La Bourse des valeurs : un créneau à exploiter par les Maliens

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L’économie des marchés  financiers est un fabuleux véhicule d’épargne nationale et d’enrichissement pour les investisseurs avertis. Les marchés financiers ou bourses des valeurs  sont des marchés organisés ou s’échangent quotidiennement les titres financiers :   obligations, actions, billets  de trésoreries… Les entreprises, les individus  et bien entendu, les états, font recours aux marchés financiers pour satisfaire leurs besoins de financement.

Qui n’a pas entendu parler des places boursières comme : Wall Street à New York, du  palais Brouignard à Paris, de Frankfort en Allemagne, de la City à Londres ? Toutes ces places susmentionnées sont de hauts lieux de la finance internationale où chaque jour pourvoyeurs de fonds et demandeurs de fonds se rencontrent par l’intermédiaire des courtiers qu’on appelle Traders.

Le marché boursier est essentiel dans le développement économique d’un pays. Aucune économie de marché ne peut  prospérer  sans intégrer  la bourse des valeurs mobilières de placement  dans son arsenal de croissance et  d’enrichissement,  mais  cet outil de la finance moderne et  internationale est superbement  méconnu ou ignoré  des entreprises  maliennes la preuve aucune entreprise malienne jusqu’ici n’était  cotée sur le marché de la  bourse sous-régionale  d’Abidjan (BRVM).

C’est vrai,  il y a des critères   rigoureux, tels que la présentation d’un bilan propre  pour  y entrer, mais  nos entreprises peuvent tout de même faire un  effort   pour être cotées en bourse afin de lever les fonds nécessaires à leur épanouissement. Il est important que nos entreprises sortent d’une économie d’endettement où prédomine le financement de crédit bancaire (qui est très cher en terme de taux d’intérêt) au profit d’une économie de marché  financier.

Il est évident que le manque de capitaux peut freiner un projet d’investissement  pour une  entreprise. Par exemple, si l’entrepreneur ne doit compter que sur ses propres fonds pour s’étendre, il lui serait pratiquement impossible d’investir dans ces conditions, car comme on dit en finance, il faut partager et diversifier le risque. Un système financier permet à l’entrepreneur d’avoir un accès direct à l’épargne des millions de gens pour concrétiser ces projets d’investissement.

En tout cas, on peut dire qu’aujourd’hui, l’absence d’entreprise malienne sur le marché financier a été  comblée le lundi 21 décembre 2015 avec l’entrée  de la BOA (Banque Of Africa) dans la Bourse régionale d’Abidjan.  En effet,  les actions de  la BOA seront  cotées  pour la première fois sur la BVRM avec, d’entrée de jeu, 400 000 actions à 22500 Fcfa. Ce qui va lui permettre de lever près de 10 milliards de Fcfa. Comme on dit, mieux faut  tard que jamais. Cette capitalisation boursière permettra à la BOA d’entreprendre le développement  de son réseau national et de gagner la confiance des investisseurs. Déjà, d’autres banques de BOA Group sont cotées à la BRVM depuis fort longtemps.

L’investissement financier (l’épargne) et physique (achat de stocks et construction d’usines etc.) est un élément clé  du PIB ; donc, un facteur déterminant du bien être économique et de la  croissance. L’une des difficultés des  Etats, comme le Mali, à se hisser à un niveau de développement économique comparable à celui des états riches ou prospères est notre incapacité de mobiliser une épargne nationale suffisante pour financer nous-mêmes notre développement.

Les Etats qui sont économiquement bien structurés, font systématiquement  recours aux  marchés financiers pour assurer leur développement, alors que dans des économies peu structurées comme la nôtre, les entreprises  font  plutôt appel à l’économie d’endettement qui est caractérisée par le crédit  bancaire qui coûte cher. L’une des solutions pour diminuer la pauvreté, chez nous ici au Mali, serait la création d’une Bourse nationale qui aura les avantages suivants : offrir une opportunité  aux Maliens de faire des  placements pour répondre à des  besoins d’argent à court ou à  long terme ; permettre aux entreprises de lever des fonds directement  pour faire face à des investissements  conséquents ; l’Etat pourrait  percevoir des impôts  sur les plus-values réalisées sur les opérations boursières ; favoriserait l’émergence d’une classe moyenne, ce qui signifie une réduction de la pauvreté ; contribuerait in fine à l’évolution du secteur tertiaire ce qui réduirait considérablement le taux de chômage des jeunes

Nous devons être très entreprenants et audacieux en acceptant ce défi de créer chez nous une Bourse des valeurs et en incitant toutes les sociétés et entreprises locales d’y être coter. Bon nombre  de Maliens sont actionnaires dans des grandes sociétés comme Orange-Mali, Sotelma, BDM, PMU-Mali… Mais, ils ont acquis  ces actions presque en catimini, car peu de gens savent comment et par qui les actions ont été vendues ; car l’information est essentielle dans ce domaine.  S’il y avait une Bourse de valeurs chez nous ici Mali, beaucoup de  Maliens désireux d’acquérir ou d’émettre des titres financiers le feraient sans hésiter et peut-être que nos entreprises seraient suffisamment liquides pour procéder à des investissements importants, mais elles sont  moribondes pour la plupart faut de marché financier.

Il existe toute de même  une Bourse sous-régionale basée à  Abidjan qui appartient à  l’ensemble des pays membres  de l’Uemoa, mais cela ne doit pas nous empêcher d’avoir ici au Mali une bourse des valeurs afin de diversifier nos investissements et booster notre économie.

 

B Mao Diané

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