Viabilisation de la zone industrielle de Kayes : Pour la valorisation des potentialités économiques de la région

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Bâtie sur une superficie de près de 150 hectares , la zone industrielle de Kayes, dont les travaux de viabilisation ont été lancés par le ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, Amadou Abdoulaye Diallo, le jeudi dernier, dotera la région d’une infrastructure moderne, indispensable à son développent. Les travaux qui coûteront 8 418 350 000 FCFA porteront sur la réalisation des voiries ; l’aménagement des collecteurs et canaux ; l’assainissement ; la fourniture d’électricité, d’eau, de téléphone. En plus, le projet va générer environ 1 000 emplois.

Les autorités administratives, politiques, sécuritaires, les services techniques, les notabilités, les opérateurs économiques ainsi que les populations de la ville de Kayes dans son ensemble n’ont ménagé aucun effort pour donner un éclat particulier à la cérémonie de lancement des travaux d’aménagement de la zone industrielle de Kayes. Prestation artistique, allocution du maire de la commune urbaine de Liberté Dembaya, Souleymane Diallo, intervention du ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, Amadou Abdoulaye Diallo, présentation du plan de zonage de la zone industrielle de Kayes par le bureau d’études URBATEC, maître d’œuvre du projet, lancement des travaux de viabilisation par le ministre ont été des temps de la cérémonie très riche en couleur. Dans son intervention de bienvenue le maire de la commune urbaine de Liberté Dembaya, Souleymane Diallo a affirmé que c’est un réel plaisir et un devoir pour lui de souhaiter, en son nom, au nom du conseil communal ainsi que celui des populations, la bienvenue au ministre et sa délégation. Selon le maire, sa commune, qui entoure presque toute la ville de Kayes, compte 17 villages pour 12 200 habitants. « L’un des atouts de la commune est la disponibilité de terrains pour l’aménagement des zones industrielles. Nous avons beaucoup travaillé dans ce sens. Avec l’implication de l’Etat et des services techniques, les choses commencent à évoluer. La nouvelle zone industrielle donnera plus de crédibilité  et d’assurance pour les investisseurs pour amorcer le développement de la région de Kayes, en particulier et du Mali, en général », a-t-il dit.

Dès l’entame de son intervention, le ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, Amadou Abdoulaye Diallo a tenu à rappeler quelques statistiques de l’économie de notre pays. Selon lui, le taux de croissance économique est ressorti à 4,4% en 2009 contre 5,0% en 2008, soit une chute de 0,6 point de pourcentage ; le taux d’inflation a été de 2,2% en 2009 contre 9,2% en 2008 ; le taux d’investissement global s’est établi à 11,5% en 2009 contre 0,8% en 2008, soit un gain de 12,3 points de pourcentage ; le nombre d’emplois crées a été de 33.623 en 2009, contre 28.584 en 2008, soit un accroissement de 17,6%. « Ces chiffres dont la tendance est à l’amélioration, traduisent néanmoins à suffisance la fragilité structurelle de notre économie et jettent un éclairage sur les efforts à accomplir pour concrétiser l’ambition des maliennes et des maliens, de réaliser une économie forte et diversifiée, comme mentionné dans l’Etude Prospective Mali 2025. Ils prouvent également que le secteur privé peine à jouer pleinement son rôle de vecteur de la croissance économique du pays », a-t-il poursuivi.

C’est pourquoi, le président de la République , pour inverser la tendance, a instruit au gouvernement les actions à mener à l’horizon 2012 afin de lever les obstacles et mettre en place les conditions nécessaires au développement du secteur privé formel. Il s’agit entre autres : du renforcement des infrastructures énergétiques ; de l’amélioration des infrastructures de transport (routes, chemin de fer, transport fluvial) ; du développement des TIC dans le sens de réduire les coûts de communication des entreprises et faciliter leur accès à l’information de qualité ; de la mise en place de dispositifs financiers pour les petites et moyennes entreprises (PME) ; de l’élaboration d’une Loi d’Orientation du Secteur Privé ; de la mise en œuvre du plan d’actions pour l’amélioration du cadre des affaires ; de l’élaboration d’un nouveau code des investissements, la création de l’APEX, l’opérationnalisation de l’API-Mali.

