Journée de l’industrialisation de l’Afrique : Les industriels maliens à l’assaut des défis nationaux

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Rattraper le retard et combler le fossé qui le sépare des autres, notamment des pays de la sous-région: tel est le défi global du développement industriel au Mali. La commémoration de la journée du 20 novembre, Journée de l’industrialisation de l’Afrique, a été l’occasion pour l’Organisation Patronale des Industriels du Mali, de le réaffirmer, tout en proposant, de façon solennelle et à qui de droit, les solutions qu’elle préconise.

 

 

Placé, cette année, sous le thème «La création d’emplois et le développement de l’entrepreneuriat : un moyen pour accélérer l’industrialisation», l’événement a eu lieu le samedi 23 novembre dernier au siège du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM).

Au menu, une cérémonie classique, marquée d’abord par le mot de bienvenue du Maire de la Commune VI, en sa qualité de «chef de village moderne». Puis, ce fut au tour du Président de l’Organisation Patronale des Industriels (OPI) du Mali de planter le décor.

Après un bref survol de l’historique de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique, institutionnalisée le 22 décembre 1989 par la Résolution N°44/237 de l’Organisation des Nations Unies, Cyril Achcar a rappelé les nombreuses initiatives et dispositions qui ont été prises au plan institutionnel pour favoriser le décollage du secteur industriel malien et lui permettre de jouer le rôle qui est le sien dans le développement socio-économique du pays.

Malheureusement, «l’échec est aujourd’hui patent et la problématique reste plus que jamais d’actualité», selon lui. Et le Président de l’OPI d’illustrer cette triste réalité en comparant quelques indicateurs nationaux avec ceux de la sous-région ouest-africaine: au Mali, le secteur industriel ne contribue que pour 4% au Produit Intérieur Brut, alors que la moyenne est de 10% dans l’espace Uemoa. De même, avec à peine 500 industries, toutes catégories confondues, le Mali en compte 8 fois moins que le Sénégal (4000) et 12 fois moins que la Côte d’Ivoire (6000).

 

 

A l’origine de ces léthargie et retard, des raisons diverses internes dont, entre autres, la mauvaise application des textes, la mauvaise gestion, le déficit de culture industrielle. Mais aussi externes, dont celle que Cyril Achcar qualifie «d’alliance contre nature», à savoir, le Tarif extérieur commun (TEC), qui tend à «mettre à égalité des pays enclavés et des pays côtiers».

 

 

C’est pourquoi, tout en dénonçant les unes et les autres, l’OPI, par la voie de son Président, exhorte d’une part ses membres à plus d’imagination et de créativité, dans un contexte d’ouverture des marchés, avec son corollaire d’exigences et de contraintes liées à la compétitivité, et, de l’autre, l’Etat, par le truchement du département de tutelle, à jouer son rôle régalien de coach de l’industrie.

 

 

Le Livre blanc de l’industrie: pour sortir des sentiers battus

En tout état de cause, l’OPI «entend jouer pleinement son rôle» pour sortir des sentiers battus. Pour preuve, dans le but de favoriser une meilleure synergie de toutes les actions, l’organisation patronale a déjà balisé le terrain, à travers la publication d’un Livre blanc de l’industrie en guise de lampe frontale.

 

 

Brièvement présentée par Thierno Sékou Oumar Bah, Président de la Commission d’organisation de cette journée, la «clé de la mandature de l’actuel bureau de l’OPI», est une compilation, à la fois des problèmes majeurs de l’industrie malienne et des solutions (conjoncturelles et structurelles) de sa relance, sur la base de la politique des 4 P: Partenariat, Public, Privé et PTF (Partenaires techniques et financiers).

A en croire ses initiateurs, il n’y a qu’à mettre en œuvre, méthodiquement et rigoureusement, les propositions qui y sont contenues pour réaliser les bonds qualitatifs et quantitatifs attendus. Prenant à son tour la parole, le ministre de l’Industrie et des Mines, Président d’honneur de la cérémonie, a assuré que son département y travaillerait, conformément à la nouvelle vision du changement dans le secteur et sous l’autorité du Premier ministre.

 

 

 

De même, Boubou Cissé a pris l’engagement que les axes stratégiques en cours d’élaboration seraient largement partagés avec tous les acteurs en temps opportun, en vue d’éventuelles et nécessaires améliorations. Dans ce sens, a-t-il terminé, «nous attendons vivement les conclusions et recommandations qui sortiront de vos échanges et réflexions au cours de cette journée».

 

 

Echanges et réflexions que susciteront deux présentations d’experts prévues au programme. A noter que la cérémonie a été marquée par une visite guidée de stands.

 

 

Mahamane G. Touré

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