Investissement : Moussa Mara, Le nouvel apôtre chinois au Mali

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Le 14 août 2019, Moussa Mara a fait les éloges de ce pays au cours d’une conférence de presse, notamment sur les opportunités qu’offre ce dernier. Selon, lui, les autorités chinoises sont dans une nouvelle dynamique : « Depuis quelques années, elles ont engagé quelques chantiers importants destinés à améliorer durablement la situation économique mais aussi et surtout sociale de la Chine ».

Moussa Mara a estimé que les maliens doivent saisir cette opportunité en faisant en sorte qu’il y ait plusieurs entreprises chinoises sur le sol malien.

Cependant jusqu’en mars dernier, les  commerçants maliens continuent de souffrir pour obtenir du visa chinois. Les Chinois avaient décidé d’établir des mesures de restrictives au nombre de commerçants maliens allant en Chine.

Alors que, la Chine et le Mali ont établi des relations diplomatiques depuis le 25 octobre 1960. Depuis cette date, la coopération entre les deux pays dans les domaines politique, économique, culturel, sanitaire et militaire ne cesse de se développer. La Chine est l’un des premiers partenaires du Mali.

Comment le Mali, à l’instar des autres pays africains pourrait-il contrecarrer la compétitivité des produits chinois offerts à des prix défiant toute concurrence, afin d’éviter le danger de la désindustrialisation et du chômage ? Les investissements chinois, en réalité ne sont pas d’envergure comme en Occident ou même dans d’autres pays africains comme l’Angola, l’Afrique du Sud, le Nigeria ou le Soudan. Cela peut s’expliquer d’abord par le fait que le Mali ne constitue pas un grand enjeu économique pour la Chine. Le Mali est producteur de coton que la Chine elle-même produit, et aussi de l’or.

Le Mali importe essentiellement de la Chine les produits suivants : le thé vert de chine, le riz, le lait et autres produits alimentaires, du textile, de la bonneterie, des matériaux de construction, des véhicules, équipements et pièces détachées, des produits chimiques et pharmaceutiques et divers.

Ainsi, le commerce sino-malien est une lame à double tranchant, car le Mali arrive certes à gagner de nouveaux marchés, à saisir des opportunités dans le cadre du processus de mondialisation, à augmenter ses exportations et à relancer sa croissance. Mais, en sens inverse, les importations chinoises provoquant la disparition des pans entiers de l’économie, et engendrant le chômage, tuent en partie les initiatives économiques du pays. Par ailleurs, les conditions techniques optimum n’étant pas réunies pour garantir aux entreprises  maliennes une certaine productivité et par-delà de la compétitivité, il va de soi que le commerce chinois via la mondialisation n’est pas totalement profitable.  En effet, la prolifération des marchandises bon marché en provenance de la Chine, n’est pas de nature à créer chez les potentiels hommes d’affaires maliens  le goût du risque et à se lancer dans les investissements. En réalité, il se pose pour eux la cruciale question de la compétitivité. Ayant ainsi peur d’affronter les entrepreneurs chinois sur leur propre marché, ils préfèrent plutôt acheter des produits chinois et les revendre que d’investir.

Toutefois, pour tirer le meilleur parti des chances offertes par la Chine, le Mali doit aussi renforcer sa politique en matière de commerce et d’utilisation de l’aide.

Mahamadou YATTARA

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