Organisée par l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Mali (APBEF), la 7ème édition de la journée des banques et établissements financiers du Mali s’est tenue les 12 et 13 mai derniers au Palais des Sports de Hamdallaye ACI 2000. La cérémonie d’ouverture était présidée par Dr Boubou Cissé, ministre de l’Economie et des Finances en présence de ses collègues Tièna Coulibaly en charge de la Défense et des Anciens Combattants et Konimba Sidibé en charge de la Promotion de l’Investissement et du Secteur Privé. Ils étaient entourés par Moussa Alassane Diallo, président de l’APBEF et par plusieurs Directeurs Généraux de banques et établissements financiers du Mali.
Cette manifestation annuelle de la communauté bancaire et financière du Mali s’inscrit désormais dans l’agenda des grandes rencontres organisées dans le pays. Elle est un cadre interactif de concertations, d’informations et d’échanges sur les activités bancaires et leur évolution au Mali. Avec pour objectif d’assurer la promotion, la vulgarisation des produits et services bancaires, l’information, la sensibilisation et l’éducation financière des populations, la bancarisation de l’économie et la promotion des moyens de paiement. Mais aussi, la réalisation d’un objectif d’inclusion financière et l’appui à la formation et au renforcement des capacités des étudiants.
Selon Moussa Alassane Diallo, président de l’APBEF, cette 7ème journée annuelle des Banques et Etablissements Financiers du Mali prouve déjà que l’APBEF est une référence. Car dit-il, toutes les banques et établissements financiers de la zone UEMOA ont inscrit dans leur agenda, cette rencontre annuelle entre les professionnels des finances. Mieux précise-t-il, la Côte-D’ivoire est à sa 4ème édition et le Sénégal à sa 2ème édition cette année.
A en croire Moussa Alassane Diallo, le choix du thème : «Financement Bancaire des Entreprises au Mali : Défis et opportunités » se justifie aujourd’hui par les difficultés d’accès des Petites et Moyennes Entreprises et des Petites et Moyennes Industries (PME et PMI) aux crédits. Pour lui, la promotion du financement des PME et PMI pose un certain nombre de questionnements auxquels il faudra chercher des réponses adéquates telles que l’adaptation des produits et services bancaire, la complémentarité des actions des banques et des institutions de micro finance sur ce segment de clientèle et la nécessité absolue de faire évoluer les PME vers des structures plus formelles afin de mieux les accompagner. Car pour lui, les instruments d’analyse du risque au niveau des banques ne sont pas adaptés à la structure des PME/PMI. Il s’agit de l’analyse de la situation financière de l’entreprise fondée sur le bilan, le compte d’exploitation, le plan de trésorerie prévisionnel. D’après lui, plus de 80% des entreprises sont des PME/PMI et l’écrasante majorité de ces entreprises évolue dans le secteur informel, ne tenant donc pas de comptabilité. Toute chose qui rend leur financement impossible, a-t-il indiqué.
Les banques appelées à s’adapter aux PME-PMI
«J’estime pour ma part qu’il faut une convergence d’actions visant à la satisfaction des contraintes de toutes les parties. Alors, la question définitivement tranchée, c’est aux banques de s’adapter aux PME. Assurer le financement des PME n’est pas une urgence pour le système bancaire mais c’est une exigence et cette exigence, les banques ont le devoir et l’obligation de relever ce défi », a déclaré le président de l’APBEF, Moussa Alassane Diallo. Qui ajoute plus loin que les PME/PMI doivent utiliser pleinement leurs comptes bancaires afin de pouvoir tracer financièrement toutes les opérations dans le cadre de leurs activités. Mais aussi, selon lui, elles doivent également, au besoin, dissocier les comptes personnels des comptes d’entreprises afin d’assurer une diffusion complète et correcte des informations aux banques. Dans la même dynamique, il a salué la proactivité des banques qui, dans leur majorité, ont créé des guichets ou des départements en charge des PME/PMI. Enfin, il a promis qu’en 2017, la communauté bancaire et financière du Mali contribuera à la promotion d’un système financier dynamique et performant au service du développement et de la croissance économique du Mali.
Quant à Dr Boubou Cissé, ministre de l’Economie et des Finances, il dira que cette journée coïncide avec la fin de la mission du Fonds Monétaire International au Mali, dans le cadre du programme économique et financier qui lie le pays avec cette institution.
« Les conclusions de la mission sont connues et sont très positives pour le Mali. Elles ont montré que le Mali a su prouver une capacité de résilience face à certains chocs exogènes auxquels les pays en Afrique du Sud de Sahara font face et qui ont énormément affecté leurs économies, faisant qu’en Afrique subsaharienne, 2/3 des pays du sous continent ont un taux de croissance inférieur à 1,5% », a déclaré le ministre Boubou Cissé. Qui ajoute que d’après les rapports des experts du FMI, le taux de croissance du Mali en 2016 était à 5,3% contre 5,8% en 2017. Toute chose qu’il a expliquée par les efforts considérables consentis par les gouvernants pour assurer une stabilité macro-économique. Mais aussi grâce aux établissements bancaires et financiers. « Si on en est là aujourd’hui, c’est aussi grâce à vous les banques et les établissements financiers du Mali. Vous avez un levier important dans cette matière, c’est le financement » a-t-il laissé entendre. Avant d’inviter les Banques et Etablissements Financiers du Mali à redoubler d’efforts pour que l’économie du Mali puisse continuer à s’épanouir et à garder ses niveaux pour lesquels, elle est enviée dans la sous-région.
Moussa Sékou Diaby