Visite de l’unité d’assemblage de tracteurs de Samanko : Le ministre du Développement industriel fait preuve de prudence

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Dans le cadre de son programme de visites de proximité aux unités industrielles afin de mieux s’enquérir de leurs problèmes et préoccupations, le ministre du Développement industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim, était mardi matin dans les locaux de Mali-Tracteurs. Après la visite des installations techniques pour s’enquérir du processus de production, le Ministre s’est entretenu avec les cadres de l’unité industrielle réunis autour de leur directeur général, Anil Kumar Bansal.

Preuve de la vitalité de la coopération entre l’Inde et le Mali, la société d’assemblage de tracteurs appelée Mali-Tracteurs, située à Samanko sur la route de Kangaba, a été inaugurée en grandes pompes par le président ATT, le 24 avril 2009.

Des investissements de 4 203 962 052 Fcfa venaient ainsi d’être réalisés par cette société anonyme dans laquelle l’Etat malien détient 49% des parts, le reste du capital, soit 51%, revenant au partenaire indien, plus précisément au Groupe Angelic International.  C’est à l’initiative du gouvernement malien que cette société a vu le jour pour répondre au besoin pressant de développement de la mécanisation agricole et accroître la production. C’est ainsi que ce partenariat avec des privés indiens a pu aboutir à la réalisation de ce fleuron industriel qui a une capacité installée d’assemblage de 8 tracteurs par jour, mais ne garantit que 27 emplois permanents, le processus de production étant entièrement automatisé.

La descente sur le terrain a permis au ministre Mohamed Ali Ag Ibrahim de se rendre compte que Mali-Tracteurs, malheureusement, tourne au ralenti, avec un rythme d’un tracteur assemblé par jour, au lieu des huit prévus. Une situation due à la demande car il est inopportun d’assembler des tracteurs qui sont ensuite parqués, en attendant d’hypothétiques clients.

C’est dire que c’est le carnet de commande qui rythme la production et de ce point de vue le ministre a compris que Mali-Tracteurs éprouve des difficultés pour accéder à la commande publique. Pour une entreprise dans laquelle l’Etat détient 49% du capital, c’est une situation gênante et le ministre du Développement industriel a été sollicité pour appuyer Mali-Tracteurs à ce niveau.

“Nous comptons sur le gouvernement à travers le ministère du Développement industriel pour aider Mali-Tracteurs ” a lancé le directeur général, Anil Kumar Bansal, s’adressant au ministre du Développement industriel, avant de continuer: “Même si nous n’avons pas atteint le rythme de production souhaité en tenant compte de nos capacités installées, il y a une progression de nos ventes au fil des années car les Maliens commencent à comprendre l’importance des tracteurs pour le développement agricole et que la marque Mahindra est la meilleure qualité”. Le Dg ajoutera qu’au total 2022 tracteurs ont été vendus par son unité dont 1800 au Mali et le reste dans la sous-région, précisément au Burkina Faso et en Guinée. Deux pays où, selon lui, les tracteurs assemblés par son usine sont très appréciés, en termes de qualité et de performances.

Notons que, Mahindra, c’est la marque des tracteurs disponibles au niveau de cette unité d’assemblage, notamment pour 39, 50, 60 et 70 chevaux vapeur (CV). Le directeur général adjoint,  Monsieur Diallo, précisera que les tracteurs de 39 et 50 chevaux sont entièrement assemblés à l’usine, mais que ceux de 60 et 70 chevaux sont importés semi-assemblés. Il révèle au passage que pour cette année, 130 tracteurs ont été déjà vendus au Mali, au Burkina Faso et en Guinée.

Le directeur général adjoint a attiré l’attention du ministre Mohamed Ali Ag Ibrahim sur le projet d’extension pour fabriquer les accessoires sur place. “L’essai va se faire sur les chariots et si cela marche, on tentera avec les autres accessoires” a-t-il affirmé.

Il faut rappeler effectivement que les tracteurs sont vendus par Mali-Tracteurs à des prix allant de 10 090 000 Fcfa pour ceux de 39 CV à 13 550 000 Fcfa pour les tracteurs de 70Cv. Mais ces prix s’entendent sans les accessoires, vendus séparément.

Le ministre du Développement industriel a pris bonne note des préoccupations soumises, après avoir déclaré avoir compris que “Mali-Tracteurs illustre à souhait l’excellence des relations Inde-Mali et la composition du capital le prouve…que Mali-Tracteurs fait partie des unités industrielles installées au Mali et qui exportent dans la sous-région “. Avant d’ajouter que “c’est la preuve de qualité du produit et nous avons noté votre projet d’extension de la production de la production. Nous vous souhaitons bon vent”.

Un discours de prudence et de retenue de la part du Ministre qui n’a pris aucun engagement et n’a rassuré de quoi que ce soit, contrairement à son habitude. Pourquoi pas, si l’on sait que cette histoire de tracteurs impose autant de précautions. Et pour cause !

                                    A.B. NIANG

 

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1 commentaire

  1. Puisse ce Ministre nous expliquer pourquoi son gouvernement a préféré importer 1000 tracteurs en imposant un délai de livraison de 45 jours alors que lesdits tracteurs devraient être octroyés aux bénéficiaires 16 mois après ? Quand on sait qu’à son ouverture MALI-TRACTEUR avait déjà une capacité de production de 18 tracteurs par semaine, pourquoi ne pas lui passer la commande et lui donner le temps de produire ? On a préféré la magouille et la rétro-commission de l’importation et aujourd’hui on veut nous servir avec des visites inutiles pour revitaliser un secteur !

    Rien que parce que l’État détient la moitié des Capitaux, l’entreprise devait bénéficier du temps nécessaire, qui d’ailleurs était à sa portée pour fabriquer ces engins et ça allait être une bonne bouffée d’oxygène pour lui.

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