Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé le jeudi 21 novembre un crédit de 80 millions de dollars de l’IDA* destiné à renforcer l’alimentation en eau potable de Bamako, et à améliorer l’accès et la qualité du service dans la capitale malienne qui représente plus de 50 % de l’activité de l’hydraulique urbaine au Mali.
” Comme résultat, on estime à 610.000 personnes le nombre de bénéficiaires directs de la composante IDA du projet : 390.000 personnes supplémentaires auront accès à l’eau par branchements domiciliaires et bornes fontaines, et 220.000 personnes bénéficiant déjà d’un branchement mais souffrant d’une faible pression de l’eau et d’un service intermittent bénéficieront d’une amélioration de la qualité du service (qui sera assuré 24h/24, 7 jours sur 7) “, a expliqué MatarFall, Spécialiste Principal Eau et Assainissement et Chargé du projet à La Banque mondiale.
Onze bailleurs de fonds, dont l’IDA, vont participer au Projet Kabala pour une enveloppe de financement globale de 400 millions de dollars US.
Le taux d’accès à l’eau potable au Mali était estimé en 2012 à 68,5 % de la population (66,3 % dans le milieu rural et 74,6 % dans le milieu urbain, ce taux étant plus faible à Bamako, la capitale). Depuis 2001, des progrès ont été accomplis dans l’amélioration de l’accès, mais l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ? 78 % de la population rurale et 91 % de la population urbaine desservies ? demeure un défi important. La population n’ayant pas accès à des sources d’eau appropriées est vulnérable aux maladies transmises par l’eau, et le manque d’entretien et le sous-investissement mettent en péril les acquis sur le plan de la couverture du service, comme en témoigne le nombre élevé de systèmes d’alimentation en eau potable (AEP) en milieu rural qui ne sont pas opérationnels, et la capacité insuffisante de production et de distribution d’eau à Bamako.
Le développement de l’AEP à Bamako est limité depuis 2003 par un sous-investissement qui a créé plusieurs goulots d’étranglement, à savoir : (i) la faible capacité de production, 198.000 m3 par jour pour une demande estimée à 380.000 m3 par jour, soit un déficit de 48 %, (ii) le fait que 80 % de la capacité de production est située sur la rive gauche du fleuve Niger, alors que la moitié de la population vit sur la rive droite, (iii) l’insuffisance de la capacité de transfert entre les deux rives du fleuve, et (iv) la faible capacité de stockage d’eau, en particulier dans les zones hautes de la ville.
Ces goulots d’étranglement influent sur la disponibilité et la qualité du service, comme en témoignent :le développement faible et inégal de l’accès par branchements domiciliaires qui ne profite qu’à seulement 40 % de la population de la ville, etl’insuffisance de la pression dans les réseaux de distribution, qui est à l’origine d’interruptions fréquentes du service, en particulier sur la rive droite où la moitié des abonnés est touchée.
Le projet qui est prévu d’entrer en vigueur le 21 février 2014 au plus tard et devrait êtreachevé le 31 décembre 2018.
Source : Banque mondiale