“J’invite tous les opérateurs économiques à contribuer à l’effort de guerre” dixit l’ancien député Cheickna Hamallah Bathily

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Dans cette interview exclusive, l’opérateur économique et ancien député, Cheickna Hamallah Bathily, rend hommage à l’Armée nationale tout en invitant l’ensemble des opérateurs économiques de notre pays à mettre la main à la poche afin de soutenir nos troupes engagées au nord et d’assister les populations sinistrées.  
L’Indépendant : Vous n’êtes pas un inconnu dans le monde des opérateurs économiques maliens. A l’Assemblée nationale, vous avez toujours soutenu, au moment où vous y siégiez, la cause des éleveurs, la cause des paysans, des éleveurs et des commerçants. Avec la crise que connaît le nord de notre pays, avez-vous un appel à lancer ?     
Cheickna Hamallah Bathily : Je remercie le journal “L’Indépendant” à travers votre personne. Avant tout propos, je voudrais tout d’abord faire remarquer que le Gouvernement du Mali a très mal traité cette question. La première erreur du Gouvernement, c’est d’avoir accepté que ces ex-rebelles soi-disant Maliens qui sont nés en Libye aient été autorisés à entrer dans notre pays avec des armes. Ces ex-combattants de l’Armée de Kadhafi sont partis également au Niger et au Tchad. Mais dans ces pays, comment ont-ils été reçus ? Tout le monde sait la réponse : ils ont été, tous, d’abord désarmés avant d’être autorisés à franchir la frontière. Au Mali tel n’a pas été le cas. Cela a été une grosse erreur.
Quelles solutions voyez-vous à cette crise maintenant ?
C.H.B : Moi, je suis sûr et certain que l’Armée malienne vaincra ces rebelles. Elle est obligée de le faire. Le Mali ne renoncera jamais à un mètre carré de son territoire. En écoutant la presse internationale, on a aujourd’hui honte à l’entendre parler des incursions des rebelles dans telle ou telle localité du pays. Même si c’est faux, c’est ce que raconte cette presse que les Maliens écoutent aujourd’hui. L’information est capitale dans la situation que nous vivons actuellement.
Vous avez récemment émis l’idée d’un soutien à l’Armée. Cette initiative est-elle toujours d’actualité ?
C.H.B : Effectivement.  Récemment, j’en ai échangé avec certains opérateurs économiques de la place. C’est pourquoi, profitant des colonnes de votre journal, je voudrais inviter le président Jeamille Bittar de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, Mamadou Sidibé, président du Conseil national du patronat du Mali et  Soya Golfa, président du Groupement des commerçants du Mali, afin qu’ils demandent aux membres de ces différentes organisations de mettre la main à la poche comme on a l’habitude de le faire par le passé. Je me rappelle qu’en 1974, lors du conflit Mali-Haute Volta (actuel Burkina Faso), les opérateurs économiques maliens ont réussi à mobiliser, entre seulement 9 heures et 10 heures, 350 millions de francs maliens.
Au finish, on avait pu récolter quelque 600 millions de francs maliens pour l’effort de guerre. J’étais le deuxième sur la liste et j’avais mis 5 millions de francs maliens dans la cagnotte. Il en a été de même en 1985, lors du même conflit. Alors qu’en 1974, il n’y avait pas un seul milliardaire au Mali. Et je parle en connaisseur. Mais aujourd’hui, il y a plusieurs milliardaires au Mali. Je fais donc appel à la générosité de tous les opérateurs économiques maliens pour soutenir l’Armée nationale et     apporter aide et assistance aux populations qui souffrent au nord Mali. Cet appel s’adresse à tous les opérateurs économiques maliens de Kayes à Kidal.
Etes-vous sûr que votre appel sera entendu au vu des dissensions et divisions au sein du monde des opérateurs économiques de notre pays ?
C.H.B : Il faut qu’on se mette en tête que cet effort de guerre qu’on demande aujourd’hui n’est destiné ni au président ATT ni au Premier ministre. Mais il est destiné à nous-mêmes, enfants du Mali. Il ne s’agit donc pas d’être d’accord ou pas avec ATT pour contribuer à cette caisse. Le Mali est sacré et au-dessus de tout.
Quand la maison brûle, on oublie les querelles de clochers pour ne voir que le grand Mali, le Mali éternel qui est, aujourd’hui, en danger. C’est le Mali qui le plus important. Moi, je dis, à la suite d’un ancien président de notre pays, qu’on “est d’abord Malien  avant d’être Minianka, Tamasheq, Bamanan, Sonraï, Maure…et j’en passe”.  Tout ça, pour dire qu’il faut éviter de tomber dans l’amalgame. Nous devons tous  aider le gouvernement afin qu’il puisse  gérer au mieux cette crise au bénéfice exclusif du peuple malien qui n’est pas seulement blanc ou seulement noir. Mais qui est blanc et noir.
Propos recueillis par Mamadou FOFANA

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