Relance de la cimenterie de Diamou : Le Mali a-t-il été grugé par la société West african cement ?

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Le 23 Décembre 2008, le gouvernement du Mali et la société West african cement (WACEM-SA) ont procédé à la signature de la convention de relance de la cimenterie de Diamou située dans la région de Kayes. C’était au bord du mythique fleuve Djoliba, sur lequel, est érigé Laïco hôtel El Farouk qui a abrité la cérémonie en présence de quatre membres du gouvernement.

 

Mais, pourquoi jusqu’à présent les Maliens attendent-ils le premier sac de ciment qui, comme officiellement annoncé, devrait leur être présenté en Décembre 2011? Les Indiens promoteurs de la société WACEM-SA ont-ils fui? L’argent devant servir à financer la relance de la cimenterie de Diamou a-t-il été détourné? Notre pays a-t-il été une fois de plus grugé par les prétendus investisseurs?
En effet, sur 18 sociétés concurrentes qui ont souscrit à l’appel d’offres international lancé concernant la réouverture de la cimenterie de Diamou, avait-on dit officiellement en Décembre 2008, les propositions de Wacem-SA ont été jugées faisables et avantageuses par le gouvernement Malien. Ainsi, Diamond cement la filiale au Mali de la société West african cement (WACEM-SA) avait promis de faire renaitre de ses cendres l’ancienne usine de Diamou. Voulant solennellement marquer cet événement quatre ministres Maliens ont pris part, le 23 Décembre 2008, à la cérémonie de signature de la convention d’établissement entre notre pays et WACEM-SA qui s’est déroulée à Laïco hôtel El Farouk.
Il s’agit à l’époque du ministre de l’énergie, des mines et de l’eau Mamadou Igor Diarra; de celui de la finance Abou Bakar Traoré; du logement et des affaires foncières Gackou Salimata Fofana et du ministre de l’économie, de l’industrie et du commerce Ahmadou Abdoulaye Diallo. Ce dernier a eu l’insigne honneur, au nom du gouvernement Malien, d’apposer sa signature au bas du document à côté de celle de Motaparti Sivaramaravara Prasad président directeur général de West african cement (Wacem-SA).

