Journées minières et pétrolières : La chaux, un filon peu exploité

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La chaux, ses multiples usages et les potentialités nationales en la matière ont fait l’objet au deuxième jour des Journées minières et pétrolières, d’une conférence animée mercredi au Centre international de conférences de Bamako par Lamine Coulibaly, un spécialiste des matériaux de construction et de carrière.

La production mondiale de chaux s’élève aujourd’hui à environ 330 millions de tonnes, a rappelé celui-ci. Une grande quantité de cette production est utilisée dans l’industrie sidérurgique (41%). Les transports, les travaux publics et les bâtiments en consommant 15% et le traitement des eaux 20%. La chaux, note Lamine Coulibaly, joue un rôle important dans l’économie nationale notamment dans l’exploitation des ressources minières. Les besoins maliens en chaux sont estimés à environ 700.000 tonnes qui sont utilisées notamment dans le traitement des eaux usées, la production d’eau potable et aussi dans l’entretien des champs et dans l’industrie chimique, etc. Matière de base extrêmement dense, la chaux constitue un bon stabilisant. Une propriété qui peut être utilisée par les collectivités pour le curage des caniveaux ou dans la mise en œuvre d’autres projets d’assainissement et d’hygiène au profit des populations, a précisé le conférencier. La chaux est aussi un élément de lutte contre l’appauvrissement des sols. Une étude de l’Institut d’économie rurale (IER) a ainsi révélé les propriétés intéressantes du chaulage des champs. Ce procédé agricole consiste à répandre de la poudre de chaux dans les champs avant les labours afin de limiter les effets corrosifs des fertilisants chimiques comme les engrais. Utilisée comme tel, la chaux se révèle être un important facteur dans le dispositif pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire dans notre pays, juge Lamine Coulibaly. La chaux est un dérivé du calcaire. Notre pays possède un gros potentiel de ce minéral puisque d’importants gisements ont été découverts à Hombori dans le cercle de Douentza en 5è Région, à Gongoterie dans le cercle de Bafoulabé en 1ère Région.

Malgré les énormes réserves connues ou présumées et faute d’unité industrielle de production de chaux dans notre pays, une grande partie des besoins nationaux provient de l’importation. Notre pays a tout à gagner de la mise en valeur de la chaux, assure Lamine Coulibaly en constatant : « La demande en chaux est en pleine expansion aujourd’hui dans le monde. Cette dynamique touchera notre pays le jour où notre agriculture adoptera des technologies de pointe pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire ». L’usine Stones et l’entreprise Razel, toutes deux spécialistes de matériaux de construction, ont ensuite présenté leurs activités et décrit les travaux qu’elles conduisent sur leurs sites de Sonikégny (Kayes) et de Sonityégni (Koulikoro). Ces exposés établissent que le marché national de matériaux de construction est un créneau porteur avec des besoins estimés à plus d’un million de tonnes. L’approvisionnement de ce marché est à la portée des entreprises de BTP, assure Bréhima Diawara, le PDG de IBI Group, propriétaire de l’usine Stones qui développe à Sonikégny un projet de concassage de dolérite pour la fabrication des carreaux de marbre. D’un coût global d’environ 15 milliards de Fcfa, cette unité devrait assurer plus de 60% des besoins nationaux dans ce domaine, promet le patron de Stones.

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