Réaliser une interview avec le Président de l’Organisation Patronale des Industriels (OPI) est un véritable parcours du combattant, pour ne pas dire que c’est la croix et la bannière. Ou, plus exactement, que l’exercice s’apparente à une mission impossible.
Explication: cela fait plus de deux mois que nous courons derrière le Président de l’OPI pour un entretien. Une initiative qui n’a d’autre but que de lui offrir, à l’œil, un espace, afin qu’il évoque les préoccupations du secteur de l’industrie, un secteur en bute à de nombreux problèmes, qui l’empêchent de jouer pleinement le rôle de moteur de la croissance et du développement économique, créateur de richesses et d’emplois pour les jeunes, qui lui sied.
Au lieu de saisir cette opportunité au bond, curieusement, à l’OPI, on n’a eu de cesse de multiplier les faux-fuyants pour esquiver l’entretien en question. Le Responsable du Service Administratif de la Structure, un certain Doumbia Diaraba, qui nous a reçus, a pris le questionnaire que nous avions élaboré pour la circonstance, en nous promettant de le soumettre à son patron, le Président de l’Organisation Patronale des Industriels,
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La première fois que nous le rappelâmes au téléphone, il nous répondit que son patron avait bien reçu le questionnaire et que celui-ci lui avait demandé de préparer les réponses pour lui. Nous vînmes à plusieurs reprises aux nouvelles auprès du Responsable du Service Administratif de l’OPI. Une première fois, il argua du fait que «comme ce sont des écrits qui sont donc appelés à perdurer, le travail devait être, en conséquence, très élaboré. Ce qui nécessite du temps».
Qu’à cela ne tienne! Nous nous résolûmes à prendre notre mal en patience. Une autre fois: «j’ai fini le travail, mais le patron doit, au préalable, y jeter un coup d’œil» fut la réponse de Diaraba Doumbia. Une autre fois encore: «le patron a vu le travail, rappelle-moi mardi ».
Ainsi, le petit jeu de la rétention de l’information, au moyen du dilatoire et de faux-fuyants, allait son petit bonhomme de chemin. La technique est bien rodée. M. Doumbia est rappelé à bonne date: «envoie-moi ton e-mail par sms, je vais envoyer les réponses dans ta boîte ». De ce jour à maintenant, pas d’envoi de réponse dans la boîte. Pas de coup de fil non plus de la part de l’auguste préposé au Service Administratif de l’Organisation Patronale des Industriels (OPI).
Le pauvre Diaraba Doumbia n’a-t-il été qu’un simple bouclier, plutôt un bouc émissaire, pour le patron de l’OPI? Comment ne pas penser à un tel scénario face au déroulement des faits? Alors, que cherche à cacher le tout puissant Président de l’OPI, Cyril Achkar? Est-il là pour défendre des intérêts d’un groupe ou pour défendre des intérêts particuliers? Comment ne pas se poser la question, devant l’attitude bizarre adoptée par l’OPI devant une simple sollicitation d’interview?
Face à une telle posture, on peut affirmer, sans risque de se tromper, que l’OPI est loin d’être un palais de verre. Autrement dit, qu’elle est tout, sauf un modèle, en matière de transparence. C’est peut-être pour cette raison que le maître des lieux est allé la cacher dans un réduit derrière le Centre Père Michel, à Niaréla.
Toujours est-il que ce n’est pas avec de tels vieux réflexes qu’IBK pourra construire son nouveau Mali. Si Cyril Achkar se sent incapable de diriger l’OPI dans la transparence, il ne lui reste plus qu’à dégager le plancher, au profit de plus compétent que lui.
Yaya Sidibé