Irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué : Un vaste projet de 120 milliards de FCFA

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Démarré en 2010, ce projet ambitieux  de 120 milliards de FCFA se poursuivra sur 6 ans, donc jusqu’en 2015. C’est une initiative noble dans notre pays pour accompagner le développement rural.

Le barrage de Sélingué

Précisons tout de suite que le coût initial estimé à 109,8 milliards de FCFA, financé des partenaires financiers comme la BAD à 33,6 milliards, la BADEA à 4,91 milliards, la BID à 10 milliards, la BIDC à 5 milliards, la BOAD à 10 milliards, la Banque Mondiale à 2,2 milliards, Eximbank de Corée à 10,40 milliards, le FIDA à 8,42 milliards, le FKDEA à 7,80 milliards, le Fonds de l’OPEP à 4,77 milliards, le FSD à 5,10 milliards et enfin le Gouvernement du Mali, à travers la budget national, débourse 7,58 milliards de FCFA. C’est après différentes appréciations des bailleurs de fonds le plan de financement a connu des évolutions depuis la fin de la table ronde tenue avec les partenaires financiers en février 2009.
Ce projet d’une importance capitale pour booster la révolution verte, est sous la houlette du Programme de développement de l’irrigation (PDI). Un vaste programme de développement rural initié par le Gouvernement avec l’appui de la BAD, en contrecoup à la conjoncture mondiale actuelle caractérisée par la crise alimentaire. Il a pour objectif sectoriel de contribuer à l’accroissement de la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté dans notre pays. Il est à noter que l’objectif spécifique du projet est de contribuer de façon durable à l’augmentation de la production rizicole et des autres productions agro-sylvo-pastorales et piscicoles.

Un projet qui concerne directement 130 000 personnes

Ce projet permettra de construire deux seuils de dérivation. Le premier au niveau de Djenné sur le Bani et le second à Kourouba sur le Sanarani. Ces deux seuils et celui de Talo, qui est déjà opérationnel, permettront de mettre en valeur 24.540 ha de terres rizicoles en submersion contrôlée, 1915 ha de riziculture en double culture sous maîtrise totale de l’eau, 6820 ha de bourgoutières pour le développement de l’élevage, 554 ha de cultures maraîchères et 270 ha d’étangs et de mares piscicoles. Il est attendu du programme, en phase de croisière, une production additionnelle annuelle de 52.000 tonnes de riz paddy, 3620 tonnes de légumes, 588 tonnes de viande bovine, 6 millions de litres de lait et 880 tonnes de poisson. Un projet à hauteur de souhait qui touchera directement près de 12.000 exploitations, soit environ 130.000 personnes, dont la plupart sont des femmes.
Les bénéficiaires directs du programme sont les riziculteurs, les éleveurs, les producteurs maraîchers et les pisciculteurs. Les femmes et les jeunes bénéficieront aussi du programme, qui a prévu des activités spécifiques pour ces deux catégories sociales défavorisées afin d’améliorer leur statut.

D’autres institutions bénéficieront des retombées

La construction des ouvrages hydro-agricoles nécessitera l’embauche de beaucoup de main d’œuvre qui sera en priorité fournie par les populations de la zone du programme.  Il ressort de ce projet que d’autres institutions bénéficieront des retombées du programme: ce sont, entre autres, les banques, les institutions de micro finance, les ONG et tous les partenaires avec qui le programme passera des conventions de prestations de services. Quant aux autres parties prenantes, elles comprennent les collectivités territoriales, les services techniques nationaux, régionaux et locaux de la zone d’intervention, le Comité du Bassin du Bani et toutes les autres organisations à qui le programme fournira un appui à travers des subventions ou des protocoles d’accord qui permettront de renforcer leurs capacités.

Les attentes du programme

Il permettra une augmentation notoire des productions et de la productivité dans la zone d’intervention. Ainsi donc, il est attendu annuellement 52.240 tonnes de riz paddy, 3620 tonnes de produits maraîchers, 4880 tonnes de poissons, 5225 tonnes de viande et 6.078.000 litres de lait. La valeur additionnelle engendrée par ces productions s’élève à plus de 9,4 milliards FCFA pour le riz, 7,7 milliards FCFA pour les produits maraîchers, plus de 1 milliard FCFA pour le poisson et plus de 880 millions FCFA de produits d’élevage, soit plus de 12.050.000.000 FCFA de valeur additionnelle.
Par ailleurs, les impacts négatifs durant la phase d’exploitation étant liés à la gestion de l’eau qui peut entraîner des conflits, la dégradation des sols et la prolifération des maladies hydriques, la construction de puits et de latrines permettra d’atténuer cet impact.

Parmi les impacts positifs, on peut citer une amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus, la promotion de la femme et des jeunes, le renforcement des capacités de plusieurs acteurs, le désenclavement, un meilleur accès aux services sociaux de base, une offre substantielle d’emplois avec comme corollaire la réduction de l’exode rural.
Il est signaler que la gestion concertée des deux ouvrages (seuil de Djenné et de Talo) permettra de maintenir un débit minimal sur le fleuve Bani, qui permettra à la faune terrestre et celle aquatique de se reproduire et aussi de rétablir le niveau d’inondation des plaines d’avant les dernières sécheresses.

Birama Fall

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