Informés de l’enjeu de la nouvelle infrastructure, de nombreux habitants de Sotuba ACI se désolidarisent de la vague de contestations menées en leur nom par l’Association pour le développement et la solidarité entre les habitants de la Cité Mali-Univers de Sotuba (ADSS) contre le projet de construction d’une usine Barika Tigi dans leur quartier. Ils ont peut-être compris qu’ils font souvent l’objet d’une instrumentalisation à des fins inavouées. Ce qui, dans le cas d’espèce, ne sert que les instigateurs qui sont souvent accusés d’allumer le feu et de jouer ensuite au sapeur-pompier.
Depuis quelques semaines, certains habitants de Sotuba ACI s’opposent à un projet de construction d’une usine de savon et de détergent dans leur quartier par le groupe Achcar. Mais à forte d’explications et d’informations sur la portée du projet, beaucoup d’entre les manifestants sont décidés à se retirer du bras de fer et mêmes prêts à faire en sorte qu’il soit une réalité au grand bonheur de centaines de chômeurs et de l’économie nationale.
Après 30 ans de carrière avec plus de 400 employés, l’usine Barika Tigi dans la Zone industrielle de Bamako fait partie des unités industrielles qui comptent au Mali en termes de retombées économiques. Soucieux de renforcer ce précieux acquis, le promoteur et les cadres de l’usine ont décidé de renforcer leur parc industriel avec un projet de construction d’une nouvelle usine de savon et de détergent à Sotuba ACI.
Avec cette nouvelle usine, Alain Achcar et les siens veulent offrir de nouvelles opportunités d’emplois aux jeunes. Des gens du quartier ne voulant pas entendre de cette oreille ont opposé une fin de non-recevoir à la réalisation de ce projet. Ils argumentent leur opposition par des soucis environnementaux.
Ils disent craindre les impacts environnementaux de l’usine. Certains vont jusqu’à exiger un certificat de non-toxicité des produits de l’usine. Une demande qui paraît légitime aux yeux des responsables de la nouvelle usine qui ont non seulement fourni les résultats des études environnementales mais aussi présenté le bilan environnemental de l’usine Barika Tigi existant il y a plus de 30 ans.
A tout cela, ils ont présenté aux opposants du projet la lettre n°31/01/2008 de la direction nationale de la santé et celle n°040/DRPC-BP du 4 février 2008 de la protection civile autorisant. Ils ont également exhibé les résultats des études des domaines et du cadastre qui ont permis la construction de l’usine sur le titre foncier n°524/CI.
De même la grosse du 28 juillet 2008 a été présentée aux manifestants. Elle avait été obtenue suite au jugement n°260 du 2 juin 2011 qui a déclaré non-fondé au fond pour Achcar et, a, en la forme déclaré le recours en intervention volontaire de l’ADSS irrecevable pour défaut de moyen.
Pour rappel ce jugement était intervenu suite à un faux-bond du gouverneur du district de Bamako qui a, suite à la pression des habitants, instruit l’arrêt des travaux de la nouvelle usine d’Alain Achcar. Mais juste après les choses se sont normalisées et les travaux de l’usine ont redémarré. Car Monzon Kéita, un cadre de l’usine Barika Tigi et Alain Achcar, le promoteur, ont pu convaincre la partie opposée avec les opportunités qu’offre la nouvelle usine.
Coup de théâtre, encore une fois, les membres de l’Association se sont opposés en multipliant des actes de vandalisme menés nuitamment sur le mur de clôture de l’usine. Comme si cela ne suffisait pas, certains antagonistes vont jusqu’à proférer des propos xénophobes contre le promoteur de l’usine Alain Achcar en l’accusant de « Libanais » sachant bien qu’il est né au Mali où il a grandi tout comme son père.
Jugeant excessif le comportement de quelques-uns de leur groupe, de nombreux habitants de Sotuba ACI acceptent d’adhérer au projet de construction de la nouvelle usine Barika Tigi après qu’ils eurent la certitude que l’usine dont il est question n’a aucune nuisance ni environnementale encore moins sonore.
Les travailleurs et des concessions riveraines de l’ancienne usine Barika Tigi de la Zone industrielle ont le cœur net. D’ailleurs ils ont compris qu’ils ont été en un moment donné l’objet d’une instrumentalisation à laquelle ils veulent mettre fin. Ils s’offusquent contre ceux d’entre eux qui veulent défendre des intérêts personnels au détriment de l’intérêt public.
Markatié Daou