Moribabougou : Exploitation du Gisement de Fer par Sahara Mining : .L’insouciance des Indiens .La grogne des transporteu .Le blocage des activités

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Installée en pompe, avec des promesses encenseuses de réduire la pauvreté dans notre pays par la création de 1636 emplois, la société indienne Sahara Mining, de nos jours n’est plus que l’ombre d’elle-même. En effet, depuis plus d’une semaine à la suite d’une grogne généralisée des populations et des transporteurs, en charge d’acheminer les roches respectivement à l’usine et au port de Dakar, le blocage est réel au niveau de cette mine0. Et son PDG M.Sandeep Garg se rebiffe à toute négociation. Enquête.

 Filiale de la compagnie Sandeep Gard and Company (SGNCO) basée en Inde. Spécialisée dans la recherche de minerai de fer, la commercialisation de la ferraille, l’inspection, l’authentification et la consolidation, la société Sahara Mining sise à Moribabougou sur la route de Koulikoro  est au Mali pour une durée de 40 ans. L’arrivée de cette société indienne a été applaudie des pieds et des mains par la majorité des Maliens, qui avait cru que notre pays aurait réussi son entrée dans le cercle  des pays exploitants de fer. Hélas, tel est d’être le cas. Car, aux dires même de ses dirigeants, pendant 40 ans d’exploitation des réserves géologiques de Moribabougou qui équivalent à  91,13 millions de tonnes de minerai de fer, les  avantages pour le Mali, se résument seulement à la création de 1636 emplois (de quelle nature ?) et la génération de recettes pour le trésor public.

Avec une telle promesse le gouvernement malien sous la coupole à son temps du Ministre Aboubakar Traoré n’a pas hésité à donner son quitus aux Indiens d’évoluer dans les entrailles de la montagne de Moribaboubou jusqu’à Tiènfala.

Comme un borgne dans un pays des aveugles le groupe Sahara Mining s’est mis à exploiter 50.000 tonnes par an, entièrement exportées sur le port de Dakar. Cela, sous le dos des pauvres habitants de Moribabougou qui sont employés dans le ramassage du matériel superficiel, revendu, tenez vous bien à 500F CFA la tonne aux indiens. Pis, le rythme de travail est infernal pour ces derniers qui s’activent sous le soleil ou la pluie de part et d’autre des collines environnantes afin d’entasser un maximum de roches.

 

Le ras le bol des transporteurs !

De nos jours, à en croire à de nombreux habitants de Moribabougou avec la société Mining, la promesse des fruits n’a aucunement atteint celle des fleurs. C’est pourquoi, ils redoutent même sur la bonne foi du gouvernement par l’installation dans leur localité de cette société minière, digne d’une autre époque.

Les transporteurs, quant à eux après plusieurs avertissements et protestations ont décidé de mettre la clé sous le paillasson.

En effet, depuis une semaine, sur autorisation des représentants du conseil malien des transporteurs, des syndicats de ladite localité, ils ont arrêté le transport des minerais de fer. Cela faisant, sont parqués devant ladite mine aussi bien que les bennes en charge de transporter les minerais du point de recherche au lieu de stockage que les gros camions qui les achemine  au port de Dakar. Cet arrêt de travail s’explique selon les conducteurs au refus du président de la société Sahara Mining d’améliorer  leur condition de travail, notamment la revue en hausse des frais de transport. A cet effet, les transporteurs dans leur malheur ont décidé d’élire domicile en face de la cour de la société. Selon eux, en vue non seulement d’exprimer leur ras le bol aux dirigeants de Sahara Mining, mais aussi informer leurs autres collègues sur la mesure d’interdiction de transporter les matières de cette société.

 

Qu’est ce qui motive donc cette grogne des routiers ?

En effet, selon Seydou Diallo de la section ‘’gros porteurs ‘’ de la coordination, porte parole du regroupement des syndicats, leur présence en face de la cour de la société Mining est due aux difficultés dont ils traversent dans leur prestation  au profit de cette société. Selon lui, les prix auxquels ils transportent les minerais sont insignifiants à plus d’un titre.

A l’en croire, pour les ramasseurs il est à l’ordre de 500 FCFA/tonne. Quant aux camionneurs qui transportent les minerais des zones de stockage à l’usine, ceux-ci perçoivent 3000 FCFA. Et s’agissant des conducteurs des gros camions-remorques qui parcourent 1300Km afin d’acheminer les minerais au port de Dakar, ceux-ci n’ont droit qu’à 16000 FCFA/tonne. Le plus chiant, selon toujours lui, est que dans la plupart du temps le tonnage indiqué par les agents du Sahara Mining  se trouve au dessous de ceux du port de Dakar. « Quand ils indiquent 40 tonnes, au port cela devient 50 tonnes, c’est le chauffeur qui est obligé de se défendre seul » affirme-t-il.

C’est partant de tout cela, ajoute-t-il, qu’après avoir maintes fois rencontré les responsables du Sahara Mining pour leur  faire part de la situation, l’ensemble des syndicats des transporteurs de la localité ont  décidé d’aborder la voie légale. A savoir, adresser une lettre au président directeur général de ladite société  afin de demander une éventuelle augmentation des prix de transports. Dans cette correspondance, les transporteurs ont proposé l’augmentation respective : du prix de transport des minerais des sites à l’usine de 3000 à 5000 FCFA et de l’usine au port de 16000 à 25.000 FCFA à défaut 22.500FCFA.

Depuis lors, à en croire toujours notre interlocuteur, les syndicalistes n’ont reçu aucune réponse de la part des dirigeants de Sahara Mining.

Malgré tout, poursuit M. Diallo, les syndicats n’ont pas baissé les bras, qu’ils ont exigé à rencontrer le président de la société. Quand cela a été possible n’a eu autres explications à leur fournir pour couvrir son refus que,  la baisse du prix du minerai sur le marché mondial.

Notre tentative de recueillir la version de la partie indienne s’est vouée à l’échec, les agents présents dans l’enceinte de la société Sahara Mining ont refusé d’infirmer ou confirmer les propos des transporteurs et des populations au motif que leur traducteur serait absent des lieux. Et lorsque notre reporter a expliqué qu’ils pouvaient converser en anglais, leur réponse a été que sans leur PDG, ils ne piperont mot à aucun média.

Après notre visite sur les lieux le principal enseignement qu’on a tiré de cette situation est que les miniers indiens aussi bien qu’ils détériorent le cadre de vie de cette zone, profitent aussi du laxisme de nos autorités pour tirer profit du travail physique de nos concitoyens. Affaire à suivre.

 

Boubacar Yalkoué

 

Mountaga Diakité

 

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