Partenariat Fondation Rosa Luxembourg–ARACF : Formation des populations de Faléa sur l’exploitation de l’uranium

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En vue de faire face aux enjeux de la prospection et de l’exploitation de l’uranium, les ressortissants de Faléa se mobilisent dans la formation et l’information des populations, des élus, et autres acteurs. Un projet de renforcement des capacités vient de voir le jour et couvre une période de quatre mois.

 

Faléa est  une commune qui regroupe 21 villages et sa population est estimée à environ  17 000 habitants ; elle est située dans la région de Kayes, à plus de 500 kilomètres de la capitale malienne, Bamako. Tous les jours, sur le plateau, deux foreuses creusent le sol en quête d’uranium, 5 000 tonnes de minerais se trouveraient là. En quatre ans, des dizaines de puits de carottage sont apparus sur ces terres de cultures vivrières. L’exploitation minière proprement dite n’y a pas encore débuté. Mais le groupe canadien « Rockgate » poursuit la phase d’exploration, pour déterminer les meilleurs gisements et leur profondeur. Mais ce n’est plus qu’une question de mois, dit-on. Pour les habitants mobilisés contre cette opération minière, et regroupés au sein de l’ARACF (Association des Ressortissants et Amis de la Commune de Faléa), le temps presse, et l’urgence est à l’information, la formation et la sensibilisation face aux enjeux des activités liées cette exploitation de minerais.

 

C’est ainsi qu’un projet de renforcement des capacités techniques des membres de l’Association des ressortissants et amis de commune rurale de Faléa, vient de voir le jour. Il est le fruit du partenariat entre l’ARACEF et la Fondation allemande Rosa Luxemburg. Le lancement officiel dudit projet a eu lieu lundi dernier à Moribabougou au cours d’une session de formation des animateurs et techniciens de la radio de Faléa. Ce lancement consacre également le coup d’envoi du programme d’activités de l’Association des ressortissants et amis de la commune de Faléa.

 

Coût du projet : 15 milliards de francs CFA

 

La concrétisation du présent projet de renforcement des capacités coûtera 23.000 euros (soit près de 15 millions de francs CFA). Le projet s’étend sur une période 4 mois  et vise à informer les populations résidentes et les autorités communales sur le programme et le calendrier des activités minières, les possibles effets secondaires nocifs consécutifs aux activités de prospection et d’extraction de l’uranium. Les activités concerneront les domaines comme la gouvernance minière (législation nationale et internationale), l’identification des problèmes induits par l’exploitation minière et uranifère (impact environnemental, sanitaire, économique, social et culturel), l’organisation de la société civile et des élus locaux, etc.

Le président de l’ARACF, qui a présidé le lancement de ce projet a expliqué que ce projet se justifie à plus d’un titre. Selon Me Toumani Keïta, « les populations locales n’ont été ni informées, ni sensibilisées encore moins formées en vue de prendre une part active dans la gestion des ressources naturelles du territoire communal ». « Les administrations et structures  techniques maliennes chargées des missions de suivi et de contrôle des sociétés minières (Agence malienne de radioprotection) ne sont pas dotées de moyens conséquents et ne peuvent donc assurer leur mission » constate le président de l’ARACF. Qui ajoute que l’uranium est l’un des principaux minerais qui sera mis en exploitation. Or, regrette-t-il, l’expertise nationale sur la radioactivité est quasi inexistante dans la mesure où le Mali va vivre sur son territoire sa première expérience d’exploitation de l’uranium. « Les populations sont inquiètes et sont confrontées à d’énormes difficultés d’accès à l’information » justifie-t-il au cours de son intervention.

Le projet de renforcement des capacités des acteurs, se veut donc un outil d’information sur l’impact environnemental de la prospection et de l’exploitation minière sur les bouleversements envisagés dans leur mode de vie. En clair, le projet offre l’occasion aux populations de participer avec succès à la prochaine « consultation publique » exigée par la loi malienne et de faire assurer la réalisation de tous leurs droits sanitaires, environnementaux, économiques, sociaux et culturels.

Issa Fakaba Sissoko

 

 

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