Le 4 février 2017, une journée de concertation s’est tenue au Conseil National du Patronat du Mali (CNPM) entre les patrons des entreprises industrielles et le gouvernement à travers le département du Développement industriel. L’objectif de cette rencontre était de concerter les entreprises pour une meilleure prise en compte de leurs préoccupations dans la formulation des politiques et stratégies de développement industriel dans notre pays.
Pendant toute une journée, les patrons des entreprises industrielles en face des décideurs politiques, ont abordé plusieurs questions relatives à leur domaine d’activités. Il s’agissait d’évaluer l’impact et la pertinence de l’accompagnement de l’Etat sur l’efficacité économique et la performance des entreprises ; identifier les reformes les plus pressantes à conduire pour promouvoir l’industrialisation et l’emploi dans notre pays.
Au retour, les experts du ministère du Développement industriel ont tenu à partager avec les participants, la vision du département sur la problématique de l’industrialisation et les actions à court et moyen termes envisagées pour sa mise en œuvre. Pour ce faire, les contraintes majeures qui compromettent la rentabilité et la compétitivité des entreprises industrielles ont été recensées.
La rencontre a également permis aux participants de faire le point des atouts et des difficultés par filière et par branche de production. Ainsi, les experts du ministère ont également recueilli l’avis des entreprises sur la stratégie nationale de développement industriel et les politiques communautaires en la matière. Pour un meilleur climat des affaires, les experts ont enfin, sensibilisé les patrons d’entreprises sur la nécessité d’innover, de se remettre constamment à niveau et de respecter les normes requises aussi bien dans le processus de fabrication qu’au niveau de la protection de l’environnement.
Selon Mamoudou Haïdara, représentant du Conseil National du Patronnant du Mali (CNPM), cette rencontre est une preuve d’engagement des entreprises industrielles à rendre le Mali performant dans le domaine du climat des affaires. Tout de même, Mamoudou Haïdara a estimé que des reformes sont nécessaires afin de permettre aux industriels de jouer pleinement leur rôle dans l’émergence du pays. Cela, pour résoudre le problème d’insuffisance des structures industrielles, réduire le taux des impôts et le coût de l’électricité ; uniformiser la formation professionnelle à l’emploi et lutter contre la concurrence déloyale.
Le Ministre de Développement Industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim, pour sa part, a indiqué que notre parc industriel est vétuste, sclérosé, embryonnaire et inadéquat. « Nous sommes le plus gros importateur de produits finis de l’UEMOA. Pourtant, nous disposons de ressources naturelles fabuleuses, d’une main-d’œuvre laborieuse et d’un climat des affaires reconnu comme le plus attractif de la sous-région », a-t-il ajouté.
Pour Mohamed Ali Ag Ibrahim, ce tableau peu reluisant interpelle la conscience patriotique de tous les Maliens, particulièrement des pouvoirs publics et des industriels. Après avoir rappelé sa série de visites dans les unités industrielles, le ministre a témoigné : « J’ai croisé des hommes et des femmes qui déploient des grands efforts pour contribuer significativement au développement du pays et je me suis résolument engagé à initier un projet de texte pour la création d’un ordre de mérite industriel afin qu’il soit possible de leur témoigner d’une reconnaissance éternelle de la nation. Mon département va créer dans un bref délai les conditions optimales pour que le secteur secondaire, notamment manufacturier occupe la place qui lui revient dans la structure économique moderne en vue de mettre notre pays sur le chemin de l’émergence. Pour cela, il faut aller vers la mise en œuvre des stratégies et plans d’actions de la politique de développement industriel adoptée par le gouvernement en 2010. Il s’agit de trouver des solutions favorables aux contraintes liées à une fiscalité appliquée aux industriels, aux tarifs prohibitifs de l’électricité, aux difficultés d’accès à des financements incitatifs », a-t-il conclu.
Ousmane Ballo & Jeanne d’Arc Konaté