Journée de l’industrialisation de l’Afrique : Cyril Achcar présente le livre blanc des industriels maliens

Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré, le week-end dernier en grande pompe, l’édition 2015 de la Journée de l’Industrialisation de l’Africaine décrétée par l’Assemblée générale des Nations Unies dans sa résolution 44/237 du 22 décembre 1989

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Présidée par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, qui avait à ses côtés le Premier ministre, le ministre du Commerce et de l’Industrie et le président de l’Organisation Patronale des Industriels, le thème de cette 26ème édition portait sur «les PMI pour éradiquer la pauvreté et la création d’emplois pour les femmes et les jeunes». En instituant cette Journée, les Nations Unies veulent  inciter les pays africains à s’engager dans le processus industriel et à susciter une prise de conscience au niveau international en faveur du développement industriel de l’Afrique. Sa célébration aura permis au Mali de s’interroger sur les solutions à mettre en œuvre pour développer l’industrie et rattraper le fossé qui nous sépare des «pays développés» communément appelés «pays industrialisés». Aussi, elle a été l’occasion de faire l’état des lieux du livre blanc (un recueil synthétisant la situation industrielle de notre pays) pour éclairer l’Assemblée sur l’évolution de ces réformes proposées en juin 2013 à l’occasion de l’élection présidentielle. Pour Cyril Achcar, 21 solutions de relance de l’industrie sont proposées dans ce livre blanc nourri par les difficultés rencontrées à l’occasion de 40 ans de pratique de la transformation industrielle d’investisseurs nationaux et internationaux regroupés au sein de l’OPI. Selon lui, ces 21 solutions sont une réponse intuitive aux maux de l’industrie actuelle, à savoir : la mauvaise application des textes communautaires et nationaux, la banalisation de l’industrie dans le fonctionnement quotidien de l’administration, le déficit de la culture industrielle, le manque d’audace dans les réformes à mener et un arbitrage budgétaire défavorable à l’industrie.

Le président de l’OPI a aussi expliqué que les autres réformes, proposées par le livre blanc,  portent sur la lutte contre la contrebande à travers la relecture des procédures de saisies improductives pour les corps habillés, ou encore sur les textes régissant la libre circulation des biens dans la zone UEMOA/CEDEAO qui légitiment la fraude intellectuelle au détriment de l’industrie des pays de l’hinterland comme le Mali, le Burkina et le Niger.

Au programme de cette Journée il y avait la diffusion d’un film documentaire sur l’état de l’industrie malienne et la remise officielle du rapport de l’atelier de validation des études du «livre blanc» des industriels maliens et des expositions de produits fabriqués par des industriels maliens à travers 50 stands. Enfin, la commémoration de l’édition 2015 de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique a donné lieu à deux panels. Le premier a porté sur le thème de la Journée et a conjointement été animé par le Secrétaire général du ministère de l’Industrie et du Commerce, Sidi Mohamed Ichrach, Malick Fall, représentant de SFI et Issouf Traoré, Directeur général de la SONATAM, représentant l’OPI. Quant au second panel, il avait trait à l’apprentissage par l’alternance dans les entreprises industrielles. Ce thème a été animé par Thierno Ba, Drissa Ballo et Mahamane Arby.

Dans son intervention, Abdel Karim Konaté, ministre du Commerce et de l’industrie, a dressé le bilan des nombreuses actions initiées par le Gouvernement pour permettre à notre secteur industriel de jouer tout  son rôle dans le développement de notre pays. A titre d’exemple il a cité la mise en place de la politique de développement industriel.

En coupant le ruban symbolique de cette Journée, le Président de la République a mis l’accent sur le défi énergétique. Pour IBK, il ne saurait y avoir de développement industriel sans une politique de promotion énergétique qui puisse profiter aux entreprises industrielles. Pour Ibrahim Boubacar Kéïta, si nous voulons que notre pays soit un pays respecté, il nous faut mettre l’accent sur cette industrialisation en faisant de la transformation de nos produits un défi. Pour le Chef de l’Etat, ce n’est pas normal que notre coton, réputé être de qualité, soit aussi faiblement transformé au Mali. Enfin, IBK a appelé les industriels à plus de synergie avec l’Etat pour faire face au défi de la lutte contre le chômage des jeunes.

L’industrie malienne en chiffre

Bien qu’ayant une contribution de 4 à 5% au PIB national, l’industrie malienne reste à la traine comparativement aux autres pays de la sous région. Sans commentaire, nous proposons ces chiffres tirés du discours du président de l’OPI, Cyril Achcar. Un PIB de la manufacture de 4-5% contre 11% pour la moyenne UEMOA, 15% pour le Sénégal, 19% pour la Côte d’Ivoire et 24% pour le Maroc ; un nombre d’unités industrielles de quelques centaines quand les voisins sénégalais et ivoiriens sont à plusieurs milliers ; le 1er importateur net de produits industriels dans l’espace UEMOA ; un déficit de la balance commerciale de près de 400 milliards de FCFA par an équivalent au montant de l’aide publique au développement ; des politiques industrielles théoriques menées jusqu’ici sans réelles convictions. Alors que l’industrialisation de notre pays est la voie obligée de son développement

21 solutions de relance de l’industrie sont proposées dans le livre blanc nourri par les difficultés rencontrées à l’occasion de 40 ans de pratique de la transformation industrielle d’investisseurs nationaux et internationaux regroupés au sein de l’OPI.

Ces 21 solutions sont une réponse intuitive aux maux de l’industrie actuelle, à savoir : la mauvaise application des textes communautaires et nationaux, la banalisation de l’industrie dans le fonctionnement quotidien de l’administration, le déficit de la culture industrielle, entre autres.

Yaya Samaké

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