Le jeudi dernier, le gouvernement malien à travers le ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, Sangaré Niamoto Bah, a signé un contrat de performance avec trois unités industrielles de notre pays. Il s’agit de SOFACOH SA, de Maseda Industrie Sa et de BATEXCI-SAU. Les Directeurs généraux de ces unités industrielles ont apposé leur signature sur ce document en présence des représentants des organisations patronales du secteur privé et beaucoup d’autres chefs d’entreprises et de responsables d’unités industrielles.
Le contrat de performance, associé au programme de restructuration et de mise à niveau des entreprises, s’inscrit dans le cadre du soutien du gouvernement aux entreprises maliennes en difficulté. Il est considéré comme un outil de gestion, qui vise essentiellement à améliorer la gestion et l’exploitation des entreprises et assainir leurs situations financières en impliquant l’ensemble des partenaires de l’entreprise: les administrateurs, l’Etat, les créanciers, les principaux fournisseurs de biens et services et les employés. Il permet également à l’Etat de soutenir et d’encadrer la gestion des sociétés ayant recours à des ressources publiques sous quelque forme que ce soit. Aussi, le contrat de performance, met-il l’accent sur l’exploitation, tout en identifiant des pistes pour corriger la structure financière, laissant le soin aux actionnaires de définir les moyens d’assainir la situation financière de leurs sociétés.
Pour le ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, à l’examen de la situation de ces entreprises lors de la réunion du 5 décembre 2009 du Comité Interministériel de suivi du Cadre macro économique sur les entreprises en difficulté, l’une des recommandations a été d’élaborer et de négocier avec les instances de décision desdites sociétés des contrats de performance dans le but de reprendre ou de conforter (selon le cas) leurs activités. "Les projets de contrat, qui seront signés, ont été examinés par des commissions techniques regroupant tous les départements ministériels concernés et approuvés par les Conseils d’Administration des sociétés concernées. Fondant beaucoup d’espoir sur l’adoption par le gouvernement des contrats de performance, certaines sociétés ont déjà commencé la mise en œuvre de leurs engagements. Cela démontre le grand intérêt qu’elles accordent à ces contrats", a déclaré la patronne du département chargé de l’Industrie.
"L’industrialisation est un passage obligé et la croissance du secteur industriel est la force motrice de la lutte contre la pauvreté, c’est un objectif essentiel de la coopération au développement du Mali. La signature du contrat de performance entre l’Etat du Mali et nous industriels transformateurs de coton, marque l’affirmation solennelle de la volonté du Président de la République de poser les jalons de l’industrialisation de notre pays", a déclaré El Hadj Camara de la SOFACOH SA au nom des trois unités industrielles. Avant de noter que la signature du contrat de performance équivaut pour eux à une renaissance. "Aujourd’hui, nous sommes fiers d’avoir répondu à l’appel du Président de la République invitant les opérateurs économiques à jouer pleinement leurs rôles dans la réalisation du développement du pays ", a-t-il ajouté. Selon toujours M. Camara, la signature du contrat de performance marque un grand pas dans l’avancée industrielle du pays, mais elle ne saurait nullement être une panacée à l’ensemble des problèmes du secteur de l’industrie cotonnière.
Youssouf Diallo
Le ministre Niamato Bah en visite à Fitina Sa :
Le contrat de performance donne du sang neuf à l’usine
Aussitôt après avoir signé le contrat de performance avec trois unités industrielles de la place, le ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, Sangaré Niamoto Bah, a effectué une visite à l’usine Fils et Tissus Naturels d’Afrique (FITINA SA) pour voir les biens faits de cet engagement du gouvernement en faveur des unités industrielles. Elle était accompagnée du ministre de l’Energie et de l’Eau, Habib Ouane, du ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Modibo Kadjoké, des responsables des organisations patronales, des chefs d’entreprises et de ses proches collaborateurs. C’était le jeudi 15 septembre dernier.
Le ministre et sa délégation ont visité l’usine en compagnie de son Directeur général, Aimé ZInck et sa cinquantaine d’employés en pleine activité de transformation du coton. Compartiment par compartiment, le Directeur général a expliqué à ses hôtes le fonctionnement de son unité industrielle. L’usine produit 4 200 tonnes de fils par an dont 80% sont destinés à l’exportation, notamment en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays de la sous-région, au Maroc et même dans certains pays européens. Après cette visite guidée des locaux de l’usine, la délégation ministérielle s’est retrouvée autour d’une table pour échanger avec les responsables de FITINA SA.
La création de FITINA, en 2004, avait suscité beaucoup d’espoir, tant en matière de création de richesse et d’emplois à travers la transformation du coton malien. Cet espoir avait été rapidement stoppé à cause de nombreuses difficultés auxquelles l’entreprise était confrontées et qui ont fini par aboutir à l’arrêt de sa production, en 2006. La reprise de ses activités participe à la mise en œuvre de la politique de développement industriel et à l’agenda sous régional pour la compétitivité de la filière coton textile dont l’objectif est d’atteindre un taux de transformation de 25% du coton produit dans nos Etats.
L’administrateur de FITINA SA a noté l’importance du contrat de performance pour son unité industrielle.
Pour lui, ce contrat a permis la disponibilité de la matière pour faire fonctionner l’usine. Cette conviction est aussi partagée par le Directeur général de l’usine. Ce dernier estime que l’unité industrielle n’aurait pas existé aujourd’hui sans le contrat de performance.
Et, déjà, FITINA est en négociation pour la seconde phase du contrat de performance. Une phase qui va permettre à l’usine d’employer 150 personnes. "Nous avons encore besoin du soutien de l’Etat pour l’aboutissement de nos programmes", a-t-il déclaré.
Après la visite, le ministre de l’industrie a rappelé que ce sont quelques trois millions de maliens qui tirent leurs revenus de la culture du coton et que seulement 1 % de la fibre de coton produite par notre pays est transformé localement, le reste étant exporté.
Ce qui représente, selon elle, une opportunité de gains supplémentaires pour notre économie et des possibilités de création d’emplois pour les jeunes.
A ses dires, cette recherche a abouti à la signature, le 29 mars 2010, d’un contrat de performance avec FITINA-SA. Dans sa mise en œuvre, ce contrat s’est avéré un outil efficace car 18 mois après sa signature, les conditions furent mise en place pour une reprise des activités de cette unité industrielle.
Youssouf Diallo