L’anarchie a-t-elle atteint son paroxysme dans le secteur industriel de notre pays, à tel point que la réglementation est foulée aux pieds ? Pour installer une unité industrielle au Mali, il suffit d’avoir de l’argent et des protecteurs au sein de l’administration. C’est de cette manière que plusieurs industriels ont prospéré en un laps de temps au Mali.
Parmi ces entreprises industrielles, il y a la Bramali qui, au moment de son installation dans la zone de Sanankoroba, les services techniques du ministère de l’industrielle avaient opposé un niet catégorique.
Mais, c’était sans compter sur la détermination des responsables de cette société qui, sans aucune forme de transition, sont passés par le sommet de l’Etat. Du coup, l’endroit qui n’était pas classé zone industrielle, a été autorisée à Bramali. Mieux, la zone a été tout de suite classée zone commerciale pour protéger les intérêts de Bramali. C’est ainsi que plusieurs autres unités industrielles ont été appelées à occuper la zone.
De fil en aiguille, la partie a été transformée en zone industrielle. Mais, au regard de la nouvelle donne, il s’avère nécessaire de délocaliser l’endroit.
En tout état de cause, il y a quelques années, un ministre de l’Industrie a travaillé sur ce dossier, avant de l’abandonner. Selon nos sources, il lui a été sommé de se taire et pour payer son silence, une bonne partie de la zone lui a été confiée. La suite, il a pu offrir à ses amis d’affaires certaines parcelles pour en faire des unités industrielles.
De nos jours, la question de l’illégalité du site est revenue sur la place publique, au regard de l’installation à quelques encablures d’une usine de fabrication de jus, des pesticides obsolètes.
En tout cas, de l’avis d’un cadre du ministère de l’Industrie, «cette fois-ci, ça va être difficile pour Bramali de se tirer d’affaire». Ainsi, dit-il, la liste des unités industrielles en porte-à-faux avec la réglementation, est loin d’être clause.
Soufi MAHAMANE