«La première expérience du Mali en matière de production de ciment date de 1969 avec la création de la société des ciments du Mali (SOCIMA) devenue ensuite IMACO-SA. Depuis la fermeture de cette dernière en 1997, le Mali dépend entièrement des pays de la sous région pour son approvisionnement en ciment», avait déclaré Ahmadou Abdoulaye Diallo, à l’époque, ministre Malien de l’économie, de l’industrie et du commerce. «Du reste, le Mali ne saurait se contenter d’importer du ciment au risque de persister dans une sortie importante de devises estimées à environ 100 milliards de FCFA par an», avait-il ajouté. L’absence de valeur ajoutée au niveau local, le manque de renforcement des capacités locales et le ralentissement du développement de l’économie malienne ont aussi été des points qui justifient la relance de la cimenterie de Diamou et au sujet desquels le ministre Diallo avait attiré l’attention de nos plus hautes autorités. Celui-ci avait également invité les investisseurs n’ayant pas encore procédé à des recherches minières à s’orienter sur d’autres gisements dont les rapports d’étude préliminaire, avait-il indiqué, sont disponibles à la Direction nationale de la géologie et des mines (DNGM).
«La tonne de ciment chutera à 80.000 contre 130.000 CFA (à l’époque) pour un investissement de 132 millions de dollars soit 66 milliards de CFA», avait laissé entendre pour sa part Motaparti Sivaramaravara Prasad PDG de West african cement (Wacem-SA). En outre, il avait mis en exergue les expériences «vraies ou fausses» de sa société présente, avait-il dit, au Burkina Faso, au Ghana et au Togo. Sept ans après, ces affirmations mirobolantes ont-elles été concrétisées? Pas sûr! Du coup aujourd’hui, de nombreuses questions méritent d’être bien posées au regard de l’évolution nonchalante de ce dossier. Les Indiens promoteurs de la société WACEM-SA ont-ils fuient? L’argent devant servir à financer la relance de la cimenterie de Diamou a-t-il été détourné? Le Mali a-t-il été une fois de plus grugé? Il semble que rares sont les projets Indiens en Afrique qui arrivent à bon port.
En effet, le premier sac de la cimenterie de Diamou devrait être présenté aux Maliens en Décembre 2011. Mais, jusqu’à présent rien ! Or, les Indiens avaient promis de s’installer à Kayes sur la base de 67 millions de tonnes de calcaire auxquelles s’ajoutent 11 millions de tonnes de marbre. En première, deuxième et troisième année, ils devraient produire respectivement 800.000, 900.000 puis 1000.000 de tonnes de ciment. Cette unité de production devrait aussi permettre à notre pays de réaliser certaines infrastructures telles que les routes et les grands chantiers qui, en cette ère du développement, poussent comme des champignons. Où en est-on avec ces belles prospectives? Selon nos sources, celles-ci n’ont connu le moindre début. En tout cas, l’impérieuse nécessité pour notre pays d’avoir son usine de ciment se fait sentir depuis longtemps.
Par ailleurs, le PDG de Wacem-SA avait affirmé que 10% du montant total de la cimenterie sera ouvert aux investisseurs privés maliens, 10% à l’Etat malien, 10% autres à l’actionnariat populaire et le reste soit 70% est à repartir entre la Société financière internationale (SFI) et Wacem-SA. À signaler au passage que la SFI est une filiale de la Banque mondiale dont le vice-président Afrique, l’ivoirien Thierry Tanoh, a séjourné à Bamako du 15 au 17 Décembre 2008. Sivaramaravara Prasad avait également précisé que la cimenterie de Diamou qui créera 250 emplois directs et 1000 autres temporaires utilisera aussi la ligne haute tension de l’EDM-SA. Elle devrait solliciter aussi le service du chemin de fer pour le transport de charbons entrant dans la fabrication du ciment et pour l’évacuation de ses produits finis.
Toutes ces indications mirobolantes étaient-elles des utopies? Si non, où en sommes-nous concernant la réalisation de ces objectifs qui paraissent éblouissants? Les travaux d’installation et de relance de la cimenterie de Diamou ont-ils commencé? Motaparti Sivaramaravara Prasad PDG de West african cement (Wacem-SA) peut-il répondre à ces interrogations? Va-t-on continuer à berner le pauvre peuple Malien? Que nous réserve le prochain régime concernant la relance de cette cimenterie? Les importateurs de ciment et la douane sont-ils contre un projet de cimenterie au Mali?
Enfin, il convient de souligner que le Mali dispose d’un gisement de calcaires à Hombori (région de Gao) qui est évalué à 45 millions de tonnes. Ce produit constitue la première matière principale de fabrication du ciment, selon un géologue.
À suivre…
Bah

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5 COMMENTAIRES

  1. …Hombori (région de Gao)… Elle est de la région de Mopti.
    Quel amateurisme? Monsieur le journaliste vous voulez des informations à travers votre article? Au lieu de semer le doute dans l’esprit des maliens prenez tout votre temps pour faire des investigations avant de nous informer. Avez-vous contacté le PDG de Wacem-SA ou le ministère de tutelle?

  2. le grand public à été invité à prendre des actions dans ce projet de cimenterie donc les députés de l’assemblée nationale devrait mettre cette question en priorité et exiger des réponses pour les citoyens.
    Il s’agit quand même de l’épargne des gens qu’ils ont investi la dedans en passant que l’état actionnaire servirait de garantie contre des entourloupes de ce genre

  3. merci Mr le journaliste,de rappeler aux maliens, les points sombre du reine d att,et il faut que tous ceux qui ont participes a ses negocitions doivent repondre de la justice, pour avoir berner le peuple .
    et il faut aussi ne pas oublier l affaire du monument du cinquantenaire,que les maliens attendent toujours l inauguration.
    ca va faire partie du bilan negatif du president att.

    reveillons nous maliens, les problemes du nord ne doivent pas nous faire oublier les dures realites de notre vie socio politique.

  4. Non ce ne pas suffisant , le journaliste doit mène des enquête auprès des indiens wacem et bien le président ATT qui avait bien dit que les premiers vérons le jour en décembre 2011.
    Y’en à marre.

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