Journée des banques et établissements financiers:Banques cherchent chaussures à ses pieds

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Les banques sont jugées peu prêteuses. Souvent à tort. Elles ne trouvent pas souvent chaussures à leurs pieds pour plusieurs raisons, notamment le mauvais montage des projets, l’incohérence des états financiers lorsqu’ils sont disponibles. En revanche, entrer dans une banque et y remplir des formulaires compliqués n’est pas la tasse de café des entrepreneurs. Qui se plaignent aussi du taux d’intérêt jugé élevé.
rnLa « Journée du banquier » ne pouvait que bien tomber. Tant banquiers et entrepreneurs étaient engagés dans un dialogue de sourds. Le mur de glace s’est-il enfin brisé ? Du moins, la communication d’Alassane Diallo, PDG de la Banque nationale de développement agricole (BNDA) et président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers a eu le mérite d’offrir une photographie des récriminations réciproques.  Afin d’en arriver à une compréhension mutuelle, gage d’une meilleure qualité des relations.

Les petites et moyennes entreprises, désignées couramment par leurs initiales PME, jugent peu prêteuses les banques. Et se plaignent des formulaires compliqués à remplir, « des longs délais de réponse » alors qu’ils ont suffisamment de blé à moudre, « du taux d’intérêt élevé, des garanties  difficiles à fournir, des apports personnels hors de proportion. » Les banquiers leur opposent des appréciations diverses. Bien de projets ne valent pas un clou, le porteur pêche par trop d’optimisme. Parfois les études de marché recèlent des faiblesses de nature à entacher leur crédibilité. Ou encore, le projet a tout l’air d’un prêt à porter, puisqu’il apparaît que le promoteur a une « mauvaise appropriation de son projet ». S’il n’a pas le gousset peu garni pour réunir l’apport personnel indispensable, fournir des garanties entre autres.

Condamnées à s’entendre
rnBanques et PME évoluent dans un environnement certes difficile. A en juger d’une part par le poids de plus en plus pesant de l’informel sur le secteur formel, d’autre part ses retombées négatives sur les grandes entreprises, en passant par les  entreprises moyennes et familiales. Qui pour la plupart produit peu, donc peine à donner un coup de bambou à leur chiffre d’affaires. Et ne détient point une comptabilité et des états financiers fiables devant permettre d’assoir une analyse du risque bancaire. Pis, « la grande majorité des PME ne dispose d’aucun statut juridique. Elles ne disposent que d’une reconnaissance administrative des autorités communales. A ce titre, la problématique même de l’entreprise en tant qu’élément de droit est posée. »

Pourtant, Banques et PME sont condamnées à cheminer ensemble. Les premières sont aux secondes ce que le sang est au corps humain. Des fenêtres d’opportunités liées au financement des entreprises existent. « Pour donner plus de confiance aux banques dans le financement des entreprises, notamment les petites et moyennes entreprises, il est souhaitable d’appuyer les banques à obtenir des entreprises et des structures chargées de leur encadrement technique la domiciliation effective des recettes. Cette domiciliation est la première sécurisation du crédit et le développement de l’épargne. Les centres de gestion créés par les jeunes diplômés en comptabilité, gestion et finance sont des structures indépendantes chargés de l’encadrement des promoteurs individuels et des PME dans la tenue de leur comptabilité et de l’élaboration des états financiers.  Cette démarche assure d’une part la transparence de gestion des entreprises et garantit d’autre part aux banques une analyse des financements des projets sur des bases financières. Les centres de gestion contribuent fortement à la maîtrise de la situation d’endettement des entreprises. »
rnLe gouvernement peut jouer à la fois sur plusieurs tableaux pour conférer plus de compétitivité aux PME, par le biais notamment de l’allègement de la fiscalité, la formation technique, d’une meilleure organisation du commerce intérieur et extérieur. En somme, des gris–gris devant assurer meilleure protection des banques et des PME.
rnGeorges François Traoré
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