Le Ministère de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, à travers l’Unité de Mise en Œuvre du Cadre Intégré et en collaboration avec la Fédération Nationale du Karité (FNK), organisera les 10 et 11 mars prochains un atelier sur la validation-actualisation de la mise en œuvre de la stratégie sectorielle pour le karité. L’atelier permettra d’identifier des actions prioritaires de développement de la filière pour les cinq prochaines années et qui seront déclinées en document de projets mis à la disposition de tous les acteurs soutenant le karité.
C’est conformément à l’une des recommandations du comité interministériel du Cadre intégré du 14 février 2005 présidé par le Premier ministre et qui avait identifié des filières porteuses, que le Cadre intégré, après ses succès dans la filière mangue met le cap sur la filière karité. Comme d’habitude, il a opté pour une démarche participative avec les acteurs intervenant dans la filière.
C’est dans cette dynamique, que le Projet en collaboration avec la FNK organise cet atelier de deux jours placé sous la présidence du ministre de l’Industrie, des investissements et du commerce. La validation de cette stratégie marque une étape importante pour le développement de la filière karité. En effet, le Mali avec plus de 408 millions de pieds d’arbres de karité, dispose du plus grand peuplement sur le continent. Le potentiel de production des fruits frais est de 1,53 millions de tonnes, fournissant 300 000 tonnes d’amandes sèches dont 40% sont réellement exploités et un potentiel de 135 000 tonnes de beurre de karité.
La moyenne annuelle d’exportation depuis 2000 est estimée autour de 8000 tonnes d’amandes et moins de 500 tonnes de beurre de karité. Le Mali est le sixième pays exportateur avec 12% des exportations de noix de karité vers les marchés européens, asiatiques et américains.
Compte tenu de ces potentialités, le gouvernement a inscrit le karité sur la liste des filières porteuses, avec l’ambition d’accroître le volume des exportations de 25% par an dans les cinq prochaines années et à faire de notre pays le premier exportateur ouest-africain d’amande et beurre de karité.
L’exploitation et la transformation du karité sont un espoir économique pour le Mali en général et pour les femmes rurales en particulier. L’activité représente jusqu’à 80% du revenu des femmes rurales dans certaines zones.
Cependant, la filière est confrontée à des contraintes majeures comme la dégradation des peuplements, l’existence de parasites végétaux, la faible densité des plantations, les difficultés de collecte des noix et fruits, le vieillissement des parcs, les difficultés de séchage, les difficultés d’accès au financement…
L’un des objectifs de la matrice d’actions du Cadre intégré étant d’augmenter la production et la commercialisation des produits de la filière karité, diverses mesures ont été entreprises dans ce sens. Ainsi, le Centre du commerce international et le gouvernement, avec l’implication de tous les acteurs, ont rélaboré en 2006 une stratégie nationale de développement sectoriel pour le karité. C’est ce document de référence qui sera au centre de cet atelier en vue de son actualisation et de sa validation par tous les acteurs de la filière. Mais, le plus important est que la rencontre va identifier des actions prioritaires à mener dans les cinq prochaines années pour le développement de la filière. Ces actions seront déclinées en document de projet mis à la portée de tous les intervenants de la filière.
Youssouf CAMARA
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