La Fabrique Malienne d’Aliment Bétail (FAMAB), située à Koutiala et appartenant au richissime opérateur économique Seydou N’Diaye, traverse une zone de turbulence depuis maintenant plusieurs mois. Elle est non opérationnelle depuis le mois de décembre 2013 pour manque de matière (graine de coton), ce qui représentante un manque à gagner pour l’usine. Elle fait face aujourd’hui à la colère de 206 de ses employés.
Suite à la fermeture de la fabrique pour des raisons que nous évoquions plus haut, la direction a décidé, en début mai de se séparer de 206 agents. Face au bras de fer né de cette affaire, nous avons enquêté. Selon, un des travailleurs qui a accepté de parler sous le sceau de l’anonymat, depuis début mai, ils ont été licenciés abusivement. N’ayant pas fait de leur licenciement un problème, lui et ses collègues infortunés réclament un arriéré de deux mois de salaires, le mois de mars et d’avril. A la question de savoir pourquoi ne pas suivre, les voies légales, notre interlocuteur dira qu’ils ont toujours travaillé chez FAMAB sans un contrat de travail.
Quant au chef de personnel, Mahamane Sacko, qui accepté de nous donner la version de son usine, il préfère parler de congé technique que de licenciement. Selon lui, l’usine a consenti beaucoup d’efforts en faveur des travailleurs en congé technique. Pour, après avoir fermé depuis le mois de décembre pour manque de matière première, l’administration a continué à payer leurs salaires. « Sans travailler depuis décembre, nous leur avons payé le salaire de décembre, janvier et février »,explique le chef du personnel. Quant à l’inexistence de contrat entre la FAMAB et les 206 travailleurs plaignants, il dira qu’ils font partie d’une catégorie de travailleurs appelés « travailleurs occasionnels», dont le statut n’exige pas un contrat de travail. « Nous avons des employés permanents qui bénéficient de contrats de travail à délai indéterminé» commente Sacko.
En ce qui concerne les deux mois d’arriérés de salaire, Sacko affirme que la direction compte les payer, comme les autres mois, malgré qu’ils n’aient pas travaillé. Le retard se justifie par la non disponibilité de fonds due à l’arrêt de la production. Il affirme que depuis son ouverture, l’usine à fonctionné ainsi et les travailleurs n’ont jamais posé de problème. Alors, pourquoi des problèmes surviennent cette fois-ci ? Le chef du personnel estime que les anciens travailleurs de l’HUICOMA que l’usine a recrutés au cours de la campagne 2013 sont à la base de cette fronde. Se disant être dans le même bateau que les autres pour n’avoir pas été aussi payé depuis deux mois, Sacko, affirme que la direction met tout en œuvre pour la satisfaction de tous les travailleurs. Visiblement impatients, les 206 travailleurs concernés par la mesure de congé technique ont pris d’assaut les locaux de la fabrique le mardi 20 mai, pour réclamer leurs sous. Après plusieurs heures de discussion avec l’administration, nos 206 infortunés sont rentrés chez eux sans un sous en poche.
Au moment, où, nous mettions sous presse, les travailleurs licenciés n’étaient pas encore rentrés en possession de leur deux mois d’arriérés de salaires. Le bras de fer continue toujours du côté de la capitale de l’or blanc.
A.G