Le chantier de la troisième sucrerie de SUKALA située à M’Bewani à 28 Km de Markala et à 63 Km de Ségou est en finition. Le constat a été fait le samedi 24 septembre par une caravane de journalistes. La signature de l’Accord de prêt pour le financement du projet a eu lieu le 28 Novembre 2009. Son coût global est estimé à environ 90 milliards de F CFA. La cérémonie de lancement des travaux était placée sous l’autorité du président de la République, Amadou Toumani Touré. C’était en juillet 2010.
L’usine, selon son Directeur général Wan Fu Chang, va produire 6000 tonnes de sucre par jour, soit 100.000 tonnes de sucre par an et 9 600 000 litres d’alcool par an. Pour ce faire, l’Etat malien, qui détient 40% des actions contre 60% par la partie chinoise, a dégagé 20 000 ha pour les besoins de la cause. La durée de construction industrielle est de 18 mois contre 48 mois pour l’aménagement des terres. Au moment du passage de la caravane, l’usine était à un taux d’exécution de 70% et la superficie aménagée pour le test est de 1400 ha. Aujourd’hui, N’SUKALA emploie 80 cadres, sans compter la main d’œuvre locale. Renforcer le tissu économique malien pour mieux faire face à la mondialisation et à l’intégration sous-régionale ; combler les besoins de consommation du pays en sucre, voire dégager des excédents commerciaux ; créer des emplois ; lutter contre la pauvreté en améliorant les revenus des populations locales… Tels sont, entre autres, quelques objectifs du nouveau complexe sucrier du Kala-Supérieur. Selon le Directeur général, Wan Fu Chang, le premier sac de sucre est attendu pour le 12 avril 2012.
Faire de l’agriculture le moteur de l’économie nationale et faire du Mali une puissance agricole garante de sa souveraineté alimentaire afin d’assurer le décollage économique avec un taux de croissance de 7% par an d’ici à 2012, telle est la volonté politique qui sous-tend le projet. Pour cela, le Mali dispose d’un énorme potentiel en terre pour produire le sucre nécessaire à la satisfaction de ses besoins de consommation. Ces besoins sont estimés à 150 000 tonnes par an. Afin de compléter la production locale de sucre qui est de 35 000 tonnes par an, le Mali importe de grandes quantités de sucre.
Ainsi, avec N’SUKALA qui s’ajoute à deux autres usines, à savoir Dougabougou et Siribala, le Mali pourra faire face à la consommation locale et de dégager même un excédent pour la sous-région. Un autre projet en gestation, celui de la Société Sucrière de Markala (SOSUMAR) viendra également rassurer les consommateurs maliens en matière de sucre.
Alassane DIARRA
Envoyé Spécial
Economie :
Le Mali «sur les rails», selon le FMI
À l’issue de sa mission au Mali, le FMI se montre satisfait des résultats économiques du pays. Des réformes et des privatisations –EDM et BHM- sont en discussions tout comme la révision de la politique de prix des produits pétroliers et de l’électricité, trop coûteuse pour le budget.
Le programme du Mali appuyé par le FMI demeure sur les rails et la poursuite de politiques macroéconomiques prudentes sont de bon augure pour l’atteinte des objectifs à fin 2011», a déclaré Christian Josz, chef de mission du FMI pour le Mali. Cette déclaration vient conclure une mission du FMI, qui a séjourné au Mali du 5 au 16 septembre. Au menu des discussions : la 7ème revue dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC) qui s’achève fin 2011, mais aussi, l’élaboration d’un nouveau programme triennal susceptible de bénéficier également de l’appui du FMI.
De bons résultats
« Grâce à une bonne pluviométrie et à la bonne tenue des cours mondiaux de l’or et du coton, la croissance du PIB est projetée à 5,4 %, et l’inflation devrait rester inférieure à 3 % en 2011. Le déficit budgétaire de base (recettes propres et dons budgétaires moins dépenses sur financement intérieur) devrait rester dans la limite programmée de 1,6 % du PIB. La mission a aussi noté les progrès accomplis dans la mise en œuvre de réformes structurelles pour améliorer la gestion budgétaire et de trésorerie, et renforcer le système bancaire, et a encouragé les autorités à poursuivre dans cette voie», constate le FMI. Cependant, l’expert du FMI a constaté lors de la conférence de presse «qu’il y a eu certains retards dans l’exécution budgétaire à cause certainement du remaniement ministériel et du changement des directeurs administratifs et financiers des ministères au cours de cette année», rapporte le journal du Mali.
De bonnes perspectives
Pour 2012, le FMI table sur une croissance de 5,6 %, tandis que l’inflation devrait être inférieure à 2,5 %. Et l’objectif pour le déficit budgétaire de base est ciblé à 0,7 %, tenant compte d’une augmentation de 7,8 % des dépenses de santé et d’éducation financées sur ressources propres, des dépenses qui visent directement à la réduction de la pauvreté. Enfin, le FMI compte aussi sur les recettes liées à la privatisation de la Sotelma (Société des télecommunications du Mali).
Pour le prochain programme triennal en discussion, le gouvernement a déjà pris certains engagements comme la restructuration et la privatisation de la Banque de l’Habitat du Mali (BHM) d’ici à la fin 2012, l’amélioration de l’accès des entreprises au financement, la restructuration d’Énergie du Mali (EDM) et la poursuite des réformes sur le climat des affaires. Christian Josz estime que le gouvernement doit revoir sa politique de subvention des produits pétroliers qui coûte trop cher aux finances publiques, ainsi que sa politique de prix de l’électricité qui a baissé de 12 % depuis 2002.
En marge des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale qui se tiennent à Washington, les discussions se sont poursuivies sur certains points de politique budgétaire pour 2012 et sur certaines modalités des réformes envisagées pour la période 2012-14. « Leur finalisation devrait permettre au Conseil d’administration du FMI de considérer, en décembre 2011, la septième revue de la performance du Mali sous l’accord en cours, ainsi que la requête en vue d’un nouvel accord triennal au titre de la FEC», précise le FMI.
Marchés Tropicaux et Méditerranéens