L’usine Fitina à Banankoro : Abandonnée?

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À Banankoro, le site de la Société Fil et tissage naturel d’Afrique, plus connue sous le sigle Fitina ressemble aujourd’hui à un entrepôt abandonné. Un château hanté ou une maison fantôme ? Appelez cela comme vous voulez ! En tout cas, c’est le constat que nous avons fait sur les lieux, le vendredi 2 mars dernier. Pas une âme n’y vit, à part deux hommes à l’allure flegmatique, que nous avons trouvés assis devant le grand  portail et qui faisaient office de gardiens.

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Fitina est une société anonyme se trouvant à Banankoro, derrière Sénou. Elle est spécialisée dans la transformation et la commercialisation de la fibre de coton. Depuis pratiquement sa création en avril 2004 elle est en proie à des difficultés. La première est apparue, selon nos sources, déjà en juin 2005. La société a été obligée de congédier le personnel à peine recruté. Cette crise a duré jusqu’en février 2006, date à laquelle elle a repris, petit à petit, ses activités en  faisant appel à certains des premiers employés auxquels elle allouait la somme dérisoire de 15.000FCFA à titre d’indemnité de prise de fonction. Mais plusieurs d’entre eux  attendent encore à la maison avec l’hypothétique espoir qu’ils seront repris à défaut de se voir payer leurs droits. C’est dans cette atmosphère d’incertitude qu’une autre crise intervint.

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 En effet, depuis le 27 octobre 2006, selon nos sources, la production est arrêtée. Le dernier salaire payé aux employés datait du 21 décembre 2006. Ne pouvant honorer les salaires, les responsables proposent aux employés d’aller en congé du 15 janvier au 15 février et ce, sans aucun sou. En réaction, ils organisent un sit-in. La situation a pu être maîtrisée grâce à l’intervention de la Brigade territoriale et du chef de quartier. Le 20 février, un mois de salaire leur a été payé.

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Cette fois-ci, c’est une note de service qui vient annoncer leur mise en chômage technique. Ainsi, depuis le lundi 26 février, le personnel est mis en congé technique pour trois autres mois (Le Challenger du même jour). Ce congé technique, écrivions-nous, annonce les couleurs d’un licenciement de masse dû au non respect de ses engagements envers ses fournisseurs, dont la Cmdt qui refuserait de reporter les échéances de paiement et, par conséquent de lui fournir du coton, matière première entrant dans la fabrication du fil.

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Avec ce licenciement des centaines de personnes, dont la survie dépend directement ou par ricochet de la boîte, se retrouveraient dans la rue pour augmenter le nombre des désœuvrés, privées  du minimum vital.

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La preuve, s’étant rendue sur les lieux dans l’espoir de rencontrer une personne ressource pour plus d’information, c’est un spectacle de désolation totale qui s’offrit à nos yeux. L’endroit ressemble à un coin qui n’a jamais été habité. C’était pathétique

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Pourtant selon un employé, cette situation n’est pas due à la mévente ‘’parce que tous les produits ont toujours été écoulés sans problème et, mieux, il y a même des commandes’. Notre interlocuteur croit même savoir que :’’ Les 300 tonnes de cotons qu’ils ont reçues dernièrement de la Cmdt ont été transformées et commercialisées’’.

rnBinta Gadiaga

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