Décidément, le ridicule ne tue plus dans le secteur privé malien. Qui l’eut cru ! Par ces temps qui courent, tous les moyens sont bons pour se taper du pognon même s’il faut que des agents d’une banque de la place s’aventurent à plumer un fidèle client. C’est ce qui défraie la chronique à la BOA depuis la semaine dernière. rn
L’évolution du monde pousse de plus en plus les individus à s’habituer à des pratiques considérées comme normales dans un environnement où la banque devient un passage presque obligé pour les affaires. C’est dans cet esprit que notre victime du jour, un paisible et honnête citoyen, a ouvert un compte personnel dans les livres de la Bank Of Africa depuis très longtemps. Préoccupé par ses affaires, il dépose et retire de l’argent selon le besoin.
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Mais, la semaine dernière il a été victime du zèle des agents de la banque qui ont tenté de lui bander les yeux, après avoir soutiré de son compte, à son insu, la somme de 3 millions de nos francs. Ayant fait le constat, le citoyen tente de les faire revenir à la raison. Restés figés sur leur position, malgré l’interpellation de l’intéressé, ils refusent de reconnaître les faits. Déçu et ne sachant plus à quel banquier se fier, l’homme porte l’affaire devant la police du 4ème arrondissement. Les policiers, afin d’y voir clair, ont convoqué lesdits fautifs qui devraient être mis aux arrêts.
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En responsable, certainement averti, le patron de la banque a dû intervenir pour faire libérer ses agents. Illico presto, il a remboursé une partie de l’argent et a décidé de poursuivre l’affaire devant les tribunaux.
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Etant au parfum de la chose, nous sommes passés le lundi 23 avril 2007 au bureau de Mme Sow chargée de communication de ladite banque, afin de compléter notre enquête sur cette affaire plus ou moins bizarre pour une banque de la trempe de la BOA. Nous avons voulu ainsi recueillir leur version des faits, comme nous l’exigent l’éthique et la déontologie du journalisme.
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Malheureusement, nous nous sommes retrouvés devant une femme certainement allergique à la presse, au regard de la qualité de l’accueil et de la réponse très lapidaire du reste. Jugez-en vous-même par les propos qu’elle nous a balancés: « Je ne suis pas au courant de cette affaire et je n’ai rien à vous dire. Aussi le PDG ne peut pas recevoir quelqu’un pour des trucs comme ça car ce ne sont pas des trucs à écrire ». C’est vraiment sans commentaire !
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Pourtant, lorsque l’information nous est parvenue depuis quelques jours, nous avons pris le soin de la vérifier et de procéder à certaines vérifications d’usage avant de prendre contact avec le service approprié de la banque, pour seulement recueillir des détails importants sur cette affaire qui n’honore pas du tout une aussi importante institution financière. Mais, malheureusement nous avons été éconduit comme on fait d’un gueux venu perturber le festin des intouchables.
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Alors, à nos lecteurs de juger à présent la pertinence d’une telle attitude. Cependant, nous pensons- comme presque tous les Maliens- que la crédibilité d’une banque dépend tout d’abord de la bonne gestion de l’argent des clients et du bon traitement de l’information, quelle qu’elle soit. Mais si à la BOA on a des méthodes particulières de gestion de l’information, même si ce sont les clients qui se plaignent d’être victimes de soutirage d’argent de leur compte par des agents de la banque, alors bonjour les dégâts. L’avenir reste le meilleur juge et nous suivrons cette affaire jusqu’au bout pour informer nos lecteurs avec le maximum d’égard et de conscience professionnelle. Affaire donc à suivre !
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B. DABO
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