Voulant coûte que coûte protéger un de ses clients, la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie au Mali (BICIM -SA) s’est vue cernée par la police. Avant de voir ses biens saisis par un huissier de justice.
Le vendredi 11 juin dernier, a été une journée cauchemardesque pour la BICIM -SA. Une dizaine de policiers, accompagnés de deux clercs, débarquent dans la cour de la Banque. Objet : procéder, à défaut du paiement immédiat de la somme de 152, 4 millions CFA, à une saisie -vente de ses biens, en exécution d’une décision de justice.
Refusant de s’exécuter, la BICIM a vu ses biens saisis : Ordinateurs, imprimantes, armoires, chaises, fauteuils, coffres- forts, tables, réfrigérateurs… figurent au lot des biens saisis. Biens, dont la BICIM, elle-même, a été constituée gardienne, conformément à l’article 100 de l’Acte uniforme, portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution. La Banque dispose d’un mois, à compter de la date de saisie, pour s’acquitter des 152, 4 millions CFA, contre la rétrocession de ses biens saisis. A défaut, la procédure de vente forcée pourra être poursuivie dès expiration du délai indiqué.
Le film des évènements
Le 11 juin dernier, dans la matinée, deux clercs d’huissiers de justice, se font accompagner par une dizaine de policiers. Destination : la BICIM-SA, pour l’exécution d’une grosse de justice au profit de la Société Lassana Sylla et Fils SARL, contre Transit Gauthier devenu Nord- Sud. Celui-ci a perdu son procès en reddition de compte face à la Société Lassana Sylla et Fils SARL.
Aussitôt arrivés sur les lieux, les policiers avaient quadrillé les locaux de la BICIM- SA. Permettant à l’huissier de procéder à la saisie des biens de la banque. Une situation qui a ému le personnel et les clients de la banque. Au point que certains clients se sont précipités sur les lieux, pour se rassurer. D’autres, croyaient assister à un braquage. Aux rangs de ceux-ci, les policiers de l’Ambassade de France au Mali, qui s’y sont précipités, armés jusqu’aux dents. « Nous avons entendu dire que la Banque était attaquée…, » auraient-ils déclaré aux clercs. « Simple exécution d’une décision de justice », ont répondent-ils. « Dans ce cas, nous n’avons rien à faire ici », ajoutent les policiers. Avant de débarrasser le plancher. Toutefois, ils auraient demandé l’autorisation de pénétrer quelques minutes à l’intérieur de la banque. Histoire de se rassurer davantage. Autorisation accordée. Mais, ils n’y passeront pas plus de deux minutes. Entre-temps, devant la banque, la circulation était bloquée. L’image de la BICIM- SA vient d’en prendre plein la gueule.
Un coup de fil mystérieux
C’est, en ce moment précis, que les policiers qui accompagnaient les deux clercs, reçoivent un coup de fil de leur hiérarchie, leur demandant de regagner leur quartier général, abandonnant les clercs qu’ils sont censés assister. Alors que leur présence avait été requise, légalement, selon nos informations. C’est-à-dire, signée par le Directeur régional de la police, Lassana Sanogo.
Voulant connaître la raison du pourquoi, les clercs, se seraient transportés au Commissariat du 1er arrondissement. Là, ils ne seront point édifiés. Arrivés chez Niamé Kéita, Directeur National de la police, celui-ci leur aurait expliqué qu’il n’était au courant de rien. Mais aurait reconnu que la procédure de réquisition des forces de l’ordre, est légale. Il aurait conclu à un déficit de communication. A l’en croire, il n’a pas été averti par ses subalternes, d’une telle opération à la BICIM. Or, il s’agit là d’un « dossier sens-cible », aurait-il dit. C’est le ministre de l’Intérieur, en personne, qui aurait interpellé le Niamé Kéita, lui demandant ce qui se passait à la BICIM. Ce dernier aurait, aussitôt, ordonné le retrait des flics postés à la BICIM, non sans avoir faxé, auparavant, le « dossier » au ministre Gassama. Mais les biens de la BICIM étaient déjà saisis.
Comment en est-on arrivé là ? Réponse dans notre prochaine parution.
Aimé
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