Le ministre du Commerce et de la Concurrence, M. Alhassane AG Ahmed Moussa, a participé, les 2 et 3 novembre 2018, à Lagos (Nigeria), au Forum sur la Zone de Libre Echange continentale (ZLEC). Il était à la tête d’une délégation comprenant, entre autres, l’ambassadeur du Mali au Nigeria. Cette année, le thème retenu est: « Ratification et mise en œuvre de la zone de libre échange continentale africaine (ZLEC) ».
Le forum s’est tenu à l’initiative de la commission de l’Union africaine, de la Commission des Nations Unies pour l’Afrique, du ministère du Commerce et de l’Industrie du Nigeria et de la Fondation Rockefeller.
Y ont participé plusieurs décideurs du continent (autorités politiques, administratives, secteur privé, chercheurs et partenaires au développement).
L’objectif était de discuter des voies et moyens pour réaliser la ZLEC.
Le traité a été signé en mars 2018, au Rwanda, par 44 chefs d’Etats africains.
A ce jour, seuls 07 pays ont ratifié l’accord.
Cette rencontre était opportune pour attirer l’attention des États sur la nécessité de prendre des dispositions à leur niveau pour pouvoir aller à cette intégration.
Les résultats attendus sont : le développement des infrastructures routières, ferroviaires, l’accroissement des investissements nationaux et étrangers pour le bonheur des populations africaines.
Le ministre malien du Commerce et de la Concurrence a participé à l’animation de la table ronde ministérielle.
A cette occasion, il a mis l’accent sur l’attachement constant du Mali à la réalisation de l’unité africaine ; d’où son adhésion à la ZLEC qui constitue une étape importante dans la construction d’une économie africaine en voie d’un développement durable.
En signant l’accord de la ZLEC, les dirigeants africains ont franchi une étape importante pour le développement du continent, signalant que les idéaux véhiculés par le traité d’Abuja sur la communauté économique africaine sont en passe de se réaliser. La ZLEC a le potentiel de générer toute une variété de bénéfices à travers la création commerciale, la transformation structurelle, l’emploi productif et la réduction de la pauvreté. La réalisation de ces bénéfices nécessitera la ratification rapide et la mise en œuvre effective de l’accord, ainsi que la mise en place de politiques et de cadres complémentaires.
A noter qu’en Afrique, 16% du commerce se fait entre pays du continent. C’est faible, comparé à l’Europe, où 70% du commerce est réalisé entre les Etats membres de l’Union. Et c’est justement l’objectif de la ZLEC de dynamiser ce commerce intra-africain. Sans barrières douanières, il sera demain plus facile de vendre des yaourts sénégalais en Mauritanie ou des pagnes burkinabè au Maroc.
Mais d’ici là le chemin est encore long. Il faudra harmoniser les normes, concevoir des unions bancaires, et éviter la concurrence fiscale entre Etats. Il faudra aussi des infrastructures plus performantes. Pour commercer, il faut des routes et des ports. Voilà pourquoi la ZLEC est une pierre angulaire de l’ambitieux agenda 2063 de l’Union africaine. Cet ensemble de projets humains et économiques vise à faire de l’Afrique un continent émergé.
Rappelons que la zone de libre-échange continentale (ZLEC) est un projet de zone de libre échange en cours de création sur la grande partie de l’Afrique. Elle doit regrouper la zone tripartite de libre-échange qui doit inclure le marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et la communauté de développement d’Afrique australe (SADC), avec d’autre part la communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’union du Maghreb arabe et la communauté des États sahélo-sahariens. Le projet vise à regrouper au total 55 États dans une zone de libre-échange.
Tièfing KANTE