La dette reste encore le goulot d’étranglement des pays en voie de développement. ‘’ Elle nous réduit en société de consommation avec une économie extravertie qui ne satisfait pas nos besoins élémentaires, d’autant plus qu’elle est payée en devises. ‘’
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Au cours de la conférence-débat organisée par Cad-Mali, le lundi 15 octobre au Centre Aoua Kéita, Moctar N. Coulibaly de l’Ong Amadip n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Le Fmi et la Banque mondiale n’y étaient pas à l’honneur puisque leurs politiques sont, selon le conférencier, la cause de nos contre-performances économiques qui se succèdent sous forme de diversion. ‘’Réduire les dépenses publiques comme le recommandent ces institutions financières, a indiqué Moctar Coulibaly, c’est réduire les budgets consacrés aux divers secteurs de développement, santé, éducation, logement, emploi, agriculture. ‘’
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Ces politiques, d’après Moctar Coulibaly, ne tiennent pas compte de l’évolution de la population dont les besoins vont croissants. Les conséquences dramatiques de cette option, a-t-il signalé, ont été à la base de la dégression de la fonction publique. M. Coulibaly est convaincu que ces politiques néolibérales sont destinées à assurer l’intérêt de leurs promoteurs et à garantir le remboursement de la dette. Il a souligné que l’ajustement structurel qui consiste à mesurer les dépenses en fonction de la disponibilité des ressources n’a permis de résoudre ni les déséquilibres de la balance des paiements ni les déséquilibres budgétaires. Il n’a pas, non plus, permis d’augmenter la croissance.
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Une raison pour lui de fustiger les premières politiques néolibérales qui ont convergé vers les initiatives Ppte en 1996, dont l’objectif était d’alléger la dette en garantissant sa ‘’soutenabilité ‘’. Ensuite, a-t-il assuré, ces politiques ont donné naissance à l’initiative pour l’allègement de la dette multilatérale, ‘’Iadm’’, trouvaille de Tony Blair qui n’a fait que perpétuer la fuite en avant.
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A ces divertissements, M. Moctar Coulibaly a répondu par l’impérieuse nécessité d’y mettre un frein. ‘’Il faut annuler la dette, a-t-il martelé, pour arriver au développement. ‘’ La dette publique du Mali, selon le Service de la Dette publique, a-t-il soutenu, s’élève à 646,2 milliards Fcfa. Pour les conférenciers, la dette est le 1er poste de dépense et son audit doit être effectué. M. Moctar Coulibaly pense qu’elle empêche les investissements dans des secteurs aussi importants que la santé, l’emploi et l’éducation.
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Le débat fut passionné. Ainsi pour M. Sacko ‘’ quand on contracte une dette, il faut la payer ‘’. Il pense néanmoins qu’on devait commencer par balayer devant sa porte en s’attaquant aux responsables qui détournent les ressources publiques destinées à promouvoir le développement du pays. D’autres ont fait remarquer la corruption, le népotisme et le clientélisme qui gangrènent le soubassement de notre économie.
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Symphonie inachevée ? En tout cas la conférence a pris fin alors que des participants ont déclaré qu’ils avaient encore beaucoup de choses à dire sur la dette puisque, selon eux, la question de la rupture politique était le vrai débat. ‘’ Comment faire la rupture ? ‘’ Tel est donc le thème proposé pour prochaine conférence-débat.
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Baba Dembélé
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