effets immédiats la destruction du couvert végétal, la perte des terres cultivables et leur appauvrissement, doit être étudiée et analysée avec l’implication effective de tous les acteurs. D’où une interpellation des autorités de l’État et des collectivités locales, notamment pour ce qui concerne leur responsabilité dans la survie des générations futures.
Siaka Z. Traoré