Si le «Nord» est présent au «Sud» via ses entreprises, le «Sud» est également présent au «Nord» et plus timidement en Asie, à travers sa diaspora. En tant que ressource humaine et source de flux financiers, la diaspora est donc un atout dont dispose le continent africain pour conquérir une place plus importante dans les échanges internationaux. Ce n’est pas un hasard si elle a été qualifiée de 6ème région d’Afrique par l’Union africaine. Repensons le rôle de la diaspora à tous les niveaux. Elle peut intervenir comme groupe de pression auprès d’organisations internationales et groupes d’envergure mondiale. Son expertise peut s’avérer précieuse à des sociétés sénégalaises et africaines notamment, des PME en particulier, qui veulent investir à l’étranger ou inversement. Elle peut constituer un réseau de veille économique scrutant les évolutions du marché mondial pour aider le Sénégal à déceler les opportunités d’affaires à l’export. Il semble plus facile de mener ce travail depuis l’étranger, grâce à l’existence d’un système d’informations économiques et commerciales plus complet à travers les salons, colloques, centres de documentation, ambassades. Son apport peut aussi consister dans le fait de tisser des relations entre chambres de commerce et des métiers d’autres pays pour faciliter les échanges et les possibilités d’investissement en au Sénégal. On peut également compter sur elle pour contribuer à renforcer la société civile sénégalaise, en favorisant la création d’ associations non plus simplement de type humanitaire, mais aussi portant sur l’écologie ou la lutte contre la corruption. Cela peut passer par des actions de formation en direction de la jeunesse du pays de la Teranga.
L’une des faiblesses du Sénégal dans la compétition économique s’explique par l’incapacité de ses entreprises à produire assez de connaissances structurées pour se défendre et affronter la concurrence. Pratiquer l’intelligence économique consiste à surveiller son environnement à partir de renseignements obtenus par des moyens légaux. Pour une entreprise, cela revient à protéger son patrimoine immatériel tels que les informations, le savoir-faire, l’image et déployer des moyens d’influence. Combien d’entreprises du continent mettent en place des stratégies pour anticiper les mutations, éviter les menaces et profiter des opportunités? Cette carence les expose beaucoup trop aux aléas des marchés et aux méfaits de la conjoncture mondiale. Les acteurs économiques du continent devraient se mettre en réseau pour élaborer et appliquer des stratégies propres à des secteurs d’activité. Mais il ne suffit pas de disposer de renseignements sur ses concurrents pour développer son entreprise. Il faut aussi acquérir des savoirs innovants qui sont un puissant levier de développement. Dans un pays où le système éducatif est calqué sur celui de la France, nous nous demandons ce que le Président Macky attend pour développer une telle stratégie dans son pays pour mieux adapter son économie au contexte de mondialisation.
Abdoulaye A. Traoré
Doctorant en sociologie
Hummmmmmmmmm, mon frère , tu es tres beau,franchement.Mes pensees les meilleures pour toi.Un fan inconditionnel.
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