Au Mali, les unités de production d’huile alimentaire à base de graines de coton, observent chaque année un arrêt de production de 6 à 7 mois à cause d’une pénurie de matières premières. Pour éradiquer ce facteur, le Ministre du Développement Industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim, a organisé un atelier d’échanges entre les experts de son département, les services centraux et les responsables des unités industrielles basées au Mali afin de proposer d’autres graines oléagineuses en complément à celles du coton. C’était les 7 et 8 octobre 2016 à Koutiala.
Aujourd’hui, elles sont au nombre de 74 unités spécialisées dans la production d’huile alimentaire à base de graines de coton dont le besoin en graines est estimé à 2 000 000 de tonnes contre environ 300 000 tonnes dégrainées chaque année par la Compagnie Malienne pour le Développement du Textile (CMDT). Ainsi, sur toute l’étendue du territoire national, aucune unité de production d’huile alimentaire à base de graines de coton ne fonctionne actuellement. Chaque année, ces unités de production d’huile sont arrêtées pendant six à sept mois à cause du manque de graines de coton.
Pour combler cette insuffisance et éviter les ruptures dans la production d’huile dans notre pays, les participants à cet atelier entendent aider les industriels à s’orienter vers la diversification des matières premières à travers l’utilisation d’autres graines oléagineuses comme l’arachide, le karité, le sésame, le soja, le tournesol, le maïs, le pois sucré et bien autres.
Dans ses mots de bienvenue, le Maire de la Commune Urbaine de Koutiala, Dramane Soutoura, a invité tous les responsables locaux de la capitale de l’or blanc (Koutiala) à accompagner ce processus de diversification de production d’huile qui permet selon lui, l’augmentation de l’offre sur le marché.
« La promotion de l’industrie à Koutiala est impérative aujourd’hui pour le développement économique du Mali. Je l’ai toujours dit, lorsque l’industrie de Koutiala est attaquée, c’est tout le cercle, toute la région et le reste du pays qui sont attaqués », a ajouté Cheick Fantamady Kéita, Président de la Fédération Nationale des Producteurs d’Huile et d’Aliments Bétail (FENAPHAB).
Selon Fantamady Boiré, Préfet de Koutiala, avec une vingtaine d’huileries, Koutiala dans sa position géographique, servait tout le secteur économique du cercle et le reste du Mali. « Aujourd’hui, la diversification des matières premières pour la production d’huile est devenue une nécessité absolue et cela est possible, car nous avons les ressources humaines disponibles ».
Le ministre du Développement Industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim, a précisé que l’objectif de cette rencontre est d’identifier les voies et moyens les plus appropriés pour un fonctionnement à pleine capacité de nos unités de fabrication d’huile alimentaire. Selon lui, ce secteur constitue non seulement un des plus grands bassins pourvoyeurs d’emplois, mais aussi un instrument privilégié de transformation et de valorisation des nombreuses variétés oléagineuses dont regorge notre pays.
« Le développement de la culture des oléagineux et leur transformation par les unités industrielles contribueront significativement au renforcement de l’articulation entre l’agriculture et l’industrie ainsi qu’à la promotion de la filière concernée. Une meilleure exploitation des oléagineux et produits de cueillette permettra également de faire de la commune urbaine de Koutiala un pôle de croissance économique et de prospérité sociale », a-t-il souligné.
Ousmane Ballo*Envoyé spécial à Koutiala*