Vers une résurrection de Huicomabougou ?

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Il y a deux mois, les travailleurs de Huicoma victimes d’injustice, avaient pris quartiers à la Bourse du travail. Afin de réclamer leurs droits. Après leur départ de la Bourse du travail l’affaire est loin d’être close.

 

Après leur retour en familles, suite à un compromis, les déflatés de Huicoma, selon nos informations, n’ont pas encore commencé à travailler.  

Tout est parti après que l’Etat ait cédé 84% des actions de Huicoma à un opérateur privé malien à quelques 9 milliards CFA. C’était en 2005. Deux ans après sa cession, Huicoma s’est retrouvée à genoux suite à une mauvaise gestion sans précédent. Des centaines de travailleurs crie à l’injustice car victimes de licenciement illicite, d’emprisonnement, non paiement de salaire, recrutement arbitraire, chantage, non respect du plan social… Ces problèmes provoquent un arrêt de travail dans l’usine. Las de réclamer leurs droits par les voies légales, les travailleurs débarquent à Bamako. Avec eux, leurs sacs et matelas. Certains, les yeux larmoyants. Ils prennent quartiers à la Bourse du travail qui prendra le surnom de Huicomabougou. Le slogan des travailleurs à leur arrivée est clair : « nous voulons être vus et entendus par Koulouba et  par l’Assemblée Nationale ». Si pour ces pauvres travailleurs une solution rapide allait être trouvé à leur problème, tel n’a pas été le cas. Car il leur a fallu broyer, pendant 366 jours, le calvaire. Avant de voir le bout du tunnel. Le gouvernement, au départ resté insensible, fini par retrouver la raison. Un protocole d’accord est signé par les parties (travailleurs, gouvernement et  le preneur). C’est ainsi que l’Etat débloque plus de 2 milliards CFA pour la mise en œuvre du plan social, point principal de la discorde entre les différentes parties. Aussi, les parties sont convenues sur la désignation d’un administrateur provisoire pour prendre les commandes de HUICOMA et sur la reprise immédiate du travail. Mais  après leur retour dans leur poste de travail respectif (Koulikoro, Koutiala et Kita), les travailleurs  n’ont pas encore repris travail dans l’usine. Faute de consensus autour du choix de l’administrateur provisoire qui, selon le protocole, doit faire l’objet d’une unanimité de toutes les parties.  Selon nos informations, un certain Siaka Berthé avait été proposé mais refusé par les travailleurs qui estiment que ce dernier est « plus pire que Mr Tomota ». Mr Berthé serait connu de nombre  des travailleurs de Huicoma pour avoir y travailler pendant longtemps. Des raisons  et plus d’autres qui empêchent les travailleurs de Huicoma de démarrer. Selon certains travailleurs de Huicoma, le gouvernement n’entend pas respecter les dispositions du protocole et joue à la prolongation afin de pouvoir imposer un administrateur provisoire. Les travailleurs comprend le jeu et menacent de retourner à Huicomabougou dans les prochains jours.  Si ça continue.

Abou Berthé

 

 

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