Comme si ces différentes actions ne suffisaient pas, le gouvernement a adopté le 10 mars dernier une nouvelle Politique Nationale de Développement Industriel, assortie d’un plan d’actions quinquennal 2010-2014, avec pour objectif un développement industriel ordonné, rapide, durable et équilibré, générateur d’emplois, permettant au secteur secondaire d’atteindre une contribution à la formation du PIB de 20% en 2012 et 42% à l’horizon 2025.

« Malgré tous les efforts consentis par les gouvernements successifs, notre tissu industriel ne compte que 439 unités dont 299 entreprises manufacturières. A titre de comparaison, il y en a 6 000 en Côte d’Ivoire et 4 000 au Sénégal. Nous pouvons donc affirmer que notre tissu industriel est encore peu développé et très peu diversifié », a déploré le ministre.

 

Pourquoi la tendance vers les zones industrielles ?

 

A en croire le ministre, la fonction de promotion des investissements industriels a été sous tendue par l’octroi d’avantages (fiscaux, facilitation des procédures de création d’entreprises et l’octroi d’avantages spécifiques). Ainsi, l’un des maillons manquants de la chaîne est l’existence de sites industriels viabilisés qui sont déterminants dans la compétitivité entre les pays en développement pour s’attirer les investisseurs surtout étrangers. Pour mettre en œuvre les différentes orientations inscrites dans les différentes politiques et programmes de développement, le département de l’industrie, des investissements et du commerce s’attelle à la mise en œuvre de la stratégie de développement industriel dont l’aménagement des zones industrielles constitue un des maillons essentiels. C’est dans ce cadre que se poursuivent les grands travaux d’aménagement des zones industrielles sous l’égide de l’AZI-SA.

Après Dialakorobougou, Ségou, Kayes a constitué la troisième étape du programme gouvernemental d’aménagement des zones industrielles dans toutes les régions, les cercles et les communes du Mali dotés d’un schéma directeur d’urbanisme.

 

La zone industrielle de Kayes Dyala : 100 unités industrielles et 200 établissements de commerce et de services

La zone industrielle de Kayes sera bâtie sur une superficie de près de 150 hectares . Les travaux qui coûteront 8 418 350 000 FCFA porteront sur la réalisation des voiries ; l’aménagement des collecteurs et canaux ; l’assainissement ; la fourniture d’électricité, d’eau, de téléphone. Son financement sera assuré de la façon suivante : plus de 3 milliards de FCFA pour l’Etat malien, soit 40% ; plus de 2 milliards et demi de FCFA pour les bénéficiaires, soit 30% ; plus de 2 milliards et demi à rechercher auprès des partenaires techniques et financiers et des établissements financiers. A la fin des travaux qui vont durer quatre ans, la région de Kayes disposera d’une infrastructure moderne indispensable à son développement. La zone industrielle de Kayes, faut-il le rappeler, va permettre l’installation de 100 unités industrielles et 200 établissements de commerce et de services. Dans la programmation, il est prévu que les premières unités industrielles s’implanteront sur le site en décembre 2011. De toutes les façons, de l’avis des opérateurs économiques de la ville que nous avons rencontrés, la future zone industrielle contribuera à la valorisation des potentialités économiques de la région. Précisément les ressources minières, les infrastructures de transport et d’énergie. S’y ajoutent les ressources de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche.

Il ne restait plus qu’au ministre de lancer un appel aux compatriotes qui vivent à l’extérieur, aux banques et établissements financiers afin qu’ils jouent leur partition dans le financement des travaux de viabilisation de la zone industrielle de Kayes. « C’est à travers cela, qu’ils peuvent créer davantage de richesse et contribuer efficacement à l’amélioration continue des conditions de vie de leurs parents restés sur place », a-t-il conclu.

M.M.B, envoyé spécial à Kayes

 

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