Le Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), en partenariat avec le Secrétariat Technique Permanent du Conseil Supérieur du Secteur privé (STP CSP), a organisé, les 12 et 13 décembre 2021, au siège du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), sis à Hamdallaye ACI 2000, la quatrième 4ème édition des Journées de l’Entreprise privée (JEP). Les travaux d’ouverture ont été présidés par le secrétaire général du ministre de l’Industrie et du Commerce, Adama Yoro Sidibé. Rendez-vous annuel initié par le CNPM, en tandem avec le STP-CSSP, elles (journées) rassemblent depuis plus de 4 ans, les partenaires et acteurs du secteur privé. Le thème retenu était:«La Résilience des entreprises du Mali face aux effets de la COVID-19 et à la crise sociopolitique».
Cette 4ème édition des ‘‘Journées de l’Entreprise Privée » s’est tenue, selon le président du CNPM, Amadou dit Diadié Sankaré, dans un contexte particulier, plongeant les entreprises privées dans une période d’impasse. Parmi les secteurs les plus atteints, on peut citer entre autres : l’hôtellerie, la restauration, le tourisme, la culture, etc. D’où le thème de cette énième édition : « la résilience des entreprises face aux effets de la Covid-19 et à la crise sociopolitique au Mali».
L’objectif de ces journées, selon le président du CNPM, était de réunir tous les acteurs pour dégager des pistes de relance de l’activité économique affectées par les différentes crises. De manière spécifique, il s’agissait, lors de cette réunion qui a vu la participation des membres du Bureau du CNPM, des Présidents des Groupements professionnels, des chefs d’entreprises, des partenaires techniques et financiers, ainsi que des représentants des structures gouvernementales , d’échanger sur les conséquences de la COVID-19 et la crise sociopolitique sur l’activité économique; identifier des actions concrètes à mettre en place pour relancer l’économie nationale, renforcer la compétitivité et la résilience des entreprises, en particulier les PME, face à ces désastres ; proposer des mécanismes de financements innovants, diversifiés et adaptés à la situation; proposer des pistes de solutions pour un environnement stable et favorable à l’investissement . Pour atteindre les objectifs fixés, trois panels de discussions ont été organisés sur les thèmes spécifiques suivants: les effets des multiples crises sur le secteur privé, et les mesures pour y faire face, quels mécanismes de financement pour assurer la résilience des entreprises maliennes dans ce contexte multicrise? Comment améliorer la compétitivité des entreprises dans une logique de transformation structurelle de l’économie ?
Adama Yoro Sidibé a fait savoir que le Mali, en se dotant, le 30 décembre 2011, d’une loi d’orientation sur le secteur privé, ambitionne de se munir d’un outil d’émergence d’un secteur indispensable d’orientation du Secteur privé fort, Sur ce point précis, le secteur Privé prévoit dans son article 83, «l’institution d’une journée annuelle de l’entreprise privée, en vue de mettre en exergue et de traiter les questions importantes relatives au développement dudit secteur». Il a invité les acteurs du secteur privé à assumer leur rôle de moteur de développement économique de notre pays que lui confère la loi. Il s’est dit convaincu que cette Journée annuelle de l’Entreprise privée, contribuera grandement à renforcer davantage le dialogue public-privé tant prôné par l’ensemble des acteurs du secteur Privé et les Partenaires Techniques et Financiers. « Aujourd’hui, ne nous contentons pas seulement de célébrer, mais menons aussi une réflexion profonde sur la distance que nous avons déjà parcourue. En décidant d’organiser la présente édition de la journée annuelle de l’entreprise privée, autour du thème combien évocateur, vous engagez ainsi la réflexion sur une crise sociopolitique, sécuritaire et sanitaire qui a lourdement affecté les entreprises. A cette crise multidimensionnelle, les solutions doivent être variées. Il urge de prendre en compte toutes les dimensions économico-sociales, sanitaires. C’est pourquoi, nous apprécions fortement le fait que les réflexions soient orientées sur la résilience des entreprises au Mali face aux différentes crises », a précisé Adama Yoro Sidibé. En outre, il a promis que son ministre de tutelle contribuera sans nul doute à trouver les passerelles appropriées permettant d’accompagner toutes initiatives s’inscrivant dans le sens du renforcement du dialogue et de la concertation entre le public et le privé.
Quant au président du CNPM, Diadié dit Amadou Sankaré, il a justifié d’entrée le choix du thème. « C’est face aux crises multidimensionnelles qui frappent notre pays ces dernières années, que nous avons choisi ce thème pour donner l’occasion à tous les acteurs économiques d’imaginer des pistes de solutions permettant une relance durable de l’activité économique au Mali », a-t-il dit. Aujourd’hui, a fait savoir Diadié, le développement socio-économique de notre pays est confronté à des crises politiques et ces crises multiformes affectent profondément notre économie déjà fragilisée, en bousculant tous les paradigmes qui ont eu des conséquences aussi graves auxquelles est venue s’ajouter la pandémie de la covid-19. Sur le plan économique, a dit Amadou dit Diadié Sangaré, leur impact a été désastreux pour les entreprises. Parmi les effets néfastes constatés, il a cité entre autres, la réduction du niveau des activités, et donc de la production; la baisse de la productivité et de la compétitivité des entreprises ; la perturbation des échanges et des chaînes de valeurs des produits exportés et importés; la baisse des investissements directs étrangers et des investissements des importations, des exportations, des nationaux. Sur le plan social, poursuit le président du CNPM, on a assisté à une augmentation des mesures de mises en chômage technique des travailleurs , voire, une perte massive d’emplois dans des secteurs d’activités économiques aussi importants que les BTP , les mines, l’hôtellerie et le tourisme, le commerce, etc.
Dans cet exercice, a insisté Diadié dit Amadou Sankaré, le secteur privé, plus que d’autres, est interpellé sur la nécessité de restaurer cette cohésion et cette unité qui ont toujours fait sa force, lorsqu’il s’est agi pour lui d’apporter contribution à la résolution des grands problèmes économiques et sociaux auxquels notre pays et les entreprises sont été confrontés . «Je voudrais profiter de cette tribune pour lancer, encore une fois de plus, un vibrant appel à tous les groupements professionnels d’employeurs, pour que nous puissions, dans une synergie d’actions retrouvée, nous donner la main, et offrir à nos entreprises, de meilleures perspectives. Car, l’heure est grave. Pour ma part, je reste totalement ouvert à toute initiative visant à restaurer, dans nos cœurs et dans nos esprits, la solidarité et l’entente», a conclu le premier responsable du CNPM.
A rappeler que 20 stands installés gratuitement par le CN PM pour permettre aux entreprises de faire la promotion de leurs entreprises et leurs produits, ont été visités par les officiels et les participants.
Hadama B. FOFANA