Dans le cadre de la mutualisation des efforts de lutte contre la contrebande des cigarettes au Mali, la Société Nationale des Tabacs et Allumettes du Mali (SONATAM-SA) en partenariat avec la Direction nationale du Commerce et de la Concurrence (DNCC), la douane, la gendarmerie et la police a saisi, de 2015 à maintenant, une quantité très importante et diversifiée de cigarettes prohibées en provenance de la guinée, du Sénégal et ailleurs. La cérémonie d’incinération de 495 cartons des cigarettes frauduleuses d’une valeur de plus de 70 millions de F CFA saisies conformément aux lois et textes en vigueur au Mali a eu lieu, le lundi 20 mars 2017, suivie d’une conférence de presse animée par son DG, Youssouf Traoré au siège de l’institution en présence des représentants du ministère du Développement Industriel, de la DNCC, de la Gendarmerie, de la police, de la douane et de la garde nationale. A ce titre, fruit de la Coopération Sino-malienne et portée depuis 2002 par l’Etat et des capitaux privés, la SONATAM-SA, créée en 1965, demeure la seule entreprise nationale autorisée à fabriquer et importer des cigarettes.
Fleuron de l’industrie malienne aux lendemains des indépendances, dira le conférencier, la SONATAM est un acteur et un contributeur majeur au budget de l’Etat. Selon lui, la lutte contre la fraude a quatre objectifs majeurs qui sont entre autres, l’assurance des recettes confortables à l’Etat ; la protection des consommateurs en mettant à leur disposition des produits de qualité ; la contribution à la protection et à la création d’emplois et l’empêchement du financement des réseaux criminels et mafieux. Par ailleurs, il dira que l’activité de la SONATAM – SA génère tous les ans plus de 15 milliards au profit des Grossistes, Demi-Grossistes et Détaillants. Pour lui, la SONATAM en tant qu’entreprise industrielle, ayant pour objet la production, l’importation, la commercialisation et la distribution de cigarettes, est aujourd’hui l’un des plus grands contributeurs aux recettes de l’Etat. « Elle a versé dans l’économie du pays de 2001 à 2014, 260 milliards de FCFA dont 257 milliards d’impôts et taxes et 3 milliards de charges sociales. Elle contribue à créer de la valeur ajoutée industrielle et à développer les compétences et savoir-faire techniques dans le pays.
Sa participation aux recettes de l’Etat aurait pu être beaucoup plus importante si elle n’avait été victime de la fraude qui gangrène son secteur d’activité », a-t-il regretté. Avant d’indiquer que la fraude a occupé jusqu’à 60% du marché malien dans le passé, et qu’en 2014, elle atteignait encore 35% et grâce à la collaboration des autorités et des investissements de la Sonatam, elle a été ramenée en dessous de 10%. La SONATAM remercie tous les partenaires avec lesquels elle a signé des conventions de partenariat pour combattre ce fléau dangereux pour notre pays ce qui depuis 2014 a permis d’augmenter les recettes fiscales de plus de 10 milliards. Selon Mr. Traoré, la contrebande des cigarettes à plusieurs conséquences sur notre pays. « Elle détruit les emplois, est néfaste pour la santé du fait de la qualité non maîtrisée des produits qu’elle met sur le marché, détruit les recettes fiscales mais surtout finance les réseaux criminels et terroristes qui attaquent notre pays. » a-t-il conclu.
Moussa Dagnoko