Au cours des travaux, le Directeur général des impôts, ses collaborateurs et partenaires devront débattre de trois thématiques qui cernent les problèmes de ce principal service de l’assiette. Au terme des travaux qui prennent fin cet après-midi, ils devront dégager des pistes devant permettre d’atteindre l’objectif de recettes de l’année 2015 fixé par le gouvernement à 610 milliards de FCFA.
L’ouverture de ces journées a été l’occasion pour le Directeur général des impôts, Sidima Dienta, de rappeler qu’en 2014, l’administratif des impôts a accompli la principale mission qui lui avait été assignée par le gouvernement, le recouvrement des recettes intérieures à hauteur de 558, 400 milliards de FCFA. Ainsi, l’engagement marqué de l’ensemble du personnel pour cette mission a permis de réaliser un dépassement de près de 3 milliards, soit une réalisation globale de 561 milliards de FCFA. Si la DGI renoue désormais avec la performance, son patron de signaler que ces résultats n’ont pas été atteints sans difficultés. Ainsi, les présentes journées devront apporter des réponses pertinentes aux insuffisances et lacunes qui seront identifiées afin d’améliorer la gouvernance et les performances de notre système fiscal. M. Dienta a souligné que les travaux préparatoires de ces journées ont permis d’échanger à tous les niveaux à travers une organisation pyramidale. C’est à l’issue de ces échanges que les trois thématiques ont été retenues pour les travaux de groupes. Il s’agit des réformes institutionnelles, la gestion des ressources humaines et les moyens généraux, enfin la communication et les relations avec les partenaires. Chacun de ces thèmes sera décliné en deux sous-thèmes afin de cerner l’ensemble des préoccupations tant en matière de gouvernance que de performance des structures de la fiscalité.
Pour le Directeur général des impôts, ces deux jours seront sans doute insuffisantes pour faire le tour de toutes les questions, mais ils vont permettre de parvenir à trouver des réponses à quatre questions cruciales pour la DGI : l’organisation actuelle des impôts est-elle le reflet de ses ambitions de modernisation ? Les règles de la gouvernance fiscale sont-elles bien cernées et appliquées au sein de nos structures ? Notre système fiscal est-il à même de réussir l’identification des niches potentielles permettant de mobiliser des recettes fiscales substantielles pour faire face aux défis de l’Etat ? Le fonctionnement actuel de notre communication est-il adéquat pour la prise en charge de toutes les exigences de cette fonction ?
En tout cas, le premier responsable des Impôts est convaincu que les constations et recommandations issues de ces travaux devront rassurer sur les capacités à appréhender correctement les insuffisances et surtout à leur trouver les solutions idoines. Il a rassuré de la disponibilité de son équipe à mettre en œuvre les solutions proposées tout en comptant sur le soutien du département de tutelle.
Youssouf CAMARA
Le ministre de l’économie et des finances, Mamadou Igor Diarra :
” La contribution des impôts aux recettes de l’Etat ne devrait pas être inférieure à 700 milliards FCFA l’an”
“Une année terminée, une nouvelle commence avec ses attentes, ses défis encore plus importants. Il faut l’affronter avec plus de moyens, plus d’intelligence et plus d’abnégation. C’est pourquoi, rien de plus approprié que des journées de réflexion à l’entame pour revoir l’ensemble des outils et des mécanismes en place“. Tels ont été les premiers mots du ministre de l’Economie et des finances. Mamadou Igor Diarra a félicité la DGI pour les résultats atteints en 2014 avec l’espoir que l’objectif 2015 sera aussi atteint. Cependant, il pense qu’au vu des potentialités fiscales et des besoins de l’Etat en terme de ressources, l’apport des Impôts ne devrait pas être inférieur à 700 milliards l’an.
A côté des performances réalisées par la DGI, le ministre dira que bien de choses sont à revoir au regard du niveau du taux de pression fiscale (qui est de 15% au Mali contre un taux communautaire de 17%), de la répartition de la charge fiscale entre les catégories de contribuables et de l’apport des grands impôts.
Et de soutenir qu’il faut plus de civisme fiscal devant se traduire par une part de plus en plus importante des déclarations volontaires au détriment des contrôles. Il faut aussi un système fiscal simple, accessible au plus grand nombre et des agents aptes à le mettre en œuvre à la grande satisfaction des usagers. ” Le département de l’Economie et des finances sera naturellement à vos côtés pour les appuis requis en vue de l’atteinte des différents challenges qui vous seront assignés ” a-t-il conclu.
YC