Journée de l’industrialisation de l’Afrique : Une véritable tribune de plaidoyer pour booster le secteur

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Son but ultime est d’inciter nos pays à s’engager davantage dans le processus industriel et susciter une prise de conscience au niveau mondial en vue de mobiliser l’appui international en faveur du développement industriel du continent

Le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maiga, au nom du Président de la République,  a présidé, le jeudi  29 Novembre dernier au Parc des expositions, la cérémonie d’ouverture de la 7ème édition de la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique, couplée au Salon du ‘’Made In Mali’’, organisé par l’Organisation patronale des industriels (OPI) et le ministère du Développement industriel et de la Promotion des Investissements, en partenariat avec l’ONUDI et avec le concours de plusieurs sponsors.

La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs membres du Gouvernement dont le ministre du Développement industriel et de la Promotion des Investissements, Moulaye Ahmed Boubacar, du président de l’OPI, Cyril Achcar, des partenaires techniques et financiers, le maire de la commune V, Amadou Ouattara, ainsi que plusieurs acteurs  du secteur de l’industrie et du commerce.

Le 20 novembre de chaque année, la Communauté internationale  célèbre la Journée de l’industrialisation de l’Afrique (JIA) décrétée ainsi par les Nations Unies le 22 décembre 1989. Son but ultime est d’inciter nos pays à s’engager davantage dans le processus industriel et susciter une prise de conscience au niveau mondial en vue de mobiliser l’appui international en faveur du développement industriel de l’Afrique. Chaque année, cette célébration permet de s’interroger sur les solutions à mettre sur pied pour promouvoir l’industrialisation de nos pays en vue de rattraper le fossé qui nous sépare des « Pays développés », communément appelés « Pays industrialisés ».

Au Mali, pour l’édition 2018, l’évènement s’est déroulé du 29 novembre au 02 décembre au Parc des expositions de Bamako sous le thème international: ‘’Promouvoir les chaînes de valeur régionales en Afrique : un moyen pour accélérer la transformation structurelle de l’Afrique, l’industrialisation et la production pharmaceutique’’.

Cette rencontre du donner et du recevoir a regroupé plus d’une  centaine d’exposants industriels au Parc des expositions, sur la route de l’Aéroport.

Plusieurs activités étaient au programme, il s’agit,  entre autres, de : l‘Assemblée générale des industriels ; des expositions et ventes ; des démonstrations ; une rencontre B to B ; une Tombola ; des panels de haut niveau ; une remise des attestations aux participants.

Le président de l’OPI, Cyril Achkar, a profité de cette tribune pour faire le point de traitement du livre blanc de l’industrie, adopté par le Gouvernement en 2014, un recueil de la situation industrielle de notre pays. Aujourd’hui, selon Achcar, les industries au Mali génèrent 5,9% du PIB contre 11% pour la moyenne de l’UEMOA, 15% pour le Sénégal, 19% pour la Côte d’Ivoire voire 24% pour le Maroc. Il a également évoqué la mise en œuvre timide des politiques industrielles.

S’agissant des acquis, on peut noter l’adoption du décret portant sur les mesures d’orientation de la commande publique vers les PMI et la production nationale de l’ordre de 700 milliards de F CFA, la création de l’Observatoire national de l’industrie, la déduction de la TAF sur les investissements productifs, la mise prochaine de la TVA industrielle ainsi que la création d’un comité Douane-CNPM.

Malgré ces avancées, le président de l’OPI a exhorté le gouvernement à accélérer les réformes pour permettre au secteur de l’industrie de jouer pleinement son rôle de moteur de la croissance pour l’atteinte des objectifs d’un PIB de la manufacture de 11% moyenne de la CEDEAO et 20% pour passer de pays en voie de développement à pays développé. Pour ce faire, il a sollicité de l’amélioration de la fourniture électrique, la mise en œuvre d’un fonds souverain d’investissement industriel.

Le ministre de l’Industrie et des Investissement, a saisi l’occasion pour faire le point de la situation actuelle de l’industrialisation dans notre pays. Selon Moulaye Ahamed Haïdara, le secteur industriel reste caractérisé par sa faible densité. « Le recensement industriel réalisé en 2015 dénombre 829 entreprises industrielles dont 765 en activité. 52,69% de ces entreprises sont installées dans le district de Bamako ». S’agissant de l’employabilité des entreprises industrielles, l’on a déchiffré plus de 30 438 personnes, en 2015, contre 13 127 personnes en 2002, soit une évolution de près du tiers, a rappelé le ministre. Et d’ajouter que la contribution du secteur secondaire à la croissance du PIB, selon les statistiques fournies par l’Instant, est passée de 0,4 % en 2013 à 1,2 % en 2017.

Selon Moulaye Ahmed Boubacar, en dépit de la volonté politique de l’Etat et des réformes engagées par les gouvernements successifs pour soutenir le développement industriel, force est de constater que le secteur industriel demeure handicapé depuis plusieurs décennies par des difficultés. Il s’agit entre autres de l’insuffisance d’infrastructures de base, le coût élevé des facteurs de production dont l’énergie, la faible articulation entre l’industrie, la recherche et les autres secteurs de l’économie sans oublier l’inadéquation entre la formation et l’emploi et les difficultés d’accès au financement. Pour faire face à ces insuffisances, il a dit compter sur la célébration de cette Journée pour instaurer un dialogue productif entre l’administration, les industriels, la société civile, les partenaires techniques et financiers (PTF) en vue de procéder à un diagnostic approfondi sur le secteur, d’analyser les enjeux et les défis du développement industriel du continent en général et du Mali en particulier, afin d’opérer les ajustements nécessaires.

La cérémonie a pris fin par la coupure du ruban symbolique du salon de l’industrie « Made in Mali », la visite des stands et la remise du catalogue du livre blanc au Premier ministre.

Aliou M Touré

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