Le ministre du développement industriel visite l’usine Sonalim : “Nous devons apporter des mesures courageuses pour une protection intelligente de nos unités industrielles”

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Le ministre de développement industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim lors de sa visite à l'usine Sonalim

“Il vaut mieux voir une fois que de lire plusieurs fois une correspondance !”. Ce crédo du ministre du  Développement industriel se justifie amplement car en se déplaçant dans les locaux de l’usine Sonalim, il a pu se rendre compte du haut niveau d’investissement pour l’acquisition de matériels impressionnants de dernière génération, afin de satisfaire la demande locale en pâtes alimentaires et assurer en même temps l’exportation vers des pays voisins.

Accueillis à l’entrée de l’usine située dans la zone industrielle de Dialakorobougou par le directeur général, Hamadaou Sylla et l’Administrateur Oumar Kouma, entourés de tout le personnel, le ministre du Développement industriel et sa délégation de cadres du ministère et des journalistes ont eu droit à une présentation générale de ce fleuron industriel, avant de passer à la visite guidée des lieux.

Douze milliards de nos francs ! C’est l’investissement réalisé à Sonalim pour la production de 20 000 tonnes de pâtes alimentaires de qualité par an. Bâtie sur une superficie de 2,5 hectares, cette usine va non seulement répondre aux normes internationales pour satisfaire entièrement la demande locale, mais aussi aller à l’assaut du marché sous régional.

A l’heure actuelle, l’usine assure 80 emplois dont 50 permanents. Mais si l’outillage tourne au rythme de sa capacité installée, cela permettra de recruter davantage du personnel car pouvant offrir jusqu’à 180 emplois permanents. C’est parce qu’à l’heure actuelle, l’usine fonctionne à 25% de ses capacités. Une solution due au marché de plus en plus saturé par l’importation de pâtes alimentaires dont certaines marques viennent de pays voisins du Mali. Raison pour laquelle, le directeur général de Sonalim, Hamadaou Sylla, a sollicité du Gouvernement, à travers le ministre du Développement industriel, la protection de la production nationale. Pour ce faire, le patron de Sonalim et ancien député à l’Assemblée nationale élu à Banamba, a formulé trois hypothèses, sous forme de propositions, pour aider son entreprise à écouler sa production.

La première hypothèse consiste à la promotion du consommer local. Ce qui favorisera l’écoulement de la production des entreprises maliennes sur le marché national où elles se trouvent fortement concurrencées, avec parfois des pratiques déloyales par le contournement des dispositions communautaires.

La deuxième proposition qui rejoint les préoccupations de beaucoup de capitaines d’industries rencontrées par le ministre du Développement industriel dans le cadre de ses visites de terrain, est d’ordre stratégique national car liée au marché communautaire. En effet, la Sonalim qui a de sérieuses ambitions pour l’exportation de ses produits qui se prévalent d’atouts en matière de concurrence, notamment en ce qui concerne les normes d’hygiène et de qualité, attend donc un soutien des autorités publiques et un appui de l’Agence de promotion des exportations (Apex).

A ce niveau, il convient de souligner que la Sonalim n’a pas attendu un coup de pouce des autorités pour tenter de se frayer un chemin vers le marché sous régional car elle a déjà obtenu l’agrément Cédéao, mais reste bloquée par une lenteur administrative dans les pays ciblés. Est-ce fait à dessein pour freiner l’allure de la Sonalim pendant que les entreprises concurrentes des pays concernés inondent le marché malien de leurs produits ? La réflexion est permise et reste en tout cas ouverte.

Comme troisième proposition, Hamadaou Sylla demande à l’Etat de passer par la commande publique pour soutenir la Sonalim à l’occasion des commandes publiques pour les universités, les hôpitaux et d’autres structures publiques où on consomme des pâtes alimentaires.

Le ministre du Développement industriel, Mouhamed Ali Ag Ibrahim de répondre au directeur général du fleuron industriel en ces termes : “Nous nous sommes rencontrés il y a dix jours et j’avais promis de venir. Eh bien, je suis là car voir une fois vaut mieux que de lire plusieurs fois une correspondance. La création du ministère du Développement industriel n’est pas fortuite, elle traduit la vision du chef de l’Etat qui nous appelle à être proactif. Nous devons apporter des mesures courageuses pour assurer la protection intelligente de nos industries. Nous allons proposer ces mesures car à chaque rencontre avec des industriels ils sollicitent la protection face à la concurrence déloyale “. 

Après la visite des installations qui a permis au Ministre de prendre la mesure exacte de l’important niveau d’investissement, il dira : “Il faut que ceux qui sont déjà installés soient protégés pour encourager les autres. Les chaines de production de dernière génération sont là, il suffit de leur créer les conditions”.

Amadou Bamba NIANG